Fab74ch a écrit : 12 févr. 2022, 11:24
Silver0l a écrit : 11 févr. 2022, 13:35
Le biais qui nous affecte est plutôt de croire aux idées qui nous effraient. Depuis les enfants auxquels on raconte des contes effrayants jusqu'aux adultes auxquels on promet l'apocalypse. Tous les hommes adorent se faire peur avec les catastrophes et les prédictions apocalyptiques. Il n'est qu'à voir le succès des films catastrophes, ou le ton systématiquement catastrophiste des médias dominant. D'ailleurs quasiment tous les films ou romans de science fiction (y compris les miens

) font l'hypothèse que les pires choses vont arriver à l'humanité - simplement parce que c'est ça que tout le monde veut entendre, c'est ça qui vend du papier ou du temps de cerveau disponible.
La seule hypothèse que personne ne veut jamais envisager, c'est que le progrès va continuer gentiment, que les choses vont continuer à s'améliorer et à aller de mieux en mieux pour l'humanité comme c'est le cas depuis quelques siècles.
Je pense que ne plus croire au progrès, complètement ignorer que les choses pourrait juste aller de mieux en mieux, et spécialement en France qui est un des pays les plus pessimistes du monde, est un biais cognitif majeur qui nous conduit collectivement à faire beaucoup d'erreurs et à rater beaucoup d'opportunités. Ce n'est pas pour rien que les Américains, un des peuples les plus optimistes du monde, ont fini par dominer économiquement, techniquement, scientifiquement et culturellement notre planète, et que les Chinois sont en train de prendre la relève.
Pessimistes et optimistes finissent toujours par auto-réaliser leurs prophéties.
C'est faux. La vérité c'est que le biais prédominant est le
biais d'optimisme : le fumeur ne pense pas qu'il va avoir un cancer, l'alcoolo ne pense pas qu'il va avoir une syrose, l'entrepreneur ne pense pas qu'il va faire faillite, les personnes ne pensent pas qu'elles vont avoir de gros problèmes, et de même elles ne pensent pas qu'elles vont avoir à subir les conséquences du réchauffement climatique.
C'est faux. Le pessimisme et le catastrophisme sont absolument dominants dans notre pays. il suffit de parler aux gens, de regarder la télé, de faire des enquêtes d'opinion. Une très grande majorité de français est résolument pessimiste et pense qu'on va à la catastrophe.
Les faits sont là, et les faits sont têtus. Les Français sont les champions du monde du pessimisme.
81% sont persuadés qu'on va dans la mauvaise direction (alors que 90% des Chinois pensent qu'ils vont dans la bonne!).
Les jeunes notamment sont absolument convaincus qu'on va à la catastrophe:
les 3/4 pensent que l'avenir est effrayant, et plus de la moitié que l'humanité est condamnée!
Plein de jeunes se disent complètement angoissés, paniqués, veulent renoncer à faire des enfants, refusent de se projeter dans le futur...
Alors oser de parler de biais d'optimisme...
Avec le discours catastrophiste dominant, on est en train de fabriquer une génération de maniaco-dépressifs qui va se faire complètement laminer et économiquement, scientifiquement, techniquement et culturellement coloniser par les peuples optimistes, essentiellement Américains et Chinois.
Fab74ch a écrit : 12 févr. 2022, 11:24
Le progrès est évidemment envisagé par toutes les personnes sérieuses qui travaillent sur les enjeux climatiques.
Mais d'une part, il n'y a rien dans les tuyaux qui pourrait sauver la situation avec un timing satisfaisant à une échelle suffisante. Et d'autre part, c'est oublier (probablement volontairement pour ta part) que le CO2 n'est pas (de loin) le seul enjeu.
La chute de la biodiversité (que tu nies car 3 Lynx et 2 chèvres sont apparus dans les Pyrénées) n'est pas liée au CO" (en tout cas pas directement), mais bien à notre mode de vie. Je recite à nouveau Aurélien Barreau : "avec un bulldozer solaire, tu rases l'Amazonie. Tu n'as pas émis de CO2, mais tu as rasé l'Amazonie". Et ça, pour résoudre ce problème majeur, ben c'est de la sobriété, et ça, ça plait pas trop à tout le monde.
Pour le CO2, personne ne nie qu'il augmente, il y a bien sûr des effets négatifs, mais personne ne parle de ses effets bénéfiques pour l'agriculture. Les projections du GIEC prévoient plus de CO2, moins de gel et plus de précipitations, et tout ça est plutôt bon pour nos agriculteurs! Le CO2 booste de nombreuses cultures, plus il y en a, plus la photosynthèse est efficace!
Pour la biodiversité, on n'arrête pas de revenir sur ce sujet...
C'est pas 3 lynx et 2 chèvres, c'est tous les mammifères qui peuplaient nos mers et nos campagnes qui sont en plein renouveau: loups, ours, chevreuil, cerfs, chamois, blaireaux, castors, phoques, baleines... la liste est sans fin. Et pareil pour les poissons, ou pour
les oiseaux d'eau, en plein renouveau. Des politiques de protection et de réintroduction ont été mises en place, et elles marchent, c'est ça la bonne nouvelle! Le thon rouge n'est qu'un exemple, mais il est emblématique de ces espèces gravement menacées qui à nouveau prospèrent. Il faut continuer dans cette voie au lieu de décourager tout le monde en répétant en boucle que rien ne marche et qu'on va à la catastrophe. C'est la moindre des choses que l'on doit à ceux qui luttent pour préserver les espèces! Et le défi est maintenant de faire dans les zones tropicales ce qu'on a réussi en Europe, en montrant que réussir est possible.
Les inquiétudes sur la biodiversité se fondent essentiellement sur les espèces d'insecte, mais la réalité est que personne ne sait (à quelques millions prêt!) combien il y a d'espèces d'insectes sur notre terre, combien apparaissent chaque jour, et combien disparaissent. On découvre chaque jour de nouvelles espèces d'insectes sans savoir si ce sont de nouvelles espèces qui apparaissent, ou des anciennes espèces que l'on ne connaissait pas. Et franchement, qu'est ce qu'on en a à f... si une variété de mouche ou de chenille disparaît? Avec le DNA barcoding, on est en train de revoir drastiquement à la hausse le nombre d'espèces répertoriées. Et rien que dans le Mékong,
on vient de découvrir 224 nouvelles espèces: des singes, des batraciens, des serpents...
Arrêtons de tourner en boucle dans le pessimisme et le catastrophisme, qui conduisent à la déprime et à l'inaction, et regardons ce qui marche, pour encourager les initiatives et vivre une écologie positive et optimiste!