OS a écrit :Hé bé, si tout ce qu'on lit ici est le reflet de ce que pensent les gens dans cette bonne société française, c'est pas Sarko qui fait peur, c'est les Français.
Bordel, ça fout les jetons.
C'est pas le choix d'une personne, c'est le choix d'un programme.
Et c'est pas un affrontement, ça me débecte ces gens qui attaquent les personnes, plutôt que de proposer des solutions (chiffrées, concrètes.... Un vrai programme quoi) plutôt que Q: "Vous pensez faire quelles économies pour réduire le déficit? " R: "On va augmenter la croissance....".
Comment? R: "Je suis sûre que ça va marcher".
Ah. Si c'est comme ça qu'on dirige un pays, en étant sûr, mais sans être capable d'argumenter, y a du souci à se faire. Parce que la croissance, malgré le gagnant - gagnant, c'est pas en claquant des doigts.
En tous cas, j'attends toujours de savoir comment elle va réduire ce p...n de déficit qu'on paie tous, comment elle va augmenter le Smic à 1500 euros (faudra bien payer) et tout et tout....
En tous cas, quand on écoute Ségo pendant 80 minutes et plus, c'est clair on en a des réponses concrètes.
Si ça, ça fout pas les jetons d'avoir quelqu'un qui ne sait toujours pas parler chiffres, répondre à des questions, ma foi....
Les Français te font peur ?
Tu peux, le cas échéant, appliquer le désormais célèbre adage de Sarko :
aimez la France ou quittez-là... Non ?
Et en quoi ta vision de notre "bonne société française" façon Sarko serait plus noble et plus respectable que l'idée que les gens de gauche ou du centre se font de la France, de son avenir ? En quoi le programme de Sarko est gage d'avenir et de prospérité ?
Je ne crois pas plus, dans les actes, concrètement, au pacte présidentiel de S. Royal, mais j'y crois juste un petit peu plus que la "rupture tranquille" d'un ministre sortant.
Là, on est dans l'idéologie, tous les points de vue sont respectables, et ce second tour marque le retour au premier plan de ces deux idéologies républicaines, pour schématiser : le libéralisme avec la droite, le social avec la gauche. On adhère ou on n'adhère pas, on défend chacun ses points de vue, c'est ça le débat. Pourquoi vouloir confisquer les arguments contraires, en clair, le débat ?
Je ne peux, en revanche, que te rejoindre quand on attaque de façon abusive et déplacée, les personnes et non les programmes.
Sarko a assez de casseroles, de faits irréfutables, c'est inutile d'en rajouter pour grossir le trait, le diaboliser plus que de raison, ce qui, finalement, ne fait que le servir, lui et son électorat, qui peuvent assez passer pour des victimes, stratégie que Le Pen a servie et usée jusqu'à la corde pendant 20 ans (site officiel du FN piraté, crainte sur les 500 signatures, etc : oo comment occuper l'espace médiatique avec du vent

).
Chacun peut s'arc-bouter sur des idées, ne pas en démordre sur la légitimité, la cohérence, la compétence, les arguments ou la posture de Segolène ou de Nicolas... mais ça ne fait guère avancer le débat.
Une campagne présidentielle, finalement, très décevante sur le fond.
Tant à gauche qu'à droite.
Les grands thèmes, les grandes problématiques de la France de demain, de la place de la France en Europe, dans le monde, sur les mentalités, sur l'urgence en matière de précarité, des handicaps (moteurs, psychiatriques), les retraites, sur l'insécurité sociale, sur l'emploi, tous ces thèmes ont été éludés par nos deux finalistes.
L'un propose de travailler plus, l'autre se permet d'imposer au patron un smic à 1500 euros.

Nos deux finalistes incarnent une parfaite illustration de la société française d'aujourd'hui, qui vit dans l'immédiateté, au crédit, au jour le jour, qui espère en des lendemains meilleurs sans vouloir, finalement, que les choses changent réellement. Une société qui adhère au discours humaniste et environnemental mais qui, à l'usage, ne veut consentir aucun compromis sur son propre confort. On fait un chèque pour les victimes du tsunami au Sri Lanka pour se donner bonne conscience, à la Noël, mais ce qui se passe au bout de sa rue, parfois même chez son voisin, on s'en fiche, on ferme les yeux, on fait mine de ne pas comprendre, de ne pas savoir (cf. canicule de 2003).
La France changera quand les Français seront convaincus qu'il est criminel de manger des tomates à Noël...

"Etre beau et bien habillé est indispensable. Avoir un but dans la vie ne l'est pas." Oscar Wilde