triplette a écrit : 30 août 2021, 15:57
Z__orglub a écrit : 30 août 2021, 14:17
On ne s'entendra jamais dans ce débat. Chacun a sa sensibilité individuelle par rapport à l'autorité. Entre ceux qui voudraient revenir à une monarchie et rétablir la peine de mort, et ceux qui rêvent de supprimer la police, il n'y pas d'entente possible.
C'est traditionnellement une composante du clivage gauche / droite, même s'il faut raisonner au moins sur deux axes sinon on confond tout. Ça reste une approximation de l'ensemble des idées qu'on peut avoir, mais j'aime bien ce système qui distingue gauche/droite de autoritaire / libertarien. Je crois l'avoir déjà posté mais je trouve que c'est vraiment d'actualité.
Je pense qu'on peut mettre Macron au niveau d'un Trump / Bush / Reagan. Très à droite économiquemente, mais à tendance autoritaire (je ne l'aurais pas mis là en 2017). De manière générale, en France on n'a pas trop de gens qui défendent les valeurs libertariennes, que ce soit à gauche ou à droite d'ailleurs. La palette politique est finalement assez réduite. Je ne pense pas que Hollande/Chirac/Sarko aurait été très loin de Macron sur ce diagramme.
Ce qui est un peu amusant dans les discussions covid, c'est que ce sont ceux qui sont pour moins d'autoritarisme qui se font accuser d'être d'extrême droite, ce qui est un non sens.
Personnellement, je pense que je me situerais plutôt entre Chomsky et Proudhon. Modérément à gauche, mais à forte tendance libertarienne.
Après, il faut reconnaitre qu'il y a aussi des postures opportunistes. Des gens qui trouvent qu'il n'y a aucun problème aujourd'hui vont crier à l'autoritarisme quand un autre gouvernement mettra des contraintes sur qq chose qui leurs tient à coeur avec exactement les même arguments (rouler moins vite pour sauver des vies, taxer des bagnoles pour diminuer la pollution, augmenter les impots pour financer des hopitaux etc...). Et réciproquement.
Ce qui divise dans ce débat n'est certainement pas le rapport des uns et des autres à l'autorité.
Imagine, plutôt qu'un virus comme catastrophe naturelle, nous soyons sous la menace imminente identifiée par les scientifiques, d'un terrible déluge, d'un Ouragan, d'un typhon susceptible d'engendrer un terrible tsunami ou un truc du genre. Là, on interdit l'accès au littoral et on impose aux habitants et aux touristes de quitter les régions concernées. Est-ce que comme tu le fais lors de cette pandémie, il te viendrait à l'esprit, au nom "des libertés publiques" de critiquer les dispositions prises par les autorités ?
Ton exemple consiste en une situation où une contrainte faible permettrait de sauver la vie de plein de gens. En comparaison, la situation actuelle c'est qu'on a une maladie, que le pass sanitaire permet de faire grimper
un peu le taux de vaccination, et en contrepartie exige de fliquer l'ensemble de la population dans ses taches quotidiennes. On gagne un peu (assez dur à quantifier, mais on gagne qq chose), et on perd quelque chose aussi, et il y avait d'autres méthodes.
L'évaluation du cout des contraintes est subjectif et est directement lié à la sensibilité de chacun. Va demander aux texans de mettre en place un pass sanitaire, tu seras bien reçu. Les Anglais, les Suedois et plein d'autres n'en veulent pas non plus. Inversement, pour Macron c'est une évidence et on a le pass le plus contraignant d'Europe. Merkel est bien plus modérée (d'abord certaines régions, conditionné par un taux d'incidence), pour à l'ensemble du pays sous une forme allégé par rapport à la France. Au Luxembourg, c'est à l'appréciation des restaurateurs etc...
La situation n'est absolument pas binaire comme tu le crois. Et les décisions sont en partie conditionnées par le niveau d'autoritarisme acceptable dans différents endroits.
Il y a encore des pays (heureusement) qui pensent que tout n'est pas justifiable par une maladie. Surtout quand cette dernière semble maintenant sous contrôle. En France, on a balayé tous nos principes avec le confinement, et depuis on est dans une logique où tout est justifié, y compris des choses qu'on n'aurait même pas imaginé il y a 2 ans. Aujourd'hui, il n'y a plus d'exponentielle ou la crainte d'avoir des millions de mort. Ces prévisions étaient erronées et la situation est stable, malgré un variant plus contagieux. Et ce n'est probablement pas le fait d'avoir forcé des jeunes à se faire vacciner à grand coup de pass sanitaire qui a fait pencher la balance.