Christian Robin a écrit :
@ Silvérole:
1) je crois bien que ce que Maffetone appelle "fibres rouges et fibre blanche", ce sont les "fibres lentes et fibres rapides", ou inversement.
Oui,c'est bien ça. Rouge = fibres lentes (slowtwitch), adaptées à l'endurance, Blanche = fibre rapide, adaptée aux efforts brefs et intenses.
Christian Robin a écrit :
2) dans ce cas, je crois bien avoir lu que chacun, génétiquement, naît avec un certain pourcentage des unes et des autres, et que ce pourcentage, malheureusement, ne serait pas modifiable...
3) que cependant, la sollicitation des unes et /ou des autres améliorait les qualités d'endurance, ou bien d'explosivité, selon...d'où tous nos efforts pour trouver un entraînement adéquat.
4) la démarche de ton héros,à savoir transformer les fibres blanches en fibres rouges apparaît illusoire.Autant que l'inverse, d'ailleurs et hélas !
Non. Le coup du capital génétique non modifiable, c'est un mythe qui a vécu. Encore une fois, on est trop prompt à dévaloriser les trouvailles d'Eric D uniquement parce que c'est Eric D.
Un coureur de 100m va avoir 80% de blanches et 20% de rouge dans les muscles des jambes, alors qu'un marathonien peut avoir 95% de rouges et 5% de blanches (voir par exemple
http://sportech.online.fr/sptc_idx.php? ... r_msc.html). Un triathlète sur IM a intérêt à avoir le % le plus élevé possible de fibres rouges.
Il y a bien sûr une part de génétique, mais aussi une influence de importante de l'entraînement, comme l'ont montré plusieurs études récentes. Le pourcentage de fibres de tel ou tel type peut changer en fonction de l'entraînement, même si la conversion de fibres blanches en fibre rouge est toujours sujette à discussion, et ne peut se concevoir que sur le long terme. Ma conviction personnelle (je n'ai pas vu d'études sur le sujet, c'est juste la réalité que je vis depuis 30 ans dans les bassins) est que ça ne peut arriver essentiellement si on s'entraîne beaucoup, jeune, au moment de l'adolescence: c'est là que l'on peut se forger des "bras de nageur", et changer ses muscles blanc de poulet en muscles rouges de canard. Plus tard, c'est beaucoup plus dur, beaucoup plus long. C'est ce que je disais sur
http://silberblog.graphz.fr/la-ligne-noire/.
Pour plus de détails scientifiques sur tout ça, voir par exemple la très bonne étude suivante:
http://me.umn.edu/labs/hmd/lab/docs/muscle-genes.pdf
Christian Robin a écrit :
5) ton héros n'a pas non plus pigé qu'on pouvait arriver à s'entraîner en marathon simplement avec des 30/30 ou des 1'/1': il suffit de trouver exactement la récup adéquate qui va te permettre de rester dans les tours, et au total de produire avec moins de contrainte psychologique une contrainte physiologique équivalente....Idem avec les 50 mètres en natation, ou le fractionné en général...
Ecoute, moi je suis plutôt partisan du court et qualitatif que du long et quantitatif. Voir
http://silberblog.graphz.fr/10-commande ... triathlon/
La raison essentielle en est que je ne pense pas sain et viable de s'entraîner plus de 8h par semaine.
Mais: si ton corps supporte 15h de sport par semaine, que tu n'as pas de famille ni de patron à satisfaire, et que ça te fais plaisir, je conçois tout à fait qu'un entraînement exclusivement basé sur du long à vitesse spécifique (vitesse cible sur IM) soit tout à fait efficace pour optimiser ta performance sur IM à un horizon de 6 mois. Pourquoi vouloir imposer à tout le monde un mode d'entraînement uniforme? Je suis à peu près convaincu que l'entraînement que suit Eric D est un des meilleurs qu'il puisse suivre par rapport à sa psychologie, sa disponibilité, son environnement socio-professionnel, sa résistance physique, son passé sportif et ses objectifs. Même si personnellement, c'est quelque chose que je ne pourrais et ne voudrais jamais faire, et qui ne serait pas adapté pour 80% des triathlètes.