Revenons à mon premier triathlon. Août 2000, je vois coup sur coup à la télé un reportage sur Etienne Caprin à Embrun, puis un reportage sur Olivier Marceau. D'un côté le courage, total respect pour l'arrivée à la nuit, de l'autre "Il était fort il était beau il sentait bon le sable chaud" : donc j'ai envie de faire du tri. Je m'inscris en club, à l'ASVEL, je progresse pas mal en natation (je partais de loin), je profite des conseils avisés de quelques anciens, je fais le stage club où je vois que je ne suis pas ridicule sans être un crack non plus.
Au printemps 2001 je décide de participer au 1er Trisapin MD. Manque de bol, je prépare aussi des concours administratifs, et je m'engueule gravement avec mon père qui doit sans doute avoir l'image du triathlon sport de malade quelque part dans sa tête et qui trouve déraisonnable d'aller faire le zig sur cette course 2 mois avant mon objectif principal (de concours). Je décide tout de même d'y aller, et au matin du départ je suis à la fois enthousiaste et décidé à montrer que : 1. je peux le faire ; 2. sans décéder à la fin.
Départ. Natation 2500m, environ 45', pas trop mal. Vélo, il est 10h15, mais il fait déjà très très chaud, ça grimpe un peu mais j'aime bien, je fais le clown (ceux qui me connaissent savent que je fais toujours le clown en course, du moins je parle beaucoup) en disant aux bénévoles que le parcours est très bien mais que l'an prochain ce serait bien de planter quelques arbres en plus... Vélo 86 km, je dois mettre dans les 3h30 je crois. Pas trop mal, mais il fait chaud : avec le recul, je peux dire que je n'ai pas assez bu, mais sur le moment je ne vois rien venir...
Course à pied 20 km, 3 passages de la Monstress. 1er tour OK, puis à partir du 2ème je me sens de moins en moins bien... Allez savoir pourquoi à l'époque je suis persuadé que se mettre de l'eau sur la nuque et le visage est dangereux en cas de grosse chaleur


Je me désaltère un peu, je papote avec les gens du club à l'ombre, je suis content. Puis il faut rentrer, je vais chercher mon vélo et mes affaires, et en sortant du parc, malaise, étoiles, pas bien du tout, je vomis ; je m'assieds 5' contre un arbre. Ca va mieux, je repars, et rebelote. Les secouristes me voient et viennent me chercher, m'installent sur un lit de camp et me mettent une perf. Et là je m'endors... 1 heure... Je suis réveillé par un type qui a une crampe au mollet et qui vient de crier parce que le secouriste l'avait touché. Chochotte...
Je me sens mieux, je repars, j'atteins la voiture, retour à Lyon... En entrant dans Lyon, je ne me sens de nouveau pas très bien. En cherchant une place pour me garer je ne me sens pas bien du tout. Je me gare, j'ouvre la portière, et rebelote dans le caniveau... Une dame "comme il faut" passe et je l'entends dire : "Si c'est pas malheureux, se mettre dans cet état par une chaleur pareille..."
Evidemment, j'épargne tous ces détails à mes parents, trop fier de pouvoir dire que j'ai fini et que je ne suis même pas mort. Je rate mon concours dans la foulée, mais ça n'a rien à voir. Au contraire, malgré mes déboires, cette course m'a donné de la confiance pour plus tard et l'envie de retenter ma chance. Ce que je ferai.
Tout ça pour dire que les premières fois peuvent être difficiles


