Marc 4 tri a écrit : 14 juin 2020, 16:34
Pourquoi est ce que tous les grincheux qui se plaignent que les impôts en France sont trop élevés et que les profs ont trop de vacances n'iraient pas voir ailleurs ?
En bons libéraux qu'ils sont ils devraient s'appliquer à eux mêmes leurs doctrines mondialistes, à commencer par celle de Sarko : la France tu l'aimes ou tu la quittes.
Tkt, beaucoup l'ont fait.
Et c'est bien le pb d'ailleurs: eux s'en portent très bien, et la France très mal.
Ce sont des centaines de milliers d'emplois et des milliards de recettes fiscales perdus.
Pourquoi penses-tu que Lafarge a son siège en Suisse, Renault-Nissan aux Pays Bas, Airbus aux Pays-Bas, Arcelor au Luxembourg (alors que l'ex-Usinor a l'essentiel de ses activités en France), Altice (maison-mère de SFR) aux Pays-Bas etc etc, la liste est sans fin. Pour avoir son siège social en France, il faut vraiment avoir un sens de l'altruisme et du désintéressement hors du commun.
Mais comme les Français ont un amour sans limite pour les prélèvements obligatoires, on préfère taxer plus qu'ailleurs, ce qui fait qu'au final ce sont les petits entrepreneurs qui payent la note, alors que les grandes multinationales ont toutes les facilités pour aller s'implanter là où la fiscalité est plus accueillante. Le résultat est que nos entrepreneurs ne peuvent pas s'enrichir en France comme ailleurs (on n'a pas de Bill Gates, de Steve Jobs ou de Bezos français), et que les boîtes qui payent l'impôt en France ne sont pas compétitives face à des concurrent qui payent moins d'impôt. D'où désindustrialisation, pertes de part de marché, chômage etc. Bien sûr, les râleurs habituels adorent pester contre les GAFA ou les grandes boîtes qui n'ont aucun civisme ou aucune reconnaissance pour le pays qui les ont vu naître, mais on ferait bien aussi parfois de se regarder le nombril et de nous interroger sur les raisons de cette situation et sur nos pratiques fiscales délétères.
Et on parle des boîtes, mais c'est sans compter toutes les personnes qui sont parties à titre individuel fonder une startup ou participer à son essor à Londres ou en Californie...
Pas besoin d'ailleurs d'être spécialement libéral pour partir, il suffit de vouloir s'enrichir, ce qui est le cas de beaucoup de personnes, libérales ou pas. Sur une feuille de salaire de cadre sup, près des 2/3 de ce que l'employeur paye vont à l'Etat sous une forme ou une autre (cotisation employeur, cotisation salarié, impôt...), et sur ce qui reste, une bonne part revient aussi à l'Etat (taxe foncière, taxe habitation, TVA, successions, IFI, TICPE et autres... la liste des prélèvements en France est sans fin) et donc il y a de toute évidence déjà un certain ras-le-bol fiscal. Normal, quand on est les champions du monde des prélèvements. Rajouter un "impôt COVID" serait la goutte d'eau qui met le feu aux poudres.
Heureusement, le Président a promis: pas de nouvel impôt. Mais ça ne dit pas comment sera remboursée la dette colossale que nous avons accumulée en quelques mois.