yoann-51 a écrit : 10 mars 2021, 07:14
Je vais poser une question naïve, mais pratiquant un sport qui m'a permis de courir quasi normalement tout l'hiver, (la réduction des courses à la saucisse m'a même permis de mieux récupérer et d'être plus performant) je me demandais s'il y avait eu des cross, des courses sur route ? Chez nous il y a eu quelques trails blancs aussi....
Pareil pour mes enfants ils ont pu pratiquer le ski de fond et l équitation tout l'hiver....là ils reprennent même l escalade, et le foot.
Finalement tout n'est quand même pas si noir.
J'ai juste l'impression qu il y a des fédé qui ont mis le doit sur la couture et se sont pliées aux règles, et d'autres qui ont cherché un espace au milieu des interdits.
Pareil pour les organisateurs, les passionnés de sport qui ont eu envie de faire plaisir à leurs pratiquants sont arrivé à faire des choses, les organisations mercantiles ont baissé le rideau car la rentabilité est moindre dans ce contexte...
Et effectivement, à la sortie du covid on verra les sportifs motivés , les personnes résilientes qui auront su trouver les ressources pour continuer de pratiquer leurs activités, et ceux qui auront eu plus de facilité à rejoindre le canapé avec une zapette, une bière et un paquet de chips....
C'est une vision un peu réductrice. Il y a quand même beaucoup plus de cas de figure.
Il y a effectivement ceux qui ont pu trouver les ressources pour continuer leur activité, et ceux qui, pour des raisons professionnelles ou familiales ou autres n'ont pas pu continuer à pratiquer. Si par exemple tu habites à la campagne au milieu des bois, il est facile de faire du VTT ou de la course à pied après 18h. Quand tu habites en plein Lyon, c'est plus compliqué de ne pas te faire chopper après 18h.
par ailleurs, les sports ne sont pas étanches entre eux. C'est perméable. Une personne peut arrêter un sport et en faire un autre. Exemple : dans mon cas, je me suis (re)mis à l'escalade pour faire grimper ma fille le week-end puisque le club d'escalade est fermé et que je ne peux pas nager.
Les gens reprendront le sport. C'est à peu près certain. Mais la question est plutôt de savoir comment on fait pour rédémarrer vite pour que la phase transitoire ne soit pas trop préjudiciable et savoir comment on fait pour éviter que le triathlon ne périclite pas.
La FFTRI bosse actuellement sur un plan de relance.
De ce que j'ai compris / entendu :
- les clubs sont dans l'ensemble dans une bonne santé financière et ont même généré un excédent budgétaire en 2019/2020. En effet, sur la saison 2019/2020, ils ont eu des recettes normales (subvention, licences...) et des dépenses en baisse (arrêt la saison en cours d'année).
- les clubs ont vu une baisse des effectifs de 20% à 40%. Situation hétérogène. Parfois ce sont les clubs huppés (licence chère) qui ont une grosse baisse des effectifs et parfois ce sont les petits clubs. Cela manque de données statistiques.
- baisse / chute de la motivation des dirigeants de club ; Parfois, ce sont des projets de plusieurs années qui s'effondrent... des années d'efforts qui s'évaporent...
- baisse / chute de la motivation des organisateurs. Les 2 gros facteurs de démotivation sont les contraintes supplémentaires à gérer (protocoles COVID) et l'absence de visibilité sur la reprise. les dossiers se déposent 2 mois à l'avance (donc pour les triathlons de mai, les dossiers c'est maintenant), mais les autorités préfectorales ne se prononcent pas (assez logique vu l'incertitude actuelle).
La question c'est donc comment on fait revenir les 20 à 40% de licenciés manquants. Pour cela, je pense qu'il faudrait sonder statistiquement les raisons qui font que les gens n'ont pas repris de licence. Je pense que les grandes causes doivent être :
- accélération de l'arrêt normal de l'activité. Il y a quand même un renouvellement normal des licenciés (les gens arrêtent le tri car ils ont fait le tour de l'activité, etc.). Ce phénomène a du s'accélérer sans être compensé par de nouvelles adhésions. Ceux là sont non récupérables car ils auraient quand même arrêtés le tri à brève échéance.
- ceux qui n'ont pas repris de licence car la licence est chère et qu'ils ont anticipé que les entrainements club allaient s'arrêter en 2020/2021.
Ceux là sont susceptibles de revenir naturellement en septembre si la situation sanitaire offre de la visibilité.
Avis perso :
- ceux qui n'ont pas reprise de licence en calculant que la saison 2021 sera à l'image de 2020, c'est à dire des triathlons uniquement en fin de saison et que dans ce cas, cela ne vaut pas le coût de prendre une licence annuelle pour 1 seul tri en septembre et qu'il vaut mieux prendre une licence journée.
Mon avis perso : pour faire venir de nouveaux adhérents ou faire revenir les anciens avant qu'ils ne décrochent définitivement, je pense qu'il faut avoir une approche assez "commerciale" (les pro associations m'insulteront pour l'emploi de ce terme, mais bon...) :
- Remboursement partiel
si la situation sanitaire n'offre pas de visibilité, il faudra peut être réfléchir à proposer une offre de remboursement partiel pour la saison 2021/2022. C'est ce que le club de natation de mon fils a fait. En 2019/2020, ils n'ont rien remboursé. Mais pour la saison 2020/2021, le club s'était engagé à faire un remboursement partiel en cas d'arrêt des activités.
- Réduction du prix des licences journées
si on veut redonner goût à la compétition à certains anciens, on peut imaginer par exemple une réduction de prix de 50% sur la licence journée pour un triathlète licencié l'année précédente (2019/2020) et qui n'a pas renouvelé. Ce serait un "geste commercial" pour compenser le fait que la licence 2019/2020 n'a pas été utilisé mais surtout cela fait revenir le chaland. Sinon, on risque de le perdre définitivement.
- Augmenter la densité des épreuves tous publics sur l'été et l'automne.
Vu que le début de saison, c'est mort (je ne crois plus aux licornes depuis longtemps), il faut attirer les nouveaux chalands en offrant plus de visibilité à l'activité cet été et à l'automne. La FFTRI doit peut être inciter certains organisateurs à proposer des choses jusqu'à la toussaint, en blindant septembre et octobre. Si cela ne pose pas de soucis pour les tris L qui sont décalés, c'est moins le cas pour les S et les M qui sont plus facilement annulés que déplacés. or, c'est sur les S et M qu'on attire de nouveaux licenciés. Mais là, il faut que les ligues travaillent main dans la main avec les organisateurs.