Re: Les Championnats du monde cyclisme 2012
Publié : 21 sept. 2012, 20:57
Espagne, le choix ou l'embarras?
A chacun son approche. Un leader unique avec des équipiers autour entièrement dédiés à sa cause ? En Espagne, ce n'est pas envisageable une seule seconde sur un parcours aussi sélectif que celui de Valkenburg. La stratégie ibérique pour dimanche est à l'opposé de celle choisie par Laurent Jalabert chez les Bleus. Dans un cas comme dans l'autre, rien d'absurde. Les Espagnols possèdent une telle source de puncheurs qu'ils présentent deux tiers de coureurs capables de viser au minimum le podium. Sur le papier, ils forment, avec la Belgique, l'équipe à battre sur le circuit néerlandais.
Objectivement, de par leur passé et/ou leur forme, on peut considérer que six coureurs ont le potentiel pour prétendre à un statut de leader: Joaquim Rodriguez, Alejandro Valverde, Alberto Contador, Oscar Freire, Daniel Moreno et Samuel Sanchez. Aucune autre nation ne possède une telle force de frappe. Mais le Mondial est une course à part, la seule dans la saison (en dehors des Jeux Olympiques, mais ceux-ci n'ont lieu que tous les quatre ans) qui réunit le gratin du peloton avec des équipes constituées par nationalités, non par sponsors. Le temps d'une journée, il faut être capable de concilier des intérêts divergents le reste de l'année. L'équation est donc beaucoup plus complexe qu'une simple addition de talents, fussent-ils grands.
Freire, joker de luxe?
D'autant que la récente Vuelta a offert une lutte intense entre trois des principaux membres de la sélection espagnole, Contador, Valverde et Rodriguez, qui ont trusté les places sur le podium. Pas d'animosité durable entre ces trois-là, mais une forte rivalité. La page peut-elle être tournée aussi vite? Oui, à condition que les rôles soient définis au préalable. Si l'Espagne s'avance dimanche en laissant cinq ou six de ses neuf coureurs jouer leur carte personnelle, elle ira droit dans le mur. José Luis De Santos, le sélectionneur, devra imposer ses vues et s'assurer que chacun joue le jeu à fond. Pablo Lastras, lui aussi retenu pour ces Mondiaux, se veut optimiste. "Je comprends qu'on puisse se poser la question. Oui, nous avons beaucoup de favoris, mais je cite toujours en exemple les Jeux de Pékin en 2008, rappelle-t-il. Nous avions là aussi cinq coureurs capables de gagner et finalement, Contador et Sastre avaient fait un travail fantastique pour permettre à Samuel de décrocher l'or."
A priori, les deux meilleurs atouts espagnols sont sans doute Valverde et Rodriguez. Ils ont déjà très largement fait leurs preuves sur les classiques ardennaises et sur un tel tracé, ils comptent naturellement parmi les grands favoris. Moreno est habitué à travailler pour Rodriguez. Contador a affiché une forme suspecte lors du chrono mercredi et on peut penser que sa victoire sur la Vuelta a constitué le sommet de sa saison. Pas sûr qu'il ait encore les ressources pour jouer un rôle majeur dimanche. Certes, physiquement, Rodriguez et Valverde ont eux aussi beaucoup donné, mais mentalement, ils sont probablement plus disponibles. Et la perspective d'un maillot arc-en-ciel suffit à les motiver. Sanchez, lui, arrive dans une forme plus précaire après de multiples pépins physiques et sa chute récente au Tour du Poitou-Charentes.
Reste le cas Freire. Triple champion du monde, le natif de Torrelavega rêve d'une quatrième couronne qui le placerait seul au-dessus de la mêlée dans l'histoire du Mondial. Freire aime le tracé, il s'est préparé spécifiquement et il est convaincu de pouvoir s'imposer dans le Limbourg. Il fait office de joker de luxe. Plus qu'un conflit d'egos, c'est la gestion d'ambition légitimes qui forme l'écueil le plus sensible pour la sélection espagnole. "Nous sommes tous très motivés et nous avons envie d'écrire l'histoire, je peux vous le garantir", assure et rassure Pablo Lastras. La pression est là en tout cas: l'Espagne, qui avait conquis cinq fois le titre entre 1995 et 2004, n'a plus gagné depuis et a dû se contenter de trois podiums, via... Valverde et Rodriguez. Vu son armada et le profil de la course, elle n'a pas droit à l'erreur.
A chacun son approche. Un leader unique avec des équipiers autour entièrement dédiés à sa cause ? En Espagne, ce n'est pas envisageable une seule seconde sur un parcours aussi sélectif que celui de Valkenburg. La stratégie ibérique pour dimanche est à l'opposé de celle choisie par Laurent Jalabert chez les Bleus. Dans un cas comme dans l'autre, rien d'absurde. Les Espagnols possèdent une telle source de puncheurs qu'ils présentent deux tiers de coureurs capables de viser au minimum le podium. Sur le papier, ils forment, avec la Belgique, l'équipe à battre sur le circuit néerlandais.
Objectivement, de par leur passé et/ou leur forme, on peut considérer que six coureurs ont le potentiel pour prétendre à un statut de leader: Joaquim Rodriguez, Alejandro Valverde, Alberto Contador, Oscar Freire, Daniel Moreno et Samuel Sanchez. Aucune autre nation ne possède une telle force de frappe. Mais le Mondial est une course à part, la seule dans la saison (en dehors des Jeux Olympiques, mais ceux-ci n'ont lieu que tous les quatre ans) qui réunit le gratin du peloton avec des équipes constituées par nationalités, non par sponsors. Le temps d'une journée, il faut être capable de concilier des intérêts divergents le reste de l'année. L'équation est donc beaucoup plus complexe qu'une simple addition de talents, fussent-ils grands.
Freire, joker de luxe?
D'autant que la récente Vuelta a offert une lutte intense entre trois des principaux membres de la sélection espagnole, Contador, Valverde et Rodriguez, qui ont trusté les places sur le podium. Pas d'animosité durable entre ces trois-là, mais une forte rivalité. La page peut-elle être tournée aussi vite? Oui, à condition que les rôles soient définis au préalable. Si l'Espagne s'avance dimanche en laissant cinq ou six de ses neuf coureurs jouer leur carte personnelle, elle ira droit dans le mur. José Luis De Santos, le sélectionneur, devra imposer ses vues et s'assurer que chacun joue le jeu à fond. Pablo Lastras, lui aussi retenu pour ces Mondiaux, se veut optimiste. "Je comprends qu'on puisse se poser la question. Oui, nous avons beaucoup de favoris, mais je cite toujours en exemple les Jeux de Pékin en 2008, rappelle-t-il. Nous avions là aussi cinq coureurs capables de gagner et finalement, Contador et Sastre avaient fait un travail fantastique pour permettre à Samuel de décrocher l'or."
A priori, les deux meilleurs atouts espagnols sont sans doute Valverde et Rodriguez. Ils ont déjà très largement fait leurs preuves sur les classiques ardennaises et sur un tel tracé, ils comptent naturellement parmi les grands favoris. Moreno est habitué à travailler pour Rodriguez. Contador a affiché une forme suspecte lors du chrono mercredi et on peut penser que sa victoire sur la Vuelta a constitué le sommet de sa saison. Pas sûr qu'il ait encore les ressources pour jouer un rôle majeur dimanche. Certes, physiquement, Rodriguez et Valverde ont eux aussi beaucoup donné, mais mentalement, ils sont probablement plus disponibles. Et la perspective d'un maillot arc-en-ciel suffit à les motiver. Sanchez, lui, arrive dans une forme plus précaire après de multiples pépins physiques et sa chute récente au Tour du Poitou-Charentes.
Reste le cas Freire. Triple champion du monde, le natif de Torrelavega rêve d'une quatrième couronne qui le placerait seul au-dessus de la mêlée dans l'histoire du Mondial. Freire aime le tracé, il s'est préparé spécifiquement et il est convaincu de pouvoir s'imposer dans le Limbourg. Il fait office de joker de luxe. Plus qu'un conflit d'egos, c'est la gestion d'ambition légitimes qui forme l'écueil le plus sensible pour la sélection espagnole. "Nous sommes tous très motivés et nous avons envie d'écrire l'histoire, je peux vous le garantir", assure et rassure Pablo Lastras. La pression est là en tout cas: l'Espagne, qui avait conquis cinq fois le titre entre 1995 et 2004, n'a plus gagné depuis et a dû se contenter de trois podiums, via... Valverde et Rodriguez. Vu son armada et le profil de la course, elle n'a pas droit à l'erreur.