rouchon cyril a écrit :
rien à voir avec le pen t'as rien compris toi
le pen c'est quoi les immigrés encore et toujours
Bah oui, je n'ai rien compris...
Tellement rien compris à ta première intervention sur fond de peine de mort et de vengeance crue et aveugle qu'il ne t'a fallu que deux heures à peine pour lâcher les mots qui (me) fâchent : peine de mort, une balle dans la tête au journal de 20 heures, etc. Il est vrai, bien relayé par qqs camarades
onlinetriathlètes qui semblent partagent les mêmes instincts grégaires que toi, électrisés de haine, en vous posant comme des procureurs de la morale divine, les inquisiteurs du mal.
Je n'ai rien compris à Le Pen non plus, qui est le seul leader politique en France à réclamer - depuis son abolition en 1981 - le retour à la peine de mort. Sujet qui est une priorité pour lui, au même titre que l'immigration. Comme l'a écrit plus haut Alecbrac, cela permet de ratisser large. Je peux te laisser les liens internet de ses livres et de ses programmes de campagne, tu verras que Le Pen a fait de la peine de mort, l'une de ses priorités.
Tu sais, je suis un lecteur très attentif d'Onlinetri, je lis tous les posts, ce qui me permet d'imaginer les passions, les appartenances, les courants, les obédiences de chacun... Ce n'est pas la première fois que tu t'exprimes de manière si vive sur les sujets de société, je l'ai souvent noté. Mais je te lis, j'essaie de comprendre.
rouchon cyril a écrit :de plus boulegan n'as tu jamais annoncé à des parents le décés de leur fils ou fille...
Mauvaise pioche, là encore.
Tu vois, il y a 10 ans tout juste, avec les jeunes du club cycliste, nous sommes allés faire une course vélo dans le Vaucluse. Un quart d'heure avant le départ, l'un des nôtres est percuté par un motard. Le rapport de gendarmerie indiquera que la vitesse du motard se situait entre 170 et 180 km/h. Le motard était ivre, il avait 2,75 g d'alcool/litre de sang. Il était récidiviste et pilotait sans permis. Au procès, ce criminel n'a exprimé aucun remord. Notre jeune, les secours l'ont ramassé par petits bouts. Il avait 17 ans. Le soir, avec le président du club, nous sommes allés sonner à la porte de sa mère, qui vivait seule avec son fils...
T'en veux encore ? Mon meilleur ami, un père pour moi, a été abattu de trois balles, par un malade, drogué, SDF, un paumé, qui en voulait à son argent.
Jamais, jamais dans ces moments-là je n'ai exprimé ou ressenti le moindre sentiment de vengeance, de réparation, de mort d'autrui, jamais.
On ne combat pas la barbarie par la barbarie, par le châtiment, par le lynchage collectif.
Le peine de mort, c'est un mythe archaïque, dépassé, emprunté aux temps anciens. J'ai lu le contraire plus haut...

Et ça me désespère.
A vous lire, Patrick Dils, Richard Roman, le routard de Pleine-Fougères (j'ai oublié son nom) ou les acquittés d'Outreau pour ne parler que de faits divers récents, il fallait les lyncher sur la place publique, sur le forum qu'est le journal de 20 heures, sans aucune forme de procès, juste pour assouvir un instinct de sang et de vengeance.
Sans la modernité, sans la science, sans l'ADN, sans l'abolition de la peine de mort, ces types, ces innocents auraient été guillotinés. La
vox populi aurait envoyé à la mort, des innocents !
C'est cette même "passion" populaire qui a envoyé Christian Ranucci à la guillotine, probablement innocent au regard du dossier et des doutes. Et dont les révélations sur la présence de Michel Fourniret sur les lieux du crime et lors du procès, pourrait relancer le procès en révision de l'affaire du pull over rouge...
Il est particulièrement malsain, de surcroît, et c'est récurrent, de se servir de ces deux odieux crimes (Mathias et Madison) comme marchepied à la peine de mort. J'entends depuis trois jours, en choeur, les doctrines fascistes des ahuris du concept et des idéologiques guerrières.
Non, la peine de mort n'a jamais fait baisser la criminalité, nulle part, pas même aux EU (FanchM nous l'a rappelé) où certains Etats pratiquent la mort sur des vieillards, des handicapés et pas mal de noirs.
Je parle des noirs parce que l'abolition de la peine de mort est un progrès de nos civilisations modernes au même titre que l'abolition de l'esclavage, voulu par Victor Schoelcher, en 1848, traîte négrière dont nous célébrons aujourd'hui le premier hommage national.
rouchon cyril a écrit :je voulais juste réagir mais où vas t-on? comment peux t-on faire?
Où va-t-on ?

Je ne suis pas médium. Je sais seulement que la petite lucarne sur le monde, c'est-à-dire les médias, ont leur part de responsabilité dans le climat de peur et de tension qui "anime" cette période. Les médias jouent de manière éhontée et cynique avec nos peurs, nos émotions, la violence et la mort. Pour chaque meurtre d'un petit enfant, rien n'est trop fort dans les mots et les images pour faire trembler le pequenaud, glacé de peur derrière ses quatre murs, paralysé dans sa petite rue et sa petite vie misérable qui, finalement, lui fait détester le monde qui l'entoure et lui-même.
Nous ne valons pas mieux que les Romains qui, dans l'arène, n'attendaient que le lynchage et la mise à mort de l'esclave, de celui qui a commis une action négativement qualifiée.
La télévision nous offre une opportunité inouïe est confortable de nous indigner, devant notre plat de coquillettes, comme s'il suffisait de couper les couilles à un assassin d'enfants pour que l'assiette soit pleine, pour que le dîner soit enfin gargantuesque.
Je me souviens avoir lu les mémoires de guerre d'un officier SS (j'ai d'étranges lectures, en effet, comme quoi je ne lis pas que Marx, les auteurs trotskistes et bolchéviques

) qui, voyant L.-F. Céline, au printemps 44, assiéger l'ambassade d'Allemagne à Paris pour obtenir papiers et sauf conduits, avait observé
"qu'il est curieux de voir comment des êtres capables d'exiger de sang-froid la tête de millions de personnes, s'inquiètent de leur sale petite vie..."
Cette phrase, je me la redit souvent comme pour me faire une raison du cloisonnement idéologique dans lequel s'entêtent celles et ceux qui réclament la mort pour la mort et n'ont d'yeux pour la misère ordinaire qui cognent à nos portes.
Des raisons de s'émouvoir ? Oui, les assassinats de Mathias et Madison sont terribles. Leurs parents seront inconsolables. Je suis père de famille, je n'ose imaginer...
Mais partout dans le monde, des gosses, par millions, en Chine, au Tibet, en Afrique, partout, des momes sont maltraités, tués, massacrés par la folie des hommes. Et des femmes. J'ai lu plus haut, je crois sous le clavier de CyrilRouchon, que seuls les hommes étaient capables de pareilles atrocités...
Mauvaise pioche.
Je peux te conseiller la lecture du livre
l'Ultime tabou (paru récemment) dans lequel il est évoqué les crimes commis par des femmes sur leur propre enfant (inceste, torture, viol, etc.). Et combien le titre de cet essai résume le malaise d'une société qui s'enferme dans ces préjugés et ses croyances, au mépris de la réalité.
Et non aux délires de vengeance, c'est à la réalité qu'il faut s'accrocher.

"Etre beau et bien habillé est indispensable. Avoir un but dans la vie ne l'est pas." Oscar Wilde