Re: VICHY 2020
Publié : 27 août 2021, 12:01
C'est quoi Instagram ?
alors quoi , Nabilla fait du tri !!!!peewai a écrit : 26 août 2021, 20:30 Bah si, mets-le icisur instagram tout le monde est trop occupé à regarder les derniers conseils de Nabila... alors qu'ici c'est un forum de tri
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4h20, le réveil sonne, je viens de dormir 3h, j’ai tiré le mauvais lot au jeu du Airbnb, j’ai entendu tout l’immeuble toute la nuit, dont la police pour une histoire de squatte. Petit déj, autocollants sur le bras et la jambe, enfilage de trifonction et on est parti. Première surprise, il est 5h du mat et il y a des voitures qui démarrent à tous les coins de rues, on prend tous la même direction. Je suis très serein, zéro stress à l’horizon, je rejoins mon acolyte Martin de mon club pour qui c’est également le premier IM, même âge, même première lettre du nom, nous sommes côte à côte dans le parc à vélo (BIB 521 et 523).
On rentre dans le parc à vélo T1, on effectue nos derniers réglages, on dépose nos sacs d’après course, on passe aux toilettes, on enfile nos combinaisons et on se lance dans la file des sas. Il est 6h20, on arrive dans les derniers mais on se faufile jusqu’au sas <1h12. Toujours aucune trace de pression ou de stress, je ne me pose pas trop de question sur ce qu’il m’attend, je pense juste à sauter dans l’eau, les départs se font par 5, on part tous les deux en même temps à 6h40.
Ça y est, deux ans que je suis inscrit, deux ans que j’ai ça dans la tête, je saute à l’eau comme à la piscine pour pas ne pas perdre mes lunettes, on s’éloigne du ponton, il fait nuit et le calme règne, c’est très agréable comme sensation, il y a du monde autour de moi mais contrairement à la machine à laver habituelle et les dizaines de coups, j’ai l’impression d’une bienveillance commune pour s’éviter et ne pas mettre de coups.
Je suis les grosses bouées jaunes au loin avec mes lunettes polarisées dans la nuit, je ne réfléchis pas trop à ma nage, je suis toujours entre deux, celle que Jérôme m’a appris en allant chercher bien devant et celle de Paul qui m’a dit « ne fait surtout pas ça et plonge direct ». Avant ma fracture du sternum début juillet j’étais sûr de ma nouvelle nage avec de supers appuis, mais j’ai tout perdu en un mois sans nager. Je sens que je ne nage pas droit, quand le jour se lève je m’aperçois qu’il y a des petites bouées tout le long des grosses.. Je vais nager droit sur la deuxième partie en les suivant, cela me fait sortir de l’eau en 1h13 avec 100 mètres de rab, en aisance respiratoire tout le long donc assez frais.
Mon but c’était de me préserver au maximum pour le marathon, donc je sors de l’eau en toute petite foulée et je ne me précipite pas, j’arrive dans ma rangé du parc T1, je vois Martin partir à vélo, je l’encourage. Depuis quelques jours je me demande qui sera devant entre nous deux, car je le pense meilleur en natation et en course à pieds, et il connait déjà les efforts longs par ses trails à rallonge. Sachant Martin déjà parti ça ne m’atteint absolument pas, je vais pisser, j’enfile mon coupe-vent car il fait frais et gris, je ne me vois pas partir sans, même si cela se découvre ensuite, en plus ça me permet d’avoir 3 poches supplémentaires pour charger mes muffins Kiri jambon (merci Thierry pour l’idée), quand j’enfourche mon vélo ça fait plus de 9 minutes que je suis sorti de l’eau, j’ai pris mon temps et je suis toujours aussi serein, je pars pour 182 kilomètres, après 2km, je me dis plus que 90 fois ça (genius).
Les premiers kilomètres sont plat, je tourne les jambes, posé sur les prolongateurs, j’ai prévu des puissances maximums : 220w sur le plat et 280w en côte toujours dans l’optique du marathon. La première côte arrive après une dizaine de kilomètres, 4km à 6% ça met dans le bain de ce parcours qui va s’annoncer dur, 182km, 2300 D+ avec le démarrage cité puis deux boucles de 72km composées de 10km de plat, le passage de Cusset avec une ambiance de feu, une bosse de 4km à 5%, 10km de vallons plutôt montant, une descente, la principale difficulté de 16km à 3% avec les 7 premiers km à 5%, une longue descente de 15km, un coup de cul de 2km à 4% puis du vallon descendant jusqu’à Cusset pour recommencer.
Le premier tour se déroule presque bien, presque car dès 40 minutes j’ai mal en bas du dos à droite, comme une sortie sur deux depuis mes débuts en mai 2018, mais là ça intervient vraiment tôt, ça m’étonne d’ailleurs sur le moment car d’habitude c’est plutôt au-delà de l’heure et quand je force, j’ai pourtant respecté mes allures. Ça passe un peu quand je m’étire ou que je me mets en danseuse.
Dans ce premier tour il fait toujours gris, je suis content car je sais que le risque de déshydratation est bien moins grand, je n’ai pas soif mais je bois des gorgées au chrono environ tous les quarts d’heures, surtout de l’iso, car on m’a dit qu’on assimile mieux l’iso que l’eau seule, sur 6h20 de vélo je vais à peine boire mon bidon d’eau et une bouteille récupérée sur un ravito alors que les bidons d’iso de l’organisation y passent à chaque ravito (tous les 10-20km).
Niveau bouffe je mange ma première barre dès le départ, puis je vais manger une fois par heure environ, dont mes muffins, que je trouve absolument insipide au milieu de tout ce sucre, mais je me dis que ça ne me fait pas de mal.
Cette première boucle est faite aux alentours des 3h de vélo en respectant mes watts. 30 minutes plus tard j’aperçois « Liberté » dans le dos de Martin juste avant Cusset, je me dis que je vais faire la course en tête, même si toujours, je me le dis mais sans sentiment particulier car je sais que la course à pieds sera juge de paix et qu’il y sera certainement plus fort.
Je lui propose un de mes muffins, à ce moment-là j’en ai mangé qu’un et je sais que je ne mangerai pas le troisième. On se plaint chacun de notre premier tour et de la hantise du deuxième, surtout de la partie vallonée en faux plat montant dans laquelle j’ai eu beaucoup de mal à sauvegarder mon dos.
Je laisse Martin derrière moi car il s’arrête pour prendre son ravito laissé sur le trajet, mon choix était d’avoir tout avec moi. Je repasse Cusset, il y a encore plus de monde qu’au premier tour, le ciel se découvre quelques instants, il y a une ambiance de dingue, et c’est reparti pour un tour. Première montée après Cusset, je lâche un peu les watts en danseuse, pareil sur les vallons montants qui suivent, je fais un meilleur chrono sur cette partie-là dans le deuxième tour, j’ai l’impression que mon dos va mieux quand je monte à la sensation, un peu sur le modèle de mon week-end dans le Beaujolais chez Laurent.
A 125 bornes je me dis que la course commence, on arrive dans les temps où je ne vais pas souvent, je double un gars qui me dit : « deuxième tour ? c’est bientôt fini », je lui réponds que je pense déjà au marathon, alors qu’en fait pas du tout, je suis focus sur mon vélo, je sais qu’il reste 55 bornes et que le marathon n’existe pas encore dans ma tête, j’ai dit ça comme pour brouiller les pistes de mon plan, mais ça n’a aucun sens, les 3h de sommeil surement.
J’arrive dans la grosse montée, Mélodie m’accoste et on discute quelques minutes, c’est son deuxième IM, elle est du coin et surtout elle m’emmène à plus de 300w, je décide donc de la laisser partir devant, elle me dit : « courage, après celle-là c’est fini ça descend jusqu’à Vichy ».
A mi-chemin de la montée, un crachin s’installe, ça se refroidit et ça s’intensifie sur le haut. Lancé dans la descente bien mouillée, je repense à ma descente de Joux Plane avec Alban et je me dis, Thomas, tu as des freins à disque, tu as déjà fait cette descente il y a 3 heures, aie confiance en toi et ton vélo, fonce et ne chope pas froid. Je ne vais pas mettre beaucoup de watts mais je vais tourner les jambes à 110 RPM, mettre des gros coups de freins avant les virages et de grosses relances ensuite, je reprends 5-6 personnes comme ça et je n’ai pas froid.
Arrivé sur le bas c’est impressionnant on reprend 5 degrés d’un coup, même si je n’ai pas eu vraiment froid, ça fait du bien, il y a enfin du soleil et de la lumière, je retrouve Mélodie, je lui glisse sa propre phrase et je passe devant.
Les 20 derniers kilomètres sont des faux plats descendants, je suis sur mes prolongateurs, mais mon dos me martyrise, je prends plaisir par bribe de quelques secondes mais je ne trouve pas ça roulant, à ce moment-là j’espère que comme d’habitude, je vais descendre de mon vélo et la douleur va disparaitre instantanément. L’arrivée sur Vichy est interminable, c’est un enchainement de virage, je pense que j’ai eu la sensation d’être arrivé 5km trop tôt. Je n’ai pas parlé de l’ambiance dans les villages que l’on traverse, mais c’est incroyable, tout comme les bénévoles sur les ravitaillements, l’ambiance est folle sur cette course.
Voilà enfin le pont, je le passe, je descends de mon vélo au bout de 6h20, j’enlève mes chaussures, je suis tout à fond du parc à vélo T2, je commence à courir, puis je marche en me disant que j’en aurai bien assez ensuite, Mélodie repasse devant moi à ce moment-là, je vais l’apercevoir sur la course à pieds mais je ne la rattraperai pas, 11h36, 3ème de sa catégorie, BRAVO.
Je pose mon vélo, je change de chaussettes, j’enfile mes chaussures, je prends la flasque que Martin m’a prêté en me disant « c’est plus pratique qu’un bidon », à ce moment-là j’hésite à la prendre, le ciel est mi ensoleillé mi nuageux, ça prend de la place dans la poche, je me dis que ce n’est peut-être pas nécessaire mais je fais le bon choix. Je vais pisser et c’est parti pour 4 tours de 10 kilomètres.
Dans ma vie j’ai couru au maximum 23km, c’était avec Charlène en octobre 2019 et une autre fois dans ma prépa en juin 2021. Je pars dans un inconnu complet, rien qu’à la sensation, je suis en 5:20 du kilo, je suis bien, je surveille le cardio, je vois qu’il est à 140 et qu’il ne bouge pas, je suis satisfait, je sais que je peux tenir cette allure sur un semi, la première boucle passe très bien, je croise Martin à mi-parcours car il y a un demi-tour, on se tape dans la main on se dit qu’on va bien, je me dis qu’il va revenir, mais toujours sans aucun sentiment, je ne saurais pas dire si c’est pour pas m’enflammer ou parce que je m’en moque à ce moment-là, mais j’y pense (je ne le reverrai plus). A chaque ravitaillement je prends un verre d’eau, un verre de coca, et je bois le mélange des deux en marchant, je vais manger à 30min de course (1h20 après ma dernière banane à Cusset) et à 1h40, la deuxième barre passe mal, je décide d’arrêter de manger.
On est encouragé de tous les côtés avec nos prénoms sur les dossards, beaucoup par des enfants, c’est vraiment génial, à un moment je vois une fille qui s’excite plus que les autres sur les encouragements, je me demande si elle ne se trompe pas de personne, puis je réalise que c’est la copine de Martin qui devait arriver dans l’aprèm (désolé Morgane). J’attaque la deuxième boucle sur la même allure, la météo n’a pas bougé, un coup un rayon de soleil, un coup un gros nuage, ça me convient bien. A chaque tour on passe dans l’air d’arrivée, où il y a une ambiance de folie, au deuxième tour je vois que Stéphane le speaker reconnait ma trifonction, il sourit et ça me fait sourire aussi. A l’opposé du parcours aussi l’ambiance est folle avec des terrasses remplies à ras bord.
Le parcours est relativement simple, on tourne entre deux ponts autour de l’allier, mais je n’aime pas les remontées pour les passer. Niveau jambe je passe par toutes mes douleurs de l’année, elles viennent et repartent chacune leur tour tout le long du parcours, mais ça m’handicape pas, comme pour me rappeler tout ce que j’ai traversé.
A partir de la troisième boucle, il fait plus chaud, il n’y a plus de nuage, c’est là que je décide d’utiliser la flasque de Martin, elle va faire une sacrée différence, je vais boire pratiquement plus que de l’eau, à part un verre de Redbull chaud et sans bulle et un iso pas très bon contrairement à celui servi sur le vélo. Les arrosages au jet par les bénévoles sont les bienvenus.
Les jambes sont toujours là, je vais les sentir faiblir après le 30ème kilomètre, je vais moins vite mais je reste sur le même effort et mon cardio ne monte toujours pas, je reste confiant et surmotivé car je sais que je peux faire moins de 12h et moins de 4h au marathon. Je demande à Morgane comment va Martin, elle me dit que c’est dur, je sais à ce moment-là qu’il ne reviendra pas, ça me fait du bien, passé le 35ème étonnement les bénévoles des ravitos sont plusieurs à me demander à quel tour j’en suis, j’annonce que c’est le dernier avec un grand sourire, sur mon dernier pont je rattrape Benoit Mouvault et Julien Brunet qui m’avaient doublé au début du tour (suivez leurs aventures ils sont incroyables), je les encourage et je pars pour cette finish line. Je passe la ligne d’arrivée en repensant à tous les sacrifices des derniers mois, le vélo sous la pluie et dans le froid, les réveils pour aller courir, tous les événements refusés, à ma famille que j’ai senti hésitante sur mes capacités à courir un marathon, à mes amis et à Catherine.
Je ne vais pas m’étaler sur les sentiments par lesquels je suis passé pendant ce marathon, j’ai lutté plusieurs fois pour ne pas craquer émotionnellement, ça été super dur mais j’ai réussi.
Merci aux bénévoles et aux organisateurs.
Merci aux participants avec qui j’ai échangé quelques mots par ci par là.
Merci à Pacôme et Bénédicte pour ces deux années de préparation, même si je n’ai pas toujours été le plus assidu.
Merci à Tristan pour le pied à l’étrier et la diet de pré-course, oui j’ai repris le fichier que tu m’avais fait pour Lacanau 2019, ça à l’air d’avoir été efficace.
Merci à mes partenaires d’entrainement de l’USF Tri.
Merci à Martin d’avoir partagé ça ensemble et félicitation pour ton premier IM.
Merci à mes amis et ma famille pour leur soutien.
La Tome a écrit : 27 août 2021, 12:51 J'ai pas trouvé l'option spoil, désolé pour le pavé![]()
Soyez indulgent c'est mon premier CR de course![]()
4h20, le réveil sonne, je viens de dormir 3h, j’ai tiré le mauvais lot au jeu du Airbnb, j’ai entendu tout l’immeuble toute la nuit, dont la police pour une histoire de squatte. Petit déj, autocollants sur le bras et la jambe, enfilage de trifonction et on est parti. (...)
Merci, oui je suis bien dégouté....mayo a écrit : 28 août 2021, 19:15 C'est un peu triste de finir comme caRemets toi bien
C'est 1900m en ligne droite avec aller-retour maintenant ? En 2018 c'était 2 boucles
+1 pour les bateaux électriques !! Et tu peux l'appliquer à tous les tris
Bonjour,yoyo73 a écrit : 27 août 2021, 12:59 Pour ceux qui ont déjà fait IM Nice, et IM Vichy cette année: vous mettez combien de temps de plus à vélo à Vichy?
Je prend juste l’exemple de Fred Lureau qui met 5h13 (8eme, et 2ème temps vélo je crois) cette année à Vichy et 4h57 à Nice en 2018. Alors je ne le connais pas personnellement et bien évidemment je ne sais pas si il avait le même niveau de forme et de préparation entre Nice 2018 et Vichy 2021?
j'ai fait Vichy et Nice cette année:DavTri06 a écrit : 29 août 2021, 01:27Bonjour,yoyo73 a écrit : 27 août 2021, 12:59 Pour ceux qui ont déjà fait IM Nice, et IM Vichy cette année: vous mettez combien de temps de plus à vélo à Vichy?
Je prend juste l’exemple de Fred Lureau qui met 5h13 (8eme, et 2ème temps vélo je crois) cette année à Vichy et 4h57 à Nice en 2018. Alors je ne le connais pas personnellement et bien évidemment je ne sais pas si il avait le même niveau de forme et de préparation entre Nice 2018 et Vichy 2021?
J'ai déjà fait les deux.
Nice en 2016 en 5h20
Vichy cette année en 5h25.
Je pense avoir progressé en 5 ans donc mes deux chrono sont probablement moins fiables que ceux de Fred Lureau. 16min d'écart entre les deux courses c'est surement une bonne approximation.
l'enchainement des 2 certainement tout simplementtriporteur a écrit : 22 sept. 2021, 14:45 j'ai trouvé Nice plus dur (chaleur ? , vent sur le plateau ?)
Impressionanttriporteur a écrit : 22 sept. 2021, 14:45 j'ai fait Vichy et Nice cette année:
Vichy: 182 km / 2350d+
5h55 30.8 km/h
Pmoy 200w
NP 213w
TSS 294
Nice : 171km / 2350d+
5h32 30.8 km/h
Pmoy 203w
NP 213w
TSS 276
très très proche donc, mais j'ai trouvé Nice plus dur (chaleur ? , vent sur le plateau ?)