sylvain a écrit :
Un athlète qui gagne et qui voit ses résultats officiels des contrôles antidopage négatifs doit être considéré comme un athlète propre ou comme un athlète qui triche "bien" (et proprement...) ?????? Dans le second cas, quelle serait la réaction d'un Fleureton (qui est impliqué fortement dans la lutte AD) comparé à celle d'un Amstrong (plus impliqué par contre dans les affaires... inverses ... ) ?
Mette en suspicion toutes les performances sportives au vu de critère tous plus loufoques que les autres
Le problème Sylvain, tu l'as soulevé : un athlète qui a des résultats est suspicieux d'une manière ou d'une autre, sans doute pas par celles et ceux qui le connaissent, l'entraînent ou le supportent, mais par un ensemble de personnes qui motivent leurs doutes par des faisceaux combinés de révélations et autres cas de dopage avérés.
Fleureton, oui, il est propre. Mais pour le "français traditionel", Fleureton, c'est un type qui pratique un sport d'extraterrestre, qui s'entraîne tout le temps, qui a des résultats, donc, qq part, il se charge. C'est une pensée communément véhiculée. Nous n'y pouvons rien.
Au boulot, j'ai un ami qui est supporter de l'équipe de football du Brésil. Un type généralement posé et intelligent. En 2002, il a même écrit un livre sur Zidane, un pote à lui. Eh bien depuis juillet 1998, il me jure ses grands Dieux que l'Equipe de France a gagné la coupe du Monde grâce à l'EPO. Sans admettre que Zizou en ait pris... En revanche, si le Brésil avait gagné, ç'aurait été grâce au talent de ses joueurs, dixit de "purs génies" du football. Bien entendu...
La mauvaise foi se niche partout. Mauvaise foi et doutes légitimes.
" Tout le monde en prend, regarde Virenque, et Douillet, tu crois qui est propre, c'est le pote à Chirac, y a tellement d'intérêt en jeu...
Ca, oui, je te l'accorde, c'est du pipeau de comptoir (je sais que tu aimes cette expression, PMU, comptoir, bistrot...)
J'insiste sur le fait que dans le dopage, le souci, c'est tant la prise de produits que les mensonges qui entourent cette pratique. Mensonges qui entourent également la défense de l'athlète qui se fait attraper, sauf à de rares exceptions où l'athlète avoue.
Prenons le cas Mauro Gianetti : aujourd'hui encore, ce "coureur" nie avoir pris du PFC (perfluorocarbone) alors qu'il a failli crever d'avoir jouer le Docteur Mabuse avec une molécule dont on ne saisissait pas mais dont on imaginait la dangerosité. Il a nié, nie toujours alors que les médecins qu'ils ont hospitalisé suite à un étrange malaise sur le Tour de Romandie 1999, sont formels : il a failli mourir. Un médecin du sport d'un hôpital suisse révèlera quelques mois plus tard que Gianetti avait bel et bien pris du PFC, causant chez son patient, une grave insuffisance rénale et hépatique. Ce médecin était tellement interloqué par cette nouvelle et mortelle pratique qu'il a déposé plainte auprès de... contre X pour mise en danger de la vie d'autrui.
Gianetti s'était alors contenté de dire :
ce médecin, connais pas, je vais mettre cette affaire dans les mains de mon avocat.
Rumeur, suspicion, mensonge : qui dit vrai ?
Prenons Lance A que j'aime tant : il a dit, redit et répété tout au long de sa carrière et une dernière fois encore sur le podium du TdF 2005 qu'il n'a jamais pris de produits améliorant la performance.
Et pourtant...
Alors, pourquoi toi, moi, et les 64 millions de Français accorderaient un blanc-seing à tel ou tel athlète que nous considérons, nous, propres ?
Blanchi, lavé, dopé, immaculé : qu'importe finalement, la performance et la moralité de l'athlète est à l'appréciation de chacun et à la suspicion de tous.
Le spectacle est si beau, pourquoi le gâcher...
