FAYARD a écrit : 31 juil. 2018, 11:32
Boulegan a écrit : 31 juil. 2018, 08:50
Merci Geraud pour ton retour d'expérience sur le cyclisme britannique.
J'avais lu pareil témoignage quelques jours après la... première victoire de Wiggins sur le Tour.
J'avais lu quelque chose de semblable, plus détaillé, du temps de Graham Obree également, sur les générations spontanées de rouleurs qui fleurissent un peu partout en Ecosse, au Pays de Galles, en Angleterre, du fait de cette passion ancestrale pour l'exercice du CLM qui est une véritable religion dans ce coin-ci du nord de l'Europe.
Dans une autre mesure, on peut tracer des similitudes avec la course à pied et certains pays d'Afrique subsaharienne (Éthiopie, Érythrée, Kenya) qui font éclore des demi-fondeurs de très haut niveau à la pelle.
Sauf que les pays d'Afrique subsaharienne fournissent des champions depuis plus de 20 ans alors que les britanniques brillent sur les GT depuis les années 2010. On sent que l'attribution des JO 2012 à fait passer le RU dans une autre dimension, vivement les JO 2024.
Je pense que cela vient déjà en Grande Partie d'un manque de structure. Quand tu regardes juste avant les années 2007, quels étaient les anglais un peu connus chez les Pro? Cavendish, Wiggins, David Millar. Et c'était déjà beaucoup plus que les années avant. La seule équipe anglaise un peu (mais alors juste un peu...) connue, c'était l'équipe Linda Mc Cartney.
Il y a encore 10 ans, les britanniques qui arrivaient à percer un peu, c'était bien souvent des gars qui étaient partis à l'aventure, se licencier en amateur dans un club français. Ca a d'ailleurs aussi été le cas de David Walsh il me semble.
On parle beaucoup de la Sky aujourd'hui, mais le point de départ du cyclisme anglais sur route, c'est pour moi la Barloworld (anglais et sudAf à l'époque). Quand tu regardes leur effectif 2008, ils font percer Cummings et embauchent 3 jeunes: un Kenyan qui a fait une saison dans une modeste équipe (Froome) et deux néopros: Impey et Thomas. Bonne pioche !! (et l'ironie de l'histoire, c'est que Barloworld s'est retiré en 2009, mais avait déjà menacé de le faire cette année la justement, en raison d'un contrôle positif à l'EPO

). Dans la foulée de Barloworld, il y a eu la Sky.
L'autre aspect, c'est la piste, qui a connu un essort très important, en vue des JO de Londres, et dont Brailsford a voulu reproduire les succès sur la route à la création de Sky.
Pour moi, la Barloworld et la piste sont les 2 facteurs qui font que les britanniques ont soudain pu aller être détectés et développés. Avant, celui qui y croyait devait se débrouiller et traverser la manche.
Pour répondre à ta question, Fayard et le "pourquoi pas avant"?, je pense que c'est une question culturelle. Pourquoi n'y a t'il presque pas eu d'anglais avant les années 2000, c'est comme "pourquoi n'y a t'il pas eu d'Américain avant Lemond"? "pourquoi il y a encore 15 ans, le cyclisme australien se résumait à Phil Anderson?" ou "pourquoi les colombiens ne sont apparus que dans les années 80?"
Ce sont des pays qui ont la population pour sortir des champions; mais il n'y avait pas cette culture. Elle est arrivée en Grande Bretagne par la Barloworld, la piste et la Sky. Mais sans doute que si la Sky n'avait pas connu ces succès, le cyclisme Britannique aurait pu très vite retomber dans l'oubli.
Ca c'est pour les aspects sportifs... Et en cela, effectivement, on peut espérer que les JO de 2024 apporteront plus de moyens, de structures et aideront au développement des certains sports en France.
Maintenant, quand on parle de développer des sportifs en vue de JO à domicile, il y a aussi souvent un coté "off". Et la dessus, je pense que la France a quand même bien progressé en matière de lutte antidopage depuis 20 ans, et ce serait dommage que 2024 relance des filières de dopage.