Comme dirait Braziou, pas besoin de dopage dans le foot, juste du bon steack contaminé avec une recette Contadorienne
Ils avaient plein de bouffe contaminée lors du dernier mondial...
http://www.google.fr/search?rlz=1C1PRFA ... 80&bih=595
et une petite réflexion d'un blogger :
http://latta.blog.lemonde.fr/2011/06/09 ... vaise-foi/
09 juin 2011
Dopage : Platini positif à la mauvaise foi
On pensait Michel Platini guéri, ou du moins contraint politiquement par sa fonction à ne plus verser, comme souvent par le passé, dans une étonnante légèreté à l'égard de la question du dopage dans le football. Adepte des bons mots et des pirouettes, l'ancien numéro 10 des Bleus avait souvent formulé son opinion sur le sujet en prenant très à la légère. Une posture difficile à assumer pour le président de l'UEFA, censé assurer au moins l'illusion que la confédération européenne assume ses responsabilités en la matière. "Les choses sont très bien faites à l'UEFA", disait-il lors de la campagne pour sa première élection, prenant ainsi le soin de préciser qu'il n'allait rien bouleverser de ce côté-là. Et en effet, on ne peut pas dire que l'institution de Nyon a déclaré la guerre au dopage depuis quatre ans. D'ailleurs, son patron estime manifestement qu'une telle guerre n'a pas lieu d'être.
En conclusion d'une interview accordée à Libération, la réponse de Michel Platini à la relance du journaliste ("On ne vous entend quasiment jamais parler de dopage...") réalise un festival d'arguments spécieux et de contre-vérités [1]. Reprenons.
1. "Je ne pense pas qu'il y ait du dopage dans le football."
Un an après la libéralisation des paris sportifs en ligne, le président de l'UEFA, nous offre un pronostic (non sponsorisé), qui justifie – à l'entendre – qu'il parle peu de dopage.
2. "Enfin pas du dopage organisé par les clubs (...)"
Le bémol est de taille, mais surtout Michel Platini
fait mine d'ignorer le procès de la Juventus, 
dont l'enquête sur les pratiques pour la période 1994-1998 avait établi l'usage massif de médicaments détournés de leur finalité thérapeutique, les experts ayant aussi estimé certaine l'utilisation
d'EPO et de transfusions sanguines pour au moins deux joueurs.
Le tout sous l'égide du médecin du club et à la connaissance des dirigeants (lire "La Vieille dame tapait dans la pharmacie").
Même si le monde du football et les médias sportifs ont largement occulté cet épisode, la preuve a été faite qu'un
"dopage organisé par les clubs" était bien plus qu'une vague éventualité.
3. "(...) car avec le turnover dans les clubs, tout se sait".
Le patron du football européen a décidément besoin de se documenter un peu sur le sujet,

cela lui permettrait d'apprendre
que l'omerta est une caractéristique des pratiques dopantes, à plus forte raison quand elles sont très répandues.

Non seulement personne n'a d'intérêt individuel à faire des révélations [2], mais la "culture" du dopage se nourrit d'un sentiment d'appartenance à une société d'initiés dont le silence constitue à la fois une règle et un lien collectif. Le turnover entre équipes cyclistes n'a jamais empêché la généralisation du dopage dans cette discipline.
4. "Ensuite si des joueurs individuellement prennent une pilule avant un match..."
... ce n'est pas un problème, c'est ça Michel ? On note au passage cette vision très bon enfant de la pilule croquée avant l'effort, un peu comme un café avant de se mettre au travail. Cela fait pourtant belle lurette que les prises de produit improvisées du dopage à la Papa ont été remplacées par des protocoles bien plus sophistiqués (EPO, transfusions sanguines, hormone de croissance, etc.), plus efficaces et plus discrets.
5. "Nous dépensons beaucoup d'argent dans les contrôles, mais il n'y en a pas de positifs."
Encore un grand classique, entendu dans toutes les disciplines les plus frappées par le dopage. Un argument au nom duquel Lance Armstrong se disculpe encore aujourd'hui, s'il faut en indiquer le niveau de crédibilité. Assez malencontreusement, l'allusion au coût de ces contrôles suggère en outre que l'effort financier n'est pas justifié. Le rapport financier 2009/2010 de l'UEFA indique que 1,2 million d'euros a été consacré aux contrôles antidopage, soit 0,09% des recettes (1,394 milliards d'euros). Une misère.
6. "Je ne pense pas que le dopage serve à quoi que ce soit dans le football..."
Et voici le clou du spectacle, qui se trouve être à la fois le fond de la pensée de Michel Platini et la plus grande des âneries ordinaires proférées sur le sujet. Le discours est connu : aucun produit dopant ne permet de réussir une passe ou un dribble. Ce qui n'est vrai que si l'on fait complètement abstraction de la fraîcheur physique nécessaire pour réussir une passe ou un dribble.
Si Messi est exténué à la 70e minute ou au 35e match de sa saison, sa technique ne lui sera plus d'une grande utilité. Platini semble accessoirement ignorer que les produits dopants répondent à bien plus de besoins que celui de courir vite et longtemps: gestion du stress, récupération, concentration... la chimie et la biologie de la performance ont toute une gamme de services à proposer pour répondre aux exigences du football de haut niveau.
En réalité, toutes les conditions sont réunies pour l'organisation de pratiques dopantes dans le football : les enjeux économiques devenus considérables, l'obligation de spectacle imposée par les diffuseurs, l'augmentation continue de l'intensité athlétique des rencontres, la surcharge des calendriers pour les meilleurs footballeurs, la pression mentale considérable qu'ils subissent, etc. Toutes les conditions, à laquelle il faut ajouter celle-ci: les plus hauts responsables des institutions du football se bercent encore (et nous avec) d'idées fausses mais lénifiantes. Il s'agit que les amateurs de football n'aient pas plus envie que les instances sportives, les médias et les industriels de savoir la vérité sur la question.
Pour être en mesure d'affirmer qu'il n'y a pas de dopage dans le football, il faudrait déjà que les pouvoirs sportifs aient pleinement conscience des risques, qu'ils montrent une détermination sans faille dans leurs politiques de lutte et qu'ils y consacrent des moyens significatifs. En prenant le problème par dessus la jambe, Michel Platini prouve qu'on n'est pas près d'avoir de telles certitudes.
[1] Platini a au moins le mérite de la cohérence, puisqu'il reprend assez fidèlement des propos prononcés en mars 2008 lors d'un séminaire de préparation à l'Euro: "Je ne crois pas au dopage organisé dans le football: les joueurs aujourd'hui voyagent beaucoup, changent souvent de club, ça se saurait. Qu'un joueur fasse une erreur, ça peut, ça pourrait arriver. Mais le dopage organisé par des médecins de club, je n'y crois pas. (...) Nous avons plus de contrôles qu'ailleurs, que dans les autres sports. Le dopage, ça a pu peut-être exister dans le passé, mais je compte sur vous, la presse, pour en parler si ça arrive".
[2] Exceptions : s'il a été confondu par une enquête, s'il a pris sa retraite sportive ou s'il fait la promotion de son autobiographie.