Avec le mécano de Julie Bresset
L'équipe de France a mis le cap sur Londres ce lundi. La course dames aura lieu samedi, où Julie Bresset sera l'une des favorites. Les jambes devront répondre... la mécanique aussi ! Mécano au sein du team BH et du staff français, Eddy Le Clainche veille sur le vélo de la Bretonne. Il nous dévoile quelques petits secrets avant le jour J...
Un staff de cinq personnes entourera les cinq athlètes français (Bresset, Ferrand-Prévot, Absalon, Peraud, Tempier) aux JO. Il y aura Yvon Vauchez (entraîneur national), Samuel Rocès (kiné), Jean-Louis Coche (médecin) et les mécanos Julien Brugeas et Eddy Le Clainche. Ce dernier, boss du magasin K7 Bikes en région parisienne, qui veille habituellement au sein du team BH sur le bike de Julie Bresset, vivra ses premiers JO. Préparatifs, choix mécaniques, il explique...
LA RÉPARTITION DES RÔLES «Julien (Brugeas) s’occupera de Julien Absalon (dont il est le mécano chez Orbea) et de Jean-Christophe Peraud. Moi, je m’occuperai de Julie (Bresset) et Pauline (Ferrand-Prévot). On se «partagera» le vélo de Stéphane Tempier. Julien (Brugeas) a l’habitude avec Sram, moi avec Shimano. Les rôles se sont logiquement répartis comme ça. Cela fait maintenant deux ans que je suis régulièrement dans le staff de l’équipe de France pour les Mondiaux ou les Championnats d’Europe».
LA RELATION AVEC JULIE «C’est ma troisième saison de Coupe du Monde au sein du team BH. Evidemment, je commence à bien connaître Julie. Elle reste simple à vivre, même si elle est plus exigeante aujourd’hui, ce qui est normal vu le niveau qu’elle a atteint. Je suis un maximum à l’écoute de ce qu’elle a à dire, de son ressenti sur le vélo. Sur les courses, je fais quasiment toujours le parcours à pied pour repérer. Comme ça, quand elle me dit ce qui n’a pas été à un endroit précis, je sais le localiser».
LA LOGISTIQUE «On a forcément pas mal de matos à emmener et il y a plus de facilités qu’à Pékin il y a quatre ans, où il fallait faire partir pas mal de matos à l’avance. Là, c’est plus facile. On peut emmener à peu près tout ce qu’on veut. Le matos est ensuite stocké à proximité du circuit dans des containers. On arrive le lundi 6 août et on repart le lundi 13».
LES VÉLOS «Julie aura trois vélos sur place. Son vélo de course, un doublon à l’identique (son mulet) et un dernier vélo qu’elle utilisera pour la récup’ ou sur le home-trainer. Le cadre du BH Ultimate est un cadre de série, dont la peinture a été enlevée. La protection métallique destinée à éviter les frottements de la chaîne sur le cadre a également été ôtée. On arrive à gratter un peu de poids, 150 à 200 grammes environ. Le vélo de Julie pèsera entre 8,4 et 8,5 kg».
LES CONTRAINTES DE LA CHARTE OLYMPIQUE «La charte olympique est très stricte sur tout ce qui concerne les marques. On colle des stickers spéciaux, d’une dimension bien précise. Sur le cadre, on a le droit de mentionner la marque du vélo (BH), mais pas le modèle (Ultimate). C’est la même chose pour la fourche. Sur les roues, la marque ne doit apparaître que sur un côté. La règlementation est très précise. Avant la course, il y a en quelque sorte un contrôle technique du vélo. Si le stickage n’est pas règlementaire, les commissaires ne font pas dans la dentelle : c’est bombe de peinture et basta !».
LA FOURCHE «La fourche SR Suntour Axon Carbon recevra une cartouche spéciale, préparée par Christophe Chambard (également mécano dans le team BH Suntour Peisey-Vallandry). Lors du test event l’été dernier et des entraînements sur place, on a testé plusieurs cartouches différentes. Celle qui sera utilisée sera un peu plus légère que le modèle de série, mais elle a surtout été développée spécifiquement pour le circuit olympique. Comme il y a de grosses cassures, l’idée de base était de freiner la fin de course pour éviter un maximum d’aller talonner».
LE TRAIN ROULANT «J’emmène cinq paires de roues au total. Trois paires de roues à l’identiques et deux paires «alternatives». Julie devrait rouler avec deux Continental Race King devant et derrière; On prend aussi, au cas où ce serait mouillé du XKing, mais vu comme c’est caillouteux là-bas, ce ne sera jamais très gras. Les pneus sont des protos de chez Continental avec une gomme tendre sur le dessus du pneu. Le sol est assez fuyant, c’est un paramètre qu’on a intégré, au même titre que le fait qu’il y aura de gros appuis. Sur le tracé, Julie a roulé jusqu’à 1,3 bar de pression, mais pour la course, on va mettre 1,5 probablement. On va par ailleurs coller les flancs des pneus (avec de la colle à boyaux) pour une meilleure étanchéité et réduire encore les risques de déclipsage».
LA TRANSMISSION «Julie roulera avec un monoplateau de 36 dents et une cassette 11x36 derrière. Tout cela a été définitivement validé lors des derniers entraînements sur le site olympique mi-avril».
LES INTERVENTIONS «Certains mécanos démontent tout le vélo après chaque entraînement. Je fonctionne différemment, sauf quand le terrain est gras. Aux Jeux, je pense que je démonterai une fois le vélo totalement, au milieu de notre séjour à Londres, à distance de la course. Sinon, après chaque entraînement, je contrôle la chaîne, les câbles et gaines, les roues et les freins».
I don't ride a bike to add days to my life. I ride a bike to add life to my days !!!