Cadel Evans: "Le Tour est fini pour moi"
Sa défaillance ce mercredi a scellé ses espoirs de maillot jaune à Paris. C'est en tout cas ce que pense Cadel Evans, désormais septième du général, à plus de huit minutes de Bradley Wiggins. Et visiblement résigné.
Sauf miracle de dernière minute, Cadel Evans ne viendra pas inscrire son nom une deuxième fois de suite au palmarès du Tour. Héros en 2011, l'Australien s'est effondré un an plus tard. A quatre jours de l'arrivée sur les Champs-Elysées, tout laisse penser que le leader de BMC ne figurera même pas sur le podium de l'édition 2012. La faute à une 16e étape fatale, entre Pau et Bagnères-de-Luchon, qui a concassé tous ses espoirs de victoire finale.
Le plus marquant dans la déroute de l'Australien, c'est que celle-ci s'est produite "au train". Evans n'a pas été mis en difficulté par les attaques de ses adversaires. Il n'y en a eu aucune. Non, il n'a tout simplement pas pu suivre le tempo. Distancé une première fois dans l'ascension d'Aspin, Evans est revenu dans le groupe maillot jaune, à la faveur d'un énorme travail de son équipe. Puis, c'est dans celle de Peyresourde que le tenant du titre a définitivement été lâché. Cette fois-ci, les formations Lotto-Belisol (de Van den Broeck) et Liquigas (de Nibali) ont tout fait pour ne pas voir revenir celui qui occupait le quatrième rang du général mercredi matin.
Au lendemain d'un jour de repos, il est habituel de voir des coureurs éprouver des difficultés à relancer la machine. Gêné par les fortes températures et diminué par des problèmes de santé avant le départ, Evans n'a jamais été dans le rythme. Le maillot blanc Tejay Van Garderen confirme : "Les deux équipes ont roulé très fort pour lâcher Cadel qui a souffert de la chaleur et qui a ressenti des douleurs à l'estomac. C'était un jour sans pour nous." Le principal intéressé creuse le même sillon : "Mes soucis d'estomac sont intervenus avant le départ, et quand ça vous arrive deux heures avant, il n'y a pas grand-chose à faire. Je ne pensais pas que ça m'affecterait durant la course. Ce n'est évidemment pas mon niveau normal."
Van Garderen, nouveau leader ?
Désormais exclu du top 5 du général, l'Australien a reculé à la 7e place, juste derrière son équipier américain. Le voilà pointé à 8'06" du maillot jaune Bradley Wiggins. Une éternité. "Le Tour de France est fini pour moi. Cette année, qui n'est pas finie, les choses ne sont pas passées comme je voulais", juge-t-il. S'il souhaite "rester optimiste", Evans a également conscience qu'il faut "être réaliste". Sa défaillance a-t-elle redistribué les cartes au sein de la BMC ? John Lelangue n'a pas clairement dévoilé ses consignes pour la suite de l'épreuve, mais le manager de l'équipe a tout de même annoncé qu'il allait "parler longuement avec Cadel ce soir (mercredi)".
De son côté, Van Garderen se frotte déjà les mains : "On va sûrement partager ce rôle de leader à partir de maintenant. Mais ce n'est pas perdu pour Cadel : il peut rebondir à tout moment. Et puis, je peux craquer à la prochaine étape". Evans a, lui, botté en touche : "Je ne sais pas si je suis assez loin au classement pour avoir la liberté de partir dans une échappée". Amaël Moinard, qui a accompagné Evans en fin d'étape, a lui refusé d'aller dans ce sens et a affiché un soutien total à l'ancien vététiste : "On ne va pas tirer de conclusion hâtive. L'an passé, Cadel a construit sa victoire dans le Galibier. On se doit de respecter un champion comme lui. Aussi bien dans la victoire que dans la défaite."
I don't ride a bike to add days to my life. I ride a bike to add life to my days !!!