CR de Yannick Bourseaux :
Ça y est, je suis un Ironman! Certes, j'aurais bien aimé aller un peu plus vite mais je suis super content d'être allé au bout de moi-même et d'avoir terminé cette course mythique! Mon corps a beaucoup de mal avec la chaleur, je le savais déjà et la course d'hier me l'a confirmé... C'est comme ça, je pense que j'aurais beau chercher à m'y acclimater, je ne performerai jamais sur du long dans des conditions tropicales
Bref, le départ est donné au canon. En tant que «Physicaly Challenged Athlète», je pars avec les filles. Je me suis mis tout à droite et tout se passe bien. Je nage à ma main et je rejoins la berge après 1h11 de navigation.
Transition posée, sans se presser et c'est parti pour les 180km de vélo. Je ramasse pas mal de monde sur les premiers kms, je suis bien mais je reste sage. On arrive à la montée de Hawi. Ça se passe très bien, même avec un bon vent défavorable. Je prends mon ravito perso, ça me prends un peu de temps et je repars. On est au 95ème km, tout suit son cours. Au 120ème km, je commence à avoir très chaud, je rêve que la pluie promise par la météo arrive.... Mais non, cette pluie n'arrivera jamais! À partir du 130ème km, je m'arrête me refroidir la tête à chaque ravito en la plongeant dans les sauts de glace. Ça fait trop de bien! À partir de ce moment, je n'ai plus d'objectif de temps, une seule chose m'importe, parvenir à franchir la ligne d'arrivée!
À T2, je prends mon temps et je pars comme je peux sur le marathon. Sur les 5 premiers km, je trottine mais je sens que ça ne va pas durer.... Je suis complètement déshydraté. J'essaie de boire au max mais ça ne suffit pas. Là je commence à faire mes calculs pour savoir si en marchant je serais dans les temps pour être finisher.... Ça passerait sans problème, ouf! Alors je marche en buvant eau / coca à chaque «aid station». J'ai peur de me faire arrêter pour un contrôle médical tellement je suis mal. Au bout de 16km, je me fais passer par Philippe Robert et un autre français qui sont eux aussi en détresse. Ils m'encouragent à reprendre à courir. Je décline puis tente le truc.... Et ça repart. À faible vitesse mais ça repart. J'aurais fait mon 2ème semi sans marcher, dommage qu'il n'en est pas été de même pour le 1er.
Il m'aura fallu 11h30 pour boucler mon 1er Ironman. Même en ayant beaucoup souffert, j'ai vécu une journée extraordinaire qui restera gravée à jamais dans ma mémoire. Cette course est unique, je ne pensais pas qu'un truc pareil puisse exister. Un jour, je referai sûrement un Ironman dans des conditions tempérées histoire d'améliorer mon chrono... Mais ça, ce sera plus tard! Place maintenant à 3 semaines de coupures qui vont me faire le plus grand bien avant d'attaquer la préparation de la saison ITU 2018.