Je comprends très bien ton point de vue.PEB a écrit : 23 oct. 2021, 19:58La Loi est générée par des hommes qui édictent des principes génériques fondées sur des principes éthiques qui sont discutables car contextuels (à une époque, à une culture, etc.).Bardamu a écrit : 23 oct. 2021, 15:21 L'intérêt de la Loi, c'est qu'elle est générale et impersonnelle. Dès lors qu'elle est édictée, c'est elle qui dit ce qui est dopage et ce qui ne l'est pas. L'éthique et la morale, c'est personnel et particulier, chacun peut avoir son petit avis, c'est d'ailleurs ce que démontre ce débat...
Si l'usage de myorelaxants pour la sclérose sont utilisés par des sportifs pour repousser leur seuil de douleur (donc augmenter leur performance), il est logique que je fasse l'hypothèse que cette pratique est potentiellement dangereuse pour leur santé (la douleur est un signal pour indiquer que l'intégrité de l'organisme est menacée). Il appartient aux chercheurs dans ce domaine de tester cette hypothèse. Si elle est vérifiée, alors je peux légitimement attendre du législateur qu'il interdise cette pratique au nom de l'intérêt général. Dans cette attente, il s'agit d'un dopage légal au sens de l'éthique (qui, on est d'accord, est propre à chacun, donc, de facto, subjective). Mon point est que tout ceux qui partagnte ma définition de l'éthique (indiquée précédemment et soulignée par abdo-kassou) parleront également de "dopage légal". Si le législateur s'en empare et l'interdit ce sera du dopage au sens juridique du terme (du dopage illégal au sens éthique ou médical). En ce sens, l'usage d'hormones de croissance, de stéroïdes, d'amphétamines, etc. on tous connus une phase où ils constituaient un dopage légal avant d'être interdit par la Loi.
Enfin, si le législateur n'interdit pas l'usage détourné d'un médicament alors que la recherche en médecine a établi qu'il était néfaste à la santé, je peux légitimement considérer que le législateur a mal fait son travail, que la Loi est incomplète (du point de vue de mon éthique) et je suis donc fondé à continuer à parler de "dopage légal" (au sens éthique/médical, même si du point de vue du droit c'est un oxymore).
Tu veux donc dire que, constitue un "dopage légal", l'usage détourné d'un médicament parce qu'il s'agit d'une pratique potentiellement dangereuse, et tu cites l'exemple du myorelaxant.
Tu introduis deux notions : l'effet "potentiellement dangereux" et "l'usage détourné". Tu fais référence aux ampét, stéroides et autres qui ont d'abord été "non interdits" (je préfère cette notion à "autorisée"), puis ont été strictement interdits.
Tu en profites pour faire le lien avec ce que tu appelles le dopage légal.
Je vais te donner mon avis sur cette expression, au delà de ce que j'ai déjà dit précédemment, et pourquoi elle est inadaptée.
Dopage légal, ça suggère que la Loi (ou la règle) regarderait favorablement la pratique critiquée. Or, il y a une différence à faire entre ce qui est prescrit par la Loi (légal) et ce qui n'est pas interdit (qui n'est pas légal pour autant). Je sais, c'est de la sémantique qui peut te paraître byzantine mais c'est pourtant très important.
Par définition, la Loi ne peut pas tout anticiper dans la précision. Elle donne une direction, ce sont les pratiques abusives qui éveillent son attention et conduisent à son adaptation. Notre système part d'un principe libéral : La bonne foi est présumée. Ce principe qui met donc la liberté au centre de notre Ethique justement, a pour effet de réagir plutôt que de "scléroser" en amont. Il y a des inconvénients, mais c'est une valeur partagée en Occident, et c'est, d'une certaine manière, ce qui nous a permis d'être inventifs et audacieux.
J'entends bien ce que tu dis sur les myorelaxants et je te crois. Mais j'imagine que, si c'est aussi dangereux que tu l'indiques, les instances régulatrices se penchent (se sont penchées ? vont rapidement se pencher ?) sur le sujet. Non ?
Comment sait-on, autrement que par l'expérience, que telle ou telle substance a des effets dangereux ?
Et pour finir, je vais te poser deux questions :
1- un médicament autorisé, à usage détourné, non interdit mais sans effet dangereux, on en fait quoi ?
2- La création d'une molécule, sui generis, qui ne serait pas un médicament existant (donc pas d'usage détourné), et pas potentiellement dangereux pour la santé mais efficace sur les performances, on en fait quoi ?