Rodriguez en veut à Valverde
Ce fut sans doute la soupe à la grimace, hier, à l’hôtel de la délégation espagnole dont les deux principaux fers de lance, Rodriguez et Valverde, ont échoué sur les plus mauvaises places du podium, à Florence.
À deux dans le quatuor de tête, les hommes du sélectionneur Javier Minguez semblaient disposer des meilleurs arguments et pourtant, le titre leur a échappé. "Je pensais pouvoir gagner", regrettait d’ailleurs Rodriguez qui était encore seul à un peu plus d’un kilomètre du but.
"Avant d’attaquer, j’ai dit à Valverde de suivre la contre-attaque. Quand j’ai vu revenir Rui Costa aux 600 mètres, je n’ai pas compris pourquoi il était seul. J’ai directement compris que j’allais être battu. Cela aurait pu être la course de ma vie et finalement, c’est encore une deuxième place… J’ai déjà perdu d’un souffle le Giro et la Vuelta, et maintenant le Championnat du monde."
Valverde, encore coéquipier de Rui Costa chez Movistar pendant quelques jours, s’est défendu.
"Je ne pouvais pas faire plus, quand on ne peut pas, on ne peut pas…", disait le Murcian, qui a décroché hier sa cinquième médaille à un mondial (deux d’argent et trois de bronze). Je pensais que Purito allait gagner. Rui Costa est sorti dans un virage assez compliqué et Nibali a semblé y aller puis s’est arrêté. Quand j’ai essayé de réagir, j’étais déjà à 10 mètres."
Philippe Gilbert: "Je ne pouvais pas accompagner les grimpeurs"
Philippe Gilbert a dû céder sa belle tunique arc-en-ciel dimanche à Florence, où s'est disputée la course élites des Mondiaux de cyclisme. Il a en effet terminé la course en ligne à la neuvième place.
"Lorsque les grimpeurs ont lancé leur offensive sur la dernière longue ascension, je n'ai pas pu y aller", a déclaré Gilbert. "Je savais que la décision était faite, car deux Italiens et deux Espagnols à l'avant ne se laissent plus reprendre."
"Jusqu'à l'ascension de Fiesole, tout se déroulait parfaitement", a ajouté Gilbert. "J'avais demandé aux garçons de l'équipe de rouler au tempo pour ne pas laisser une échappée partir. Mais quand les vrais grimpeurs se sont dressés sur leurs pédales, c'était fini. À la fin, j'étais si fatigué que je n'ai pas sprinté et je suis heureux de la neuvième place. J'ai tout donné, l'équipe a bien travaillé, mais c'est la loi du sport."
"En tant qu'équipe, nous n'avons rien à nous reprocher", a assuré de son côté le sélectionneur Carlo Bomans. "Que Philippe n'ait pas gagné est dû au fait que nous avons roulé sur un parcours pour spécialistes. Phil n'est pas le seul à être trop court. Même Sagan et Cancellara ne pouvaient pas suivre. Mais je suis heureux de la victoire de Rui Costa. Les Espagnols n'ont pas poussé quand ils devaient travailler. Je ne désirais pas leur victoire, Costa a fait plus avec seulement deux équipiers."
