Un hommage simple et intime
Un hommage simple et intime a été rendu à Laurent Fignon, décédé mardi, lors des obsèques vendredi au cimetière du Père Lachaise à Paris. «Ca reste un champion et un homme formidable, avec son caractère et beaucoup de loyauté. C'est quelqu'un de franc et d'honnête, avec lui-même et avec les autres. Peut-être que son caractère ne passait pas toujours mais c'était un caractère de champion», a témoigné Alain Prost, l'ancien champion du monde de Formule 1, un temps associé en affaires à Fignon.
Quelque 200 proches et amis, dont les anciens champions cyclistes Bernard Hinault et Sean Kelly, étaient présents pour une cérémonie laïque au crématorium du Père Lachaise, où est arrivée la dépouille du double vainqueur du Tour de France (1983, 1984) vers 12h00 sous quelques applaudissements respectueux. Pendant une heure, des hommages (discours, poème, musique et chants) ont été rendus dans la salle des Coupoles, devant laquelle avaient été placés un grand portrait de Fignon, en civil, et deux photos, dont l'une avec le maillot jaune. (Avec AFP)
http://www.lequipe.fr/Cyclisme/breves20 ... ntime.html
Je vais mettre un autre article mais celui là dur dur..
Valérie Fignon : « Jusqu’au bout, Laurent n’a pas cru qu’il allait mourir »
Le moment est venu de dire un dernier adieu à Laurent Fignon, emporté mardi à 50 ans par le cancer qu’il combattait depuis un an et demi. Hier, Valérie Fignon, sa compagne depuis dix ans et sa femme depuis deux ans et demi, a reçu notre journal en toute simplicité dans leur maison des bords de Marne.
Là, quelques proches vont et viennent, prennent le temps d’un verre de vin ou de Coca. En jeans, Valérie, les yeux rougis mais le sourire facile, s’affaire aux préparatifs de la cérémonie d’aujourd’hui. A droite, à gauche, elle collecte des photos des exploits du champion, en maillot jaune ou rose, dont aucune ne figure évidemment à leur album personnel entamé en 2000.
Puis, le temps d’un bref aparté, Valérie accepte gentiment d’évoquer l’homme qu’elle aimait, la manière dont elle a perçu l’épreuve qu’ils ont traversée depuis le printemps 2009. Simplement, courageusement et sans fard. Comme Laurent Fignon lui-même, fidèle à son poste de consultant de France Télévisions sur les deux derniers Tours de France, avait décidé de montrer son cancer et d’en parler. Aujourd’hui à 13 heures, les obsèques du champion seront célébrées dans la plus stricte intimité au crématorium du cimetière du Père-Lachaise, à Paris (XXe).
A sa famille, « le Parisien » - « Aujourd’hui en France » présente ses condoléances les plus sincères.
Que s’est-il passé après le Tour de France ? La dégradation de l’état de Laurent était-elle prévisible ?
Valérie Fignon. Il s’agit d’une brusque dégradation. Le lendemain du Tour de France, il a fait un épanchement pleural. C’est de l’eau qui vient dans la poche de la plèvre. L’épanchement n’a pas pu être arrêté et les métastases se sont répandues très, très rapidement…
Laurent a donc été hospitalisé rapidement après le Tour…
Tout de suite. Il a subi des examens. Ensuite, Laurent est ressorti et nous sommes allés à Barcelone pour l’athlétisme.
Mais juste après, il a été réhospitalisé et il est resté trois semaines à l’hôpital.
Il a travaillé comme consultant sur les Tours 2009 et 2010 en étant malade. Qu’en pensiez-vous ?
Le premier a été éprouvant pour lui. Parce que, bizarrement, il était en moins bonne santé que cette année. C’était beaucoup de fatigue et de tension. Je pense que, quand vous êtes sous tension, la maladie se met en sommeil. Et après, elle revient au galop. Sur ce Tour-ci, il était en pleine forme. Il ne devait pas tout faire et il me disait au téléphone : « Je suis en pleine forme, pas la peine de rentrer, je continue ! » Et il était content de le faire. C’était une forme de thérapie. Il se sentait porté, il recevait énormément de messages d’affection et de soutien. Ça le portait.
Mais vous, vous ne craigniez pas que ça le fatigue au-delà du raisonnable ?
Si, si. Mais (grand sourire entendu)… Fort personnage. Il me disait de ne pas m’inquiéter.
Comment vous a-t-il appris la nouvelle de sa maladie au printemps 2009 et comment votre relation a-t-elle évolué à partir de là ?
Lui, il a été assez fataliste. Ça a été dur à encaisser. Pour moi aussi, qui ai eu beaucoup plus de mal que lui à m’en remettre. Mais il m’a dit : « On s’en sortira. Il y a plein de gens qui en guérissent. » Il avait l’espoir tout le temps, tout le temps, tout le temps. Cette année et demie où il a été malade, il y a eu des moments de tristesse, des moments de découragement, des moments de bonheur… J’ai maintenu mon emploi, même s’il y a eu une période difficile au tout début. Ça m’a fait du bien de sortir de la maison, de prendre l’air. Et lui pouvait se reposer. Mais ça a été très difficile. J’ai été très malheureuse. Lui a été courageux. Il y a cru jusqu’au bout.
Le fait de rendre publics son cancer et l’évolution de son état, c’était un choix délibéré de Laurent ou de vous deux ?
C’était un choix de sa part, parce qu’un cancer, ce n’est pas honteux. Et puis, de toute façon, comme nous l’avons su juste avant le Tour de France, il fallait bien prévenir les personnes avec lesquelles il travaillait. Il y a eu aussi la sortie de son livre. Tout est arrivé en même temps… Il y a eu une sorte de concours de circonstances et un tel déchaînement médiatique que Laurent a dit : « Je préfère expliquer plutôt que de subir. » C’est vrai que c’est surprenant de sa part, lui qui était si pudique. J’ai été surprise aussi, mais je pense que ça lui donnait une espèce de niaque pour lutter contre la maladie. Ça ne m’a pas gênée, mais je n’avais pas envie que ça aille trop loin. Je ne voulais que ça risque de choquer des gens. Au fond, il a bien fait parce que les gens sont mal à l’aise avec la maladie. Il y a tellement de malades qui travaillent, n’en parlent pas et souffrent en silence.
Ensemble, vous étiez-vous préparés à l’issue ?
Non, pas du tout. On l’envisage à l’annonce de la maladie, parce qu’on la sait mortelle. Mais on y croyait… Et il était tellement fort. Il se relevait de chaque problème. Si bien qu’on se disait : « Une tuile de plus, mais ça va aller… » Et puis là, non. Il a été complètement surpris.
Avez-vous eu le temps de vous dire au revoir ?
Non, parce que, jusqu’au bout, il n’a pas cru qu’il allait mourir. Ou alors, il le gardait pour lui. On a échangé plein de choses pendant cette année et demie. Ça a été très fort. Je me suis mise un peu entre parenthèses de mes amis et de ma famille pour me concentrer complètement sur lui. J’avais envie de passer du temps avec lui, même si c’était des moments silencieux. On a eu des moments de joie aussi, on a un peu voyagé.
Quelles vraies belles choses avez-vous partagées ces derniers temps ?
Noël ! Habituellement, ça se faisait plutôt dans ma famille et, là, on a décidé de réunir tout le monde chez nous à Paris. C’était un beau moment. Et puis, on a fait un beau petit voyage en Corse juste avant le Tour. La Provence aussi. On est allé aux Etats-Unis au printemps, à New York, mais c’était plus pour prendre un avis médical.
Vous avez partagé sa vie ces dix dernières années. Quel compagnon était-il ?
Je ne connaissais pas le champion. Je l’ai connu après. J’ai vraiment l’impression qu’il y a eu deux Laurent Fignon. Le coureur cycliste et celui de la vie d’après. Il était naturel, il était amoureux, généreux. Et puis râleur, tout le monde le sait. C’était un bon mari, quelqu’un sur qui on pouvait vraiment compter. J’ai passé de très, très bons moments avec lui. Il va me manquer.
La famille de Laurent Fignon souhaite qu’à la place des fleurs et des couronnes les personnes qui le désirent fassent un don à l’Institut du cerveau et de la moelle épinière 
. Pour faire un don en ligne :
http://www.icm-institute.org ou par chèque à l’ordre de ICM, CHU la Pitié-Salpêtrière, bâtiment Paul-Castaigne, 47-83, boulevard de l’Hôpital 75561 Paris Cedex 13.