Bon, je remets ici un point de vue que j'ai déjà exprimé par ailleurs, histoire de montrer que les femmes de ce forum ne sont pas seulement sur les sujets de Kenzo ("où sont les femmes") ou dans la rubrique "Bikinis" (bon d'accord, de toute façon, je ne remplirais pas les critères

) :
Pourquoi faudrait-il référer la pratique féminine à la pratique masculine, en exprimant la perf des femmes en pourcentage de la perf des hommes ? Qui a décidé que LA référence était masculine ?? Les filles ne courent pas contre les gars, elles ont leur propre course, leur propre classement, et n'ont pas à prouver qu'elles atteignent un certain pourcentage de la perf des hommes... Ça reviendrait à considérer qu'elles leur arrivent à la cheville, au genou, à la hanche... alors qu'hommes et femmes présentent des différences physiologiques incontestables.
Au sujet des primes, mettre les mêmes sommes pour le 1er homme et la 1ère femme, le 2ème homme et la 2ème femme, etc... en récompensant les premiers X % des concurrentes féminines participant à l'épreuve si la grille de prix masculine récompense X % des concurrent masculins participant me semble être la solution la plus juste. On récompense moins de femmes car elles sont moins nombreuses, mais celles qui sont récompensées le sont autant que les hommes.
Merci aux copains qui prônent l'égalité de reconnaissance entre hommes et femmes, qui n'accélèrent pas comme des malades quand on prend un relais, et qui ne nous sprintent pas à l'arrivée (sauf si on a parié un paquet de carambars)
J'invite la personne qui a affirmé qu'un vétéran, c'était un peu comme une femme (un homme prétendument "amoindri" quoi ?!) à réfléchir à la notion de différence. Les différences peuvent ne pas s'envisager uniquement selon une logique de supériorité/infériorité. On peut aussi envisager des complémentarités, des qualités que les un(e)s ont et pas les autres, et réciproquement, et faire l'effort d'en tenir compte pour que tout le monde y trouve son compte... ce qui permet un certain équilibre.
Il existe des activités où les pratiques féminines et masculines sont différentes pour tenir compte des spécificités de chacun. En gymnastique artistique, par exemple, pour prendre une activité que j'ai longtemps pratiquée et que j'enseigne, les règlements masculins et féminins ont une logique commune mais sont différents et adaptés à ce que savent faire les hommes/les femmes. On pratique sur des agrès parfois différents ou sur les mêmes agrès à des hauteurs différentes (table de saut)... et personne n'y trouve rien à redire!
Certains semblent penser que c'est tant pis pour elles si les femmes ont des qualités physiques qui les désavantagent par rapport aux hommes en triathlon, et qu'il faut ignorer ces différences. Mais imaginons (j'ai bien dit imaginons

) que vous souhaitiez vous mettre à une activité comme la gymnastique rythmique, exigeant notamment souplesse et grâce. Là, c'est vous messieurs qui seriez physiologiquement désavantagés. Je ne suis pas sur qu'on vous considérerait comme des femmes amoindries ! Tout est donc question de contexte, on a des points forts et des points faibles dans certains domaines, et toute supériorité n'est que relative.
Permettre davantage de reconnaissance des performances féminines n'implique pas du tout de moins valoriser les performances masculines.Les hommes n'ont donc rien à y perdre ! Au delà de la question des primes, il me semblerait utile, pour développer la pratique compétitive féminine du triathlon, de :
* proposer des vagues féminines plus systématiquement (on se fait défoncer dans l'eau, et c'est une fille qui a des bras de golgoth qui vous dit ça !)
* nous mettre des bonnets de couleur différente, comme le font certaines orgas, pour que comme les mecs, on puisse savoir combien on est à la sortie de l'eau
* faire une feuille "féminines" dans le classeur excel ou le PDF des résultats. Ben oui, c'est tout con, mais nous, on est obligées de chercher les petits F au milieu de tous ces M pour savoir combien on est classées, c'est pas pratique. Ça ne couterait pas grand chose de le faire.
* décrire comment s'est déroulée la course des filles au même titre qu'on donne les détails de la course des gars dans les articles de Triathlète, TriMAG ou dans les articles de journaux. Souvent, on a 50 lignes sur les gars, et 2 sur les filles. Parfois, on ne sait même pas qui sont les 2èmes et 3èmes filles... L'article du journal local le lendemain de l'Embrunman était très révélateur car il y avait 3/4 de page sur les gars, et juste un tout petit encart pour dire que Jeanne Collonge avait fait 10ème au scratch et battu le record de l'épreuve!
* faire des poursuites comme à La Baule
Par ailleurs, je trouve que des initiatives comme le Triathl' ELLES de Gravelines, qui tiennent compte du fait que la pratique sportive féminine est souvent davantage motivée par la convivialité et l'entretien de soi que par la compétition sont à encourager.