matafan a écrit : 31 mars 2020, 00:02
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Comment peux-tu dire ça alors que, d'une parte, certaines observations semblent indiquer le contraire, et d'autre part, on connaît les mécanismes qui pourrait rendre l'un efficace, contrairement à l'autre ? Même si ces éléments ne satisfont pas les plus hauts standards de la méthode scientifique, on ne peut pas dire que ce n'est RIEN. Ni en majuscules ni en minuscules.
RIEN ne prouve le contraire non plus je te rassure! c'est bien là le soucis!
La vitamine C n'est pas plus chère et a moins d'effet secondaires que le Doliprane ou l'Hydroxychloroquine et elle est aussi expérimentée avec son lot de succès stories. Un
mécanisme d'action est proposé.
Si pour l'hydroxychloroquine, les effets in-vitro sont indéniables, apparemment la molécule a déçu in-vivo par le passé, le mécanisme par lequel la drogue s'est finalement révélé délétère est exposé plus haut. On n'est donc pas dans un scénario où ça ne peut-être que mieux que rien... (sans parler des effets secondaires possibles).
La faiblesse de l'étude de Raoult a été exposée précédemment et ne permet MALHEUREUSEMENT pas de conclure (tu as un
papier ici si ça t'intéresse).
Il y a des tas de pistes qui sont explorées à travers le monde pour se battre contre cette saloperie:
https://www.ashp.org/-/media/assets/pha ... 4EDF4FFB8C
Comment fait-on le tri à la fin? Comment démontre on qu'il y a bien un effet? Pourquoi ne pas prendre TOUS les traitements d'un coup pour multiplier les chances de succès?
Est ce que le 50 traités/50 guéris de la vitamine C est meilleur que le 80 traités / 79 vivants de Raoult?
Bien sûr qu'il y a urgence!
C'est là qu'il faut de la méthode et ne pas se perdre en guerres de clochers. On favorisera alors l'adoption d'un traitement qui marchera et on sauvera ainsi un max de vies! C'est juste rationnel.
L'
evidence based médecine vient bien du terrain, mais elle est rigoureuse! Ce n'est pas "j'ai guéri mon voisin avec des infus à la Fenouille DONC ça marche..." mais bien je montre avec méthode que l'effet est lié au traitement et
même si je ne sais pas pourquoi ça marche, ça me va!
C'est ça qui en théorie différencie Dr Raoult (surtout en tant que chercheur !) d'un marabout.
Même si les histoires d'horreur se succèdent avec ce virus, il faut garder à l'esprit que dans la majorité des cas on s'en sort sans rien prendre (et parfois même sans rien ressentir!).
On n'est pas dans un scénario perdu pour perdu on tente un truc ça sera mieux que rien! C'est là que le bénéfice/risque doit être pris en compte... et que les débats du coup s'enlisaient dans la dangerosité de la molécule. Oui les risques sont sans doute faibles et bien connus, mais s'il y a 0 bénéfices à en prendre ça sera toujours trop. On en revient à devoir quantifier les bénéfices.
Du coup dans l'attente d'une étude probante pour tel ou tel médicament, un "doliprane et au lit" n'est pas plus con qu'autre chose ça soulage un peu et ça a peut de chance de faire du mal.
Vu le buzz généré et la présentation peu critique qui est fait des recherches dans les médias. Je comprends 1000x patients (et généralistes!) qui demandent de pouvoir prescrire le traitement 'Raoult' (mais je comprends aussi que le conseiller de Trump, Dr. Anthony Fauci se soit montré bien plus prudent, qualifiant les travaux de Raoult d'
anecdotique - il ne devrait pas connaitre son statut de #1-, il n'a pas pu contredire le boss et dans sans savoir mieux le protocole est autorisé la bas je crois).
T.