Philippe Gilbert: "2500€ nets comme premier salaire"
L’année 2010 fut faste pour le cycliste : marié et papa d’un petit garçon, vainqueur des classiques Amstel Gold Race, Tour du Piémont et Tour de Lombardie, lauréat du Vélo de cristal pour la troisième année consécutive...
Mon premier emploi
Mon premier contrat professionnel remonte au 1er janvier 2003 : j’ai été engagé dans l’équipe de la Française des Jeux. J’avais vingt ans et c’était un rêve qui se réalisait. Je fais du vélo depuis 14 ans et demi, sur les traces de mon frère. Il faut dire qu’habitant à Remouchamps, j’avais l’occasion de voir passer des cyclistes, notamment lors de la course Liège-Bastogne-Liège.
Déjà, en junior, j’avais pris conscience de mes capacités. Mais cet engagement m’a permis de passer chez les pros. Ce n’était pas évident dans les premiers temps car on recommence à zéro, on apprend à travailler en équipe, on sert les autres, on va chercher les bidons d’eau… Bref, on doit faire ses preuves.
Mon premier salaire
2500 euros nets par mois. C’était vraiment une bonne chose pour moi, car à l’époque, il n’y avait aucune aide du Gouvernement wallon aux sportifs. Je suis resté deux années au chômage avant cet engagement et ce n’était pas évident de boucler les fins de mois alors que j’étais déjà en couple.
Mes premiers acquis professionnels
Je suis resté six ans à la Française des Jeux et cela m’a permis d’apprendre énormément. La vie en groupe, en équipe 200 jours par an et la nécessité d’apprendre à communiquer sans s’énerver. Le fait de beaucoup voyager : je le faisais déjà en junior, mais là le rythme s’est accéléré.
La première année a été une préparation, une phase de test où l’on apprend à réagir à toutes les situations. Après un Dauphiné libéré, en juin 2000, où j’ai aidé les autres coureurs à se positionner, il y a eu le Tour de l’Avenir, qui est un mini Tour de France réservé aux moins de 25 ans. Avec les équipiers, on s’est placé 4e au général, plus le gain d’une étape et le maillot vert. C’est comme un baptême : après cela, on a le respect des aînés.
Ma fin de carrière rêvée
Je n’y pense pas encore, même si, cette année, c’est ma 9e saison pro. Je veux rester en tout cas jusqu’aux J.O. de 2016 au Brésil. J’ai également lancé une marque de vêtements de contention, Phil Fast. Peut-être une piste de reconversion.
Mes conseils aux plus jeunes
Il faut y croire, malgré tous ceux qui n’y croient pas. Être aussi à l’écoute et profiter des conseils des plus âgés, en sachant s’entourer des bonnes personnes. Avoir des parents qui vous font confiance, sans mettre la pression.