Boulegan a écrit : 26 juil. 2022, 10:38
geraud a écrit : 26 juil. 2022, 09:24
Donc résumer le fait que des coureurs "bons" dans des équipes françaises deviennent "excellents" à l'étranger juste par le fait que c'est mieux organisé, plus pro, etc... me parait soit oublier certains "paramètres", soit plus qu'inquiétant pour les équipes françaises; il faudrait vraiment être des clowns pour passer 25 ans à constater qu'on a un retard en termes de structures, encadrement, ... et ne pas avoir rattrapé ce retard. Surtout qu'hormis Ineos qui a un budget pharaonique, les autres équipes WorldTour (y compris Jumbo) n'ont pas un budget si énorme que ça comparé aux plus grosses équipes françaises; donc ce n'est pas une question d'argent.
Je vais parler de ce que je connais un peu : l'encadrement dans le milieu du football.
Y a 30 ans déjà, le Milan AC avait un centre d'entrainement high tech, c'était quasi un labo. Les équipements sportifs et médicaux étaient à la pointe de la technologie. Les entrainements étaient planifiés poste par poste, individualisé joueur par joueur... Y avait des tests à l'effort, des prises de sang régulières, la diététique était omniprésente, la récupération aussi (cryo, électrostimulation, etc), des équipes de physio, de médecins, bref, c'était de la F1.
Et dans le même temps, en France, les 3-4 équipes que je suivais de près, c'était à l'ancienne... Les joueurs faisaient 3-4 tours de terrain, 2-3 accélérations et ensuite, ça jouait à la baballe... ça bouffait n'importe quoi, certains joueurs fumaient, picolaient. Médicalement, c'était la préhistoire. Sur le plan diététique aussi.
Y a pas longtemps, j'ai été invité dans le staff de MU et du Real, c'est la même chose, du très haut niveau, c'est chirurgical, de la mécanique de précision à tous les niveaux (physiologie, médical, diététique, préparation d'avant-match, etc.)
Est-ce qu'aujourd'hui en France, les clubs de football français ont rattrapé leur retard et se sont alignés sur la concurrence sur ce qui se fait de mieux en la matière de performance sportive ?
Le fdj est l'une des equipes, sinon l'equipe où il y a le plus d'entraineur par courreur. Faut il s'en réjouir, mais les staffs médicaux sont également désormais pléthoriques dans toutes les equipes françaises, nutrition, osteo, kiné; prepa mentale, aucuns secteurs n'échappent désormais à la recherche. ( et ce n'était pas toujours le cas avant ).
Concernant l'equipe de Gaudu, cinq coureurs étaient déjà préselectionnés en tout début de saison pour le tour. Madouas, par exemple, n' a pas été obligé de '' surperformer ''sur le dauphinée ( ou il a été plutôt quelconque, avouons le ), et ça fait une sacré différence dans l'approche du tour.
Il y a donc une explication '' rationnelle '' me semble t il à la bonne tenue en juillet de cette équipe, à son niveau bien sûr.
On peut regretter, ailleurs et côté français ( et peut être aussi à l'étranger ), des modes de sélections sur résultats décidés une semaine avant. Si la sélection est une récompense, on va droit dans le mur, c'est la loterie.
Il y a méditer dans ton exemple du football : la france et sa traditionnelle méfiance face à la sciences, ou plutôt à l'application des découvertes ou avancées scientifiques dans tous les secteurs de la vie courante. Les anglo saxons, les nordiques, et d'autres n'ont strictement aucun complexe là dessus, toujours en pointes notamment sur les évolutions législatives en matière de bio éthique. Pour en revenir au sport, les transfusions, ça vient des scandinaves, l'EPO, c'était ( dejà ) les hollandais. Nous cultivons dans l'hexagone une sorte de romantisme naif, d’idéalisme du sport à l'eau claire, qu'on jugerait probablement désuet et dépassé à l'étranger. Faire quelques résultats, '' à l'ancienne '' avec des bouts de ficelle reste la grande fierté du compétiteur français.
Il semble que festina ai tout péter en 97 du fait des premier seuils du taux d'hématocrite à ne pas dépasser ( ça commençait à devenir franchement dangereux cette histoire) , auxquels le staff médical s'était déjà préparés, au contraire de toute la concurrence.
En cyclisme, Il y a encore des divergences de fond entre les médecins mpcc et anglo saxons, à moins qu'il ne s'agisse d'une façade.
On a souvent une guerre de retard. Pour le pire et le meilleur, d'ailleurs, car là où il y cette volonté d'optimisation forcenée, le dopage n'est malheureusement pas loin. ''Dopage versus travail et professionnalisme'' , les choses ne semblent pas fonctionner comme ça, mais plutôt de paire.
Ton exemple du foot italien il y a trente ans est en ce sens assez ambivalent, on sait désormais qu'à cette période, les transaloins étaient comme tu l'as dit en avance sur tout, mais ça ne fonctionnait pas au jus d'orange ni à Parmes ni à la juve.