petit CR de NICE/FRANKFURT :
Je me suis inscrit à Frankfurt lorsque j'ai reçu un twitt d' ironman qui ré-ouvrait les inscriptions entre 12h et 13h00 en début d'année.
A l' origine, je voulais re faire Nice, mais à l'époque j'avais raté l'inscription ( clôture en Octobre )..
Donc je me suis rabattu sur FRANKFURT pour sa réputation de grosse ambiance ( mais tt de même avec un goût amer de ne pas faire NICE.. la suite de l'histoire me permettra de m'y rendre )
Début des entraînements mi Janvier , avec des cycles progressifs de 4 semaines dont une de récup' , avec dans l'idée d 'augmenter le volume à partir de Mars ( après les vacances ) et de faire un gros mois de Mai ( 4 X 20 heures pour me rassurer essentiellement et être certain d'avoir fait tout ce qu'il fallait.)
Cette formule ayant parfaitement fonctionné en 2011 sur NICE.
Au final j'arrive vers début Juin avec le volume suivant
3650 km de vélo , 900 de cap et 200 km de nat ...
ET là , début Juin gros dilemne, je me retrouve dans la configuration suivante : possibilité de faire NICE.. ET logistique pour FRANKFURT complètement bouclé ( les copains ont réservé , ils seront là, congès posés etc.. )
Je me sens capable d'enchaîner les 2 malgré une seule semaine, ( je ne fais pas de chrono , je suis un simple finisher ),
Après beaucoup d'hésitations, Je décide de ne pas regretter et je m'inscris pour NICE.. j'irai avec ma dernière de 8 ans , j'ai une amie sur VENCE, elle sera aux petits soins pour moi .
C'est risqué, mon vélo est moyen , j'ai fait peu de cotes mais je me dis que je connais le parcours et que c'est un atout. C'est une opportunité unique et je n'ai qu'une vie..
29 JUIN IM NICE :
dossard 2756 , J'arrive au parc vélo peu après l'ouverture, tout est ok, je pensais être plus détendu, j'ai la même appréhension que mon premier NICE. Je doute et pense ne pas réussir. Je pars tt à gauche , je veux éviter la machine à laver, j'aime nager en mer, il y a de la place, la meditterranée est magnifique , le premier tour est bouclé en 31 minutes, c'est le bin 's sur la sortie à l'australienne, çàa bouscule un peu et çà gueule aussi "c'est le bordel!", je finis ma nat tranquille en 1h03, je suis content car pas entamé , j'ai mm réussi à contrôler pour garder un max d'énergie. Le vélo n'est pas mon fort et encore moins les montées, je m'accroche en me disant que je récupérerai dans la descente finale... Je croise un triathlète qui me double, il a un bras en moins, je n'ai pas le droit de me plaindre , je sers les dents.
A la fin du col de l'ecre, la pluie et le froid s'invite et je n'ai pas de solutions ( manchettes ou autres ) contre le froid.Je décide de m'alimenter plus et de bien m'hydrater. Malgrè le froid ça passe. ( à ce moment je me dis que la suite sera compliquée car je vais forcément y laisser plus d'énergie ), la descente rapide est impossible et malgré un début de vitesse à 55 km/h , je me fais doubler par des gars bien plus rapide...que je retrouverai par terre sur le bitume..

( je décide de jouer la sécurité même si je dois y passer une heure en plus. au final 6h48 de vélo : déçu mais entier et pas de chute. j'engage le marathon après une longue transition (10 minutes ) je me change intégralement pour être sec .
Mise à part la vilaine odeur de kéroséne et d'urine mélangé au niveau du demi tour aéroport, le marathon passe bien en 4h33 , je franchis la ligne avec ma puce de 8 ans ( à la barbe de la sécu ) je suis content, je trouve le parcours NICOIS vraiment beau.
Je finis en 12h43.
Après les formalités d'usage sur l'after finish je rejoins mes amis qui me ramène à VENCE. La coupe de champagne est bu avec plaisir ce soir je ne pense pas à FRANKFURT, c'est demain seulement que j'y pense.
RETOUR sur ROUEN le LUNDI
( un pote m'a rejoins en train et il conduit la moitié du trajet, merci RALPH' tu es un vrai ami )
MARDI : Je décide d'essayer un footing le mardi matin, mais je le remplace par une marche calme de 40 minutes, j'ai pris rendez vous au pôle santé sport de ROUEN ( 2h00 de récup : massage/pressothérapie/ et bain d'eau froide 20 minutes : ça brule mais c'est ultra efficace ) , le lendemain aucune courbature majeure, par contre le psychisme n'y est pas et une fatigue générale s'est installée.
MERCREDI : repos + 20 minutes de piscine ( sans garmin juste pour reprendre des sensations ). nettoyage complet du matos et prépa du voyage.
JEUDI : je décide de faire une partie de la route le soir : dodo à METZ, ma famille est là , ils sont inquiets , je suis fatigué , je dors dès que je peux. J'essaye mais il m'est impossible même de conduire, ( je pense que le corps a anticipé et cherche les repos dès que possible ) ma femme conduit et je dors jusqu'à METZ.
VENDREDI : arrivée à FRANKFURT à 13h00 , nous filons direct au village, je récupère le pack d'enregistrement, par coquetterie j'ai conservé le bracelet de NICE, je suis badgé comme un poulet à l'abbatoir , 2 bracelets au poignet.

je me dis que je suis grave.
Nous croisons une fille pro qui finira 3ème sur le podium.
Beaucoup de triathlètes en ville, + la coupe du monde, les allemands sont de vrais supporters ( au bon sens du terme ).
Toutes mes affaires sont prêtes pour la course. ( je ne le sais pas encore à ce moment : mon sac swim est prêt mais je me trompe de lunettes de nat', celles que j'ai mises dans le sac sont cassées, je m'en rendrai compte au parc vélo ) je prépare mon ravito perso vélo (trop content) je l'oublierai àl 'apart... La mannschaft élimine la FRANCE mais je dors déjà.
SAMEDI : le matin petit footing de 30 minutes, tout fonctionne mais il fait chaud, je transpire beaucoup et il n'est que 6h30 du mat )
Navette avec le vélo, le dépôt est rapide, je ne traîne pas je retourne me reposer très vite, je veux cumuler du sommeil avant course. A 8H00 au lit
06 JUILLET IM FRANKFURT :
dossard 1948
Réveil à 4h00 et départ à la navette vers 5h00 ( le départ est à 7h00 ) la famille prend la navette aussi, je suis assis à côte d'un allemand de 66 ans super simpa qui vient pour la qualif ( raté l'année dernière à 8 minutes). la navette se trouve bloquée une 10 de minutes avant le lac, je stresse..,
Je file préparer mon vélo , je regonfle et m'aperçois : 1/ je n'ai pas mon ravito 2/ mes lunettes ne sont pas les bonnes , ca commence mal.! je cours redonner la pompe vélo et demande à ma chérie d'eesayer de déposer le sac auprès de l'organisation ( elle me rassure ). je suis prêt mais stressé, je troue ma combi ( quel con !!!)
Après l'hymne national, une prière et de la musique techno.. Nous allons au départ
Le lac sent assez mauvais au bord, je rejoins la bouée jaune et m'accroche à un bateau , c'est le métro heure de pointe, je le dis au gars à côté et on rigole un peu.
C'est parti, j'ai de bonnes sensations mais je ne vois pas grand chose avec mes lunettes pourries, par 2 fois un kayak tape sa pagaie pour m'indiquer que je me barre du mauvais côté, je rectifie mais perds du temps, la première boucle que je trouve longue est faite en 34 minutes, à ce moment, et comme c'est dégagé, je pense accélérer et tenter de faire la boucle de 1700 plus vite, mais je nage encore une fois de travers, me fait rappeler à l'ordre. Je sors EN 1H03 : 4,1 km sur mon garmin). Je vois ma femme et mes filles , ca me regonfle à bloc, je prends le vélo et je trace sur l'autoroute.

je veux rejoindre la boucle rapidement pour être dans le circuit et gérer après..Les allemands mettent le feu sur the hell et partout on est encouragé, sur la fin , il y a un passage ambiance tour de france, incroyable!! ça me motive mais je ne vois personne de mes amis sur le circuit, je comprends à ce moment que mon sac ravito , c'est cuit.
Malgrè un vent de face sur les 30 derniers kil, je roule et ermine le parcours en 5h54 ( pour mon niveau , c'est bien ). je n'ai pas fait de pauses , je vais le payer sur le marathon... , au premier tour je vois ma femme bondir dans tous les sens pour me dire qu'elle a déposé mon ravito bike au ravito run..je souffle un grand coup, mais je ne peux en vouloir qu'à moi même.
J'ai du mal à être régulier et j'ai très chaud ( les glaçons finissent tous dans ma trifonction ou dans ma casquette, j'ai peur d'avoir un coup de chaud et je veux finir cette course ) beaucoup d'encouragements sur le parcours, je croise un finisher NICE sur le parcours, lui ne court pas aujourd"hui , j'ai de la chance , je suis là et je vais peut être boucler mon 2ème IM à une semaine d'intervalle.
Un copain au troisième tour me demande si je vais finir, je le regarde et lui réponds oui, ça va le faire. Un allemand m'encourage, mais me dit une fois que je suis passé "au revoir la France" en référence au match.. je lui fais signe que c'est pas bien de se moquer, c'est une blague bienveillante, ça m'a fait sourire.
Je n'en peux plus des banana , bretzel , coca et autres ( je ne touche pas au redbull) je bois 2 gobelets d'eau systématiquement. ET je marche à tous les ravitos. ( par moment je négocie qqs mètres de marche avant de re partir )
LA LIGNE DROITE RIVE GAUCHE EST REDOUTABLE, je l'appréhende à chaque passage, mais les chouchous s'accumulent et près du 4ème tour au 38 ème km, un triathlète mexicain , dans le mm rythme que moi dis " try sub12" , je calcule avec ce qu'il me reste de cerveau, si j'accélére un peu, je peux être en dessous des 12h00. J'y vais et Je passe la magnifique finish line du rômer en 11h54.
Je remercie tout le monde , ce public magnifique , ce bénévole qui m'a aidé, cette ambiance. JE SUIS aux anges. Je profite de chaque instant sur l'after finish , je suis tout nu en attendant la douche ( moi qui suis plutôt pudique ), je m'endors au massage et je bois une bière !! Je retrouve mes amis et la famille, on va fêter çà et accueillir le dernier finisher arrivé après le décompte mais qui aura sa médaille.
Je suis ravi de cette expèrience, 2 IM c'est bien à mon niveau. i can brag all my life now !!