Ironman de Nice 2013

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Fabio
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Re: Ironman de Nice 2013

Message non lu par Fabio »

Effectivement il y a un niveau qui ne cesse de monter.
J'ai participé à mon premier Ironman à Nice en 2011 où je termine en 10h17, environ 120eme et au alentours de la 20eme place en 35-39.
J'ai fais Nice cette année, je termine en 9h46, 99eme et 23eme de la catégorie 35-39 :roll:
En 2011 j'aurai terminé à la 50eme place, à la limite c'est un détail, mais surtout j'aurai obtenu ma qualif sans problème.
Aujourd'hui, il faut faire 9h20 en M35-39 pour avoir un espoir de se qualifier.
Franchement pour arriver à ce niveau de performance il faut ne pas avoir de charge familiaile, ou travailler à mi-temps, voir les deux :lol:
Kayou
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Re: Ironman de Nice 2013

Message non lu par Kayou »

D'un autre coté, si toi tu progresses, c'est aussi normal que les autres progressent aussi ;)
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Pakinator
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Re: Ironman de Nice 2013

Message non lu par Pakinator »

Kayou a écrit :D'un autre coté, si toi tu progresses, c'est aussi normal que les autres progressent aussi ;)
C'est normal, mais pas tant. Certains progressent, mais d'autres régressent (en vieillissant) et le tout est supposé s'équilibrer. Cette année la météo a été particulièrement favorable sur le vélo, et la température relativement clémente, même sur le marathon, la vitesse moyenne de tous les concurrents s'en trouve naturellement améliorée.
Le vélobleu pour faire du triathlon ? Le site de l'association soutenue par cette action : http://www.htapfrance.com/new.asp
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Pakinator
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Re: Ironman de Nice 2013

Message non lu par Pakinator »

Allez, je me lance aussi pour un compte rendu car il parait que certains attendent cela, je vais donc partager encore quelques secrets, peut-être.
Désolé d’avance, car ça va être long ! J’hésite à ouvrir un fil juste pour ça, même si d’autres l’ont fait… Donc, c'est parti pour un des messages les plus longs du fil !

Pour ceux qui l’ignorent, mon Ironman avait ceci d’atypique que la partie vélo a été courue au guidon d’un VéloBleu (vélo libre service de Nice), au profit de l’association PHA Europe (http://www.phaeurope.orghttp://www.htapfrance.com). Ce vélo, certes très confortable et sûr, n’en pèse pas moins 18 kg à vide, et n’est équipé que de 3 vitesses, ce qui n’en fait pas le plus performant des vélos engagés, mais il est disponible à Nice et est le moyen de déplacement le plus écolo de la ville.

Donc, mercredi, je vais récupérer les deux vélos prêtés par Nice-Côte d'Azur pour l'évènement.

Ils sont maintenant tous deux parés des stickers de l'association (reçus lundi) et qui ont été apposés avec épouse et enfants toute la soirée du mercredi soir. Le mercredi soir (nuit) ayant été également consacré à installer le capteur de cadence et les porte-bidons.
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Reste plus qu'à faire un petit essai de la position aéro, ça semble concluant !
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Samedi, 16h00 je descends de ma colline avec le vélobleu de la course dans ma voiture (celui d'exposition trônant sur le stand PHA EUROPE depuis jeudi midi). Je récupère KuRioS à la gare et nous descendons au parking Ruhl directement, car je m'aperçois que mon créneau était 16-17h et non 17-18h comme je m'étais mis en tête.
Nous arrivons directement avec les sacs transition au Check-in, en espérant que je ne me suis pas trompé en mesurant le vélo et qu'il sera bien conforme aux règlements !
C'est conforme, :sm2: donc direction le slot n° 1673 sous les objectifs attentifs de Thierry S. OLT et les regards plus ou moins crédules et bienveillants des personnes présentes. Un petit coup de pompe pour bien caler la pression des pneus comme indiqué dessus, puis la bâche jaune, après tout on n'est pas là pour crâner et la nuit pourrait être humide.
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Dimanche matin, Avec KuRioS on déjeune tranquillou, un peu trop... V'là qu'on est en retard sur l'horaire. On s'échappe vite fait et on cherche une place en ville, c'est long, très long, on essaye un créneau trop petit, etc. l'heure tourne, la pression monte, enfin garés, on prend les trois sacs et p'tite foulée vers le départ, on entend dans les HP "Il est 06h00, vous devez penser à quitter le parc » !!
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Vite fait j'arrive au vélo, je vide le sac blanc par terre, je me déshabille, ne gardant que la trifonction floquée aux couleurs de l'association, pour le coup de pompe, plus le temps, ça ira car heureusement j'avais vérifié la veille ! Un peu de Médusyl sur les pieds, les mains et le visage, vaseline autour du cou. Les lunettes et le bonnet restent là et hop, tout le reste dans le sac blanc puis petite foulée, dépose des sacs, et direction la plage et l'aire de départ.
Nous y voici, les pros partent, il reste 5 minutes, je trouve directement mon slot (+ d'1h25). On mobilise les épaules en guise d'échauffement, on rassure certains athlètes étrangers sur la complexité du parcours, suffit de suivre le flot pour ne pas se perdre, du moins en principe aurait dit Panurge... P'tit crachat-tartinage dans les lunettes, p'tit psychotage avec la Garmin, tout est bon.
Top départ, Garmin démarrée, touches bloquées et manche rabattue. Ça bastonne beaucoup, je prends des coups, mais je tiens le choc. Une houle sensible ajoute un peu de piment à l'expérience. Je me remémore les conseils avisés des forumeurs (piqués en douce à EricD sur son fil - faut bien que ça serve à quelqu'un !), plus ceux donnés par Braziou et Berkin lors d'un entrainement natation (le seul que je n'ai pas fait seul) et tâche de les appliquer dans le but de passer pour la première fois sous la barre mirifique des ... 1h30. Pendant cette nat, il était difficile d'apercevoir les bouées tant ça remuait, je suivais le flot en surveillant les côtés pour ne pas me perdre, on voyait bien les bouées seulement une fois proche d'elles, pour le retour, suffisait de viser à gauche du tunnel (sortie du Paillon) entre les chapiteaux blancs. J'entendais les haut-parleurs de loin, et ça se rapprochait. Ma Garmin bipe les 2500 m, mais l'australienne semble encore loin, les bouées étaient bien loin, pas grave, australienne réussie sans stress, mais très rapidement, puis je replonge pour la deuxième boucle, lors de laquelle je reçois un énorme coup de coude de mon voisin qui avait décidé de changer de nage sans préavis, je vois 36 étoiles qui tournoient mécaniquement, pendant 5 minutes après avoir récupéré ma lunette droite, incrustée bien au fond de mon orbite, j'ai eu peur d'aspirer l'œil avec. Un peu de surnage sur le dos le temps de tout remettre dans l'ordre, oui, en même temps mon bonnet se faisait la malle, j'ai bien failli le perdre.
Lors de la deuxième boucle, je pense aussitôt à Henri car je vois quelques méduses, à plusieurs mètres de profondeur, j'observe un phénomène inédit, une méduse tranquillement en train de "pousser" un sac plastique, comme si elle cherchait à se coller à un congénère, c'était très poétique :sm3: , mais revenons à la course, et à la fluidité de ma nage.
Enfin à nouveau les HP, la promiscuité avec plein de nageurs, je sors, mon chrono indique 1h28, yes première victoire j'ai abattu la barre des 1h30 malgré une distance apparemment supérieure (pour moi, 4,37 km sur la Garmin), peut-être le courant nous a-t-il aidés ? Je sors, cours, défais facilement la fermeture de la combi, je n'avais volontairement pas verrouillé tous les velcros autour, sinon ça aurait été galère, je préfère perdre un peu en frottements avec l'eau que perdre 5 minutes à essayer de défaire un sac de nœuds auto-agrippant derrière ma tête !
Je cours, enfile mes running, cours à nouveau à toute vitesse, transition sans difficultés en 6’ mais le passage est étroit c'est difficile de dépasser tous ces cyclistes pas ou mal chaussés. Tout cela sous les encouragements des bénévoles et spectateurs. Je passe la ligne et malgré le petit bouchon formé à la sortie du parc, parviens à enfourcher mon "bleu".
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C'est parti pour la meilleure partie de cette course. J’envoie de suite de la puissance sur les pédales, depuis le temps que j'attends ce moment, faut pas décevoir tous ceux qui l'attendent aussi ! Et là où je suis à l'opposé d'Eric (et de beaucoup d'autres, mais j'ai de l'endurance), les descentes et les plats sont faits pour gagner du temps, je ne dois pas relâcher la pression sous prétexte que ça ne monte pas. A partir de maintenant, il faut donner et donner encore de l'énergie à ce vélo qui ne demande qu'à conserver sa vitesse de croisière une fois lancé.
Je règle ma montre qui décidément a bien merdé encore une fois, annulation du mode sports enchainés que j'avais programmé, tant-pis, elle repartira à zéro. La Prom est avalée à vitesse grand V (vu mon vélo modeste). Les bénévoles me saluent, je leur réponds, je dépasse beaucoup de concurrents qui ne me semblent pas être "du matin", ils m'auront probablement plus tard, quand ça montera et qu'ils seront un peu mieux réveillés.
Virages de Cap 3000, je les négocie comme en grand prix, quel pied ! On passe la zone indus', je continue de remonter beaucoup de concurrents, d'autres me dépassent, avec souvent un échange de sourires ou de quelques mots, c'est super en plus l'ambiance est excellente.
Premier ravito, les bénévoles supers, déjà au taquet, j'ai la sonnette pour prévenir quand c'est la cohue, les lanternes allumées, et Ô génial, je m'aperçois qu'avec le panier c'est très facile à gérer, il suffit de faire ses emplettes auprès des bénévoles, tout balancer dans le panier, puis en position aéro, il est relativement facile de faire le tri sans démolir la moyenne.
Sur la Baronne, ça vallonne un peu, je savais qu'il fallait essayer de ne pas perdre trop de vitesse sur les bosses, donc j'y fais attention en forçant correctement afin d'arriver en haut sans avoir perdu trop de vitesse, puis je profite de la redescente pour en rajouter une couche et ainsi, constamment entretenir et augmenter ma vitesse, prenant ainsi un peu d'avance pour LA CONDAMINE. J'avais déjà une stratégie, alors pourquoi se priver, j’ai les bonnes chaussures, hop on descend direct du vélo et un p'tit footing de récup' de mes efforts passés car je ne pense pas pouvoir monter ça en pédalant sur mon vélobleu, les trois rapports disponibles n'étant pas vraiment ceux d'un mountain bike. J'applique donc ma stratégie, et je pousse le vélo sur 400 m, une paille :mrgreen: . Je plains silencieusement les deux qui montent à pied avec les chaussures vélo ou en chaussettes ! Dès le sommet, je reprends mon allure "course" :sm23: et tâche de gagner le maximum de temps avant la vraie montée qui commencera à Pont du Loup.
Après la côte qui mène à Gattières où j’ai perdu pas mal de places, je profite du pourcentage quasi-nul pour récupérer des places jusqu’à Vence et plus. A la fontaine de Vence, je passe le virage à fond sous les cris des spectateurs
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"Virage sur l'aile - Je penche, donc je suis"

j’aperçois Michel Maufroid, je lui fais très furtivement un signe, puis reprends ma trajectoire, ce que je suis en train de vivre est terrible :sm2: .
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Ensuite, il faut monter vers Tourrettes, je reperds quelques places, et lors de la descente sur Pont du Loup, j’entreprends la mise en œuvre d’une méthode élaborée à l’entrainement, à savoir lancer le vélo aussi vite que le permet la troisième vitesse, puis adopter une position aérodynamique optimale pour rechercher la vitesse. Si ça ralentit trop, je relance d’un coup de pédalage très véloce (jusqu’à 140+t/min). Ces relances régulières permettent, il me semble, d’éviter l’ankylose et de rester chaud. J'ai une pensée émue pour le concurrent britannique décédé à cet endroit des suites d'une mauvaise chute à pleine vitesse :( .
Pont du Loup : C’est parti pour 20 bornes d’ascension en trois secteurs successifs jusqu’au col de l’Ecre. Les gars lâchés dans la descente me repassent un à un, c’est normal, ça ne me démoralise pas, d’autant qu’ils ont presque tous un mot agréable en passant. Cette côte assez douce passe plutôt bien, généralement assis sur le vélo. L’absence de pédales automatiques ne me gêne pas à ce stade.
L'arrivée à Châteauneuf de Grasse :
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Ce deuxième secteur est plus raide, avec +/- 8 %, pas le choix, ces 3 kilomètres seront parcourus à 95 % en danseuse, c’est peut être le seul passage où je regrette un peu d’avoir des pédales pour mec en costard qui va au boulot. Le VéloBleu émet des grincements caractéristiques, ils sont dus, je suppose, à la liaison entre le boitier de pédalier en alu et le cadre en acier et amplifiés par la légère torsion imprimée au vélo, aucun problème mécanique à l’horizon !
Je transpire à grosses gouttes, je bois donc souvent, sans attendre d’avoir soif, juste en voyant ce qui dégouline du casque. S’ensuit un peu de plat puis un kilo de descente, je récupère un peu avant d’attaquer les quelques dernières centaines de mètres à fort % pour arriver à Gourdon, le paysage est à couper le souffle, le pourcentage aussi :wink: .
Enfin, passé Gourdon, on embraye directement sur le col de l’Ecre, le pourcentage est un peu plus faible qu’auparavant, mais c’est encore 6 km non-stop de montée. Ce qui est bien, ce sont les kilomètres restant pour atteindre le sommet marqués au sol, je perçois la progression inexorable, je me sens bien, on discute encore avec les compagnons qui me doublent. Oui, dans ces montées, il m’est impossible de reprendre qui que ce soit, mais je tiens un rythme correct.
Régulièrement, un gendarme ou un arbitre à moto discute un peu avec moi, me parle du vélo… Parfois dans une voiture qui me double, des spectateurs en furie m’encouragent, que d’heureux moments inoubliables.
J’atteins le sommet de l’Ecre 1h50 après le passage à Pont du loup (PB battu de 6 minutes :sm16: ), je lève le poing en hurlant « Viva Nissa et les vélos bleus ! » la réponse de tous les présents ne se fait pas attendre, quel bonheur de se rappeler que parmi toute cette clientèle internationale demeurent quelques fervents Niçois !
Je récupère mon sac « ravito perso », la bouteille d’1 litre pour la douche me sera inutile, ayant géré cela avec les 1/2 l bouchon sport distribuées sur les ravitos, je prends les cacahuètes et repars de plus belle sur le beau plateau de Caussols. Etonnamment, il n’est que midi, c’est l’heure de l’apéro :sm21: , j’ignore quand je vais pouvoir manger les cahuètes, certainement vers St Pons, en attendant place à la course.
Arrive la descente dans les bois, un peu de récupération à grande vitesse et au frais. Surprise, au bout, au virage en épingle, une véritable haie de bénévoles à T-shirt verts était là, dans une folle ambiance, virage sur l’aile, puis relance énergique.
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Au vu du chrono, j’analyse ma forme, je la trouve excellente, je décide que le défi ne sera plus seulement de finir dans les temps, mais de jouer la course avec le meilleur temps possible. Je passe des concurrents qui sont en récupération, notamment dans la descente sur Gréolières, pour ma part, j’appuie le plus possible, je me sens bien, je récupère au mieux entre deux relances, tout en gardant le chrono en tête. Passage dans Gréolières, il y avait ici pas mal d’ambiance, quelle journée !
Ça redescend, je me repose un peu couché sur mon vélo 8) (qui roule à 50 km/h, hein !!!) puis c’est la côte de St Pons. Je dépasse tout de même certains concurrents qui semblent commencer à trouver tout ça un peu long. Je fais un bon kilomètre avec un concurrent français (j’ai oublié son nom), je lui fais remarquer la beauté du paysage, peu après le pont sur la Gagnière, on distingue Cipières parmi des montagnes escarpées et verdoyantes, quel pied :) ! Il m’abandonne pour continuer sa course un peu plus vite, tout comme plusieurs concurrents plus rapides en montée, mais plus lents en descente, avec qui on commence à se connaitre et sympathiser.
Dans l’aller-retour Col de Vence-St Barnabé, en position aéro, ma vitesse est plutôt bonne, même si ça ralentit inexorablement dès que ça remonte un peu plus. Sacrée ambiance au demi-tour :sm28: .

Les dizaines de kilomètres ont bien défilé sur les marquages au sol, je consulte ma montre, 22 km/h de moyenne. C’est, à cet endroit de la course, au moins 3 de plus que le minimum autorisé, 22 et je suis encore à près de 1000 m d’altitude, je le sais, il faut maintenant faire monter cette moyenne jusqu’à Nice, tout au moins après la montée de Coursegoules.

La montée de Coursegoules… Vers le premier quart, me rattrape un concurrent que je n’attendais vraiment pas tant je le croyais devant, à 33 km/h de moyenne après une nage en 1h20 max : EricD :shock: , nous avons été contents de nous voir, lui de me rattraper (enfin) et moi qu’il ne me rattrape que là ! Nous échangeons quelques mots puis il me largue facilement dans ce dernier raidillon. Un coureur Danois apparemment bien entamé me fait part de son incrédulité de me retrouver encore à ses côtés à ce stade de la course, puis il bifurque à gauche et pose son vélo, je lui crie un encouragement, mais il semble ne pas comprendre la situation, au vu de mon vélo qui lui parait une machine de guerre hyper lourde (c’est un peu ce que c’est mais pas autant qu’il y parait), il veut manifestement faire un petit break.
EricD me met surement 2 à 3 minutes dans cette montée de Coursegoules, à ce moment je n’ai plus qu’un objectif en tête : rentrer au parc avant EricD, j’envoie « du lourd » dans la descente, alors que j’approche le pont de la Gravière, j’aperçois Eric sur l’autre versant, reconnaissable au bleu de sa tenue et à son casque « à pointe » blanc, il doit avoir 1 km d’avance, soit une bonne minute, ça va être long à rattraper !
Bouyon, les dos d’âne ne se voient pas à cause de la lumière qui rend tout gris à cette heure, je passe (comme EricD) à bonne allure, ayant juste un peu ralenti, ma bouteille d’eau s’éjecte du porte-bidon (fixé au panier) à l’attaque du dos d’âne, c’était prévisible, mais sans importance, j’ai eu moi aussi droit à un beau feu d’artifice sous la forme d’une gerbe d’eau rafraichissante :D ! S’ensuit une descente vertigineuse, je ne peux retenir quelques « yahoo » de jubilation, virages rapides, adhérence impeccable des « Michelin City » à bande réfléchissante, je me sens vraiment en sécurité.
En arrivant vers Le Broc, encore une moto d’arbitre qui me félicite, ça fait plaisir. Peu après, je repasse EricD, je l’encourage, lui injoncte de ne pas faiblir maintenant, je n’avais pas compris qu’il venait certainement de crever sa roue avant.
Le long chemin vers Gattières se passe sans encombre un virage avec une trace de gazole est signalé par une gentille bénévole que je remercie, tout en maintenant mon allure et suivant une trajectoire à l’écart de cette bande glissante.
Dans la descente sur Carros, je double des concurrents, des voitures, et… une Porsche ?! :sm28: :sm18:
Route de la Baronne : Je m’efforce de creuser l’écart avec EricD, au ravito, petit échange sympa avec les bénévoles et les dernières emplettes atterrissent dans le panier, puis je reprends ma position CLM, je dépasse des groupes de 2 ou 3 drafteurs en leur faisant les gros yeux, je m’efforce toujours de ne pas me trouver dans la trainée d’un autre concurrent, question de principe absolu.

Retour sur la prom’ il est drôle de constater que plusieurs volontaires me font d’abord signe de quitter la voie réservée à la course, c’est surement dû au vélobleu !

A l’approche du parc à vélos le chrono indique 15h10, c’est en fait le temps limite pour passer au ½ tour St Barnabé ! Yeeess ! j’ai fait un temps canon, je viens de terminer toutes les bananes (j’ai dû en ingurgiter 2 kg au moins sur le vélo), powerbar au chewing-gum rose et boissons de mon panier,
j’enlève mes gants, mes lunettes et les dépose dans le panier (rudement commode tout de même ce panier !)
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Puis me prépare pour faire une transition en un temps record, n’ayant pas de changement de chaussures à effectuer, étant déjà parfaitement chaussé pour courir dans le parc à vélos, je cours, dépose mon casque dans le panier recule d’une rangée pour mettre mon vélo à sa place, juste un peu dépassée dans l’élan. C’était sans compter sur un bordel dans l’ordre de rangement des sacs run qui n’étaient pas exactement disposés dans le même ordre que les sacs bike au sortir de la natation, et de la bonne volonté d’un bénévole (comme son nom l’indique) qui me voyant chaussé de running a cru que j’avais terminé ma transition et m’indique la mauvaise direction. Je cafouille donc à chercher mon sac run parmi ceux qui avaient déjà subi la transition 2, foutu cafouillage, il me fallait seulement ma casquette et mon brassard absorbant, bref je retourne chercher mon sac au bon endroit, et pars enfin pour le marathon, T2 = 5 minutes, je ne sais pas où ça me situe, mais adieu le top 10 sur le chrono de T2 !
Plus qu’un marathon.
Me voici lancé à 10,5 km/h, je me sens mieux que sur aucun tri, je pense qu’il faut ralentir pour finir ailleurs que dans le fossé Je commence mon premier tour, je ne vois pas Henri, je ne vois pas arriver EricD à vélo, est-il déjà changé ? Je croise Braziou qui parait fatigué, et étonné de me voir déjà là.
Un peu plus tard j’aperçois Eric qui termine son vélo, je suis sur le marathon depuis 15 minutes, je me dis au vu de son épaule rougie qu’il a du chuter, je reste concentré sur ma foulée, s’agit pas de se laisser dépasser par Eric qui devrait attaquer tranquille son marathon à 12.5 km/h en ayant fait un vélo cool pour se préserver. Je suis devant lui et gamberge… Comment maintenir une avance sur un coureur pareil… Tant pis, je cale mon allure entre 9 et 10 km/h, ça me parait plus sérieux.
Premier tour, premier chouchou, je sonne la cloche PHA,
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Tout va bien, je continue, j’adore l’ambiance du kilo près de la finishline, plus je souris et plus les spectateurs m’encouragent, plus je cours vite (tout est relatif), et plus je souris, etc. Je continue donc mon marathon tout sourire. Dans le deuxième tour, Henri me dépasse avec sa foulée démente, je lui lance un « Alors Henri, tu ne salues pas Pakinator » on rigole, il s’excuse presque, il allait trop vite, on parle un peu, on fait le ½ tour à l’aéroport, il avait un chouchou de plus que moi, lui prend l’envie de pis..., je continue tranquille, puis il me redouble sans me voir, re-appel et re-scuse moi, re-rire, il se freine, je pousse un peu, nous sommes à 10,7 km/h, on parle un peu de la fin de la course, je lui conseille de rester un peu en dedans jusqu’au deuxième semi pour voir s’il peut accélérer, et s’il doute, d’attendre encore le dernier tour, un rapide calcul, je savais qu’il était sub 12. Puis nous nous séparons, il reprend quasiment 12, tandis que je reviens à un petit 10 km/h.
Je regarde le chrono de la finishline, il me semble faux, je me pose des questions car ma montre avait merdé à T1… Le Chrono de l’aéroport indiquait autre chose, je demande au mec s’il était calé sur les groupe d’âge ou sur les professionnels, le gars affalé sur sa chaise ne devait pas être français, il m’a bafouillé un truc du style « pô compris » dans sa langue ! Zut, je ne comprends toujours rien à ces chronos. Toutefois, je vois qu’il me reste exactement 3 tours à faire et il est presque 16h30, je me dis alors que si je fais un tour en une heure maximum, je peux faire un sub 13 ! Je pense qu’un tour fait +/- 10.5 km, et me cale donc tout naturellement à 10.6 km/h, je tiens ça presque 3 bornes et je réalise que j’aurai les jambes explosées si toutefois j’arrive à tenir cette allure pendant 30 bornes, et le lendemain, je bosse alors on se calme, on recale tout sur un sub 13h30’, celui-là, il faudra le tenir. Un ou deux tours passent, j’échafaude un décompte qui consolide mon nouvel objectif de sub13h30’
Je repasse devant le ravito Fabron, je reconnais KuRioS qui comme à chaque passage me lance des encouragements. Les ravitos sont tous superbement bien gérés, on arrive à attraper un verre tendu, on voit bien que les bénévoles donnent ce qu’ils peuvent, portant 3 ou 4 gobelets à la fois, se débrouillant toujours pour m’en tendre un au passage, mille bravos et mercis à eux, ils ont été particulièrement géniaux. Je croise mon pote « PHA » Yannick, il est à son dernier tour, il a l’air bien, on s’encourage un peu.
Je continue mon marathon en passant toujours partiellement sous les douches, évitant soigneusement de remplir mes pompes de flotte pour préserver mes petits pieds, ça fonctionne plutôt bien, je ne subis pas, mais je gère, tant mieux me dis-je à ce moment. Si je veux conserver ma moyenne, je dois arrêter de perdre autant de temps à chaque ravito, je dois courir tout le temps, ralentir seulement le temps de prendre une gorgée dans le gobelet, au lieu de marcher bêtement jusqu’à avoir fini les 3 gobelets (un fond d’énergy ou de coca + 2 gobelets d’eau) Je me force à boire deux gobelets d’eau à chaque ravito, conseil d’un copain marathonien, c’est dur, mais salutaire. J’aperçois enfin Eric, il parait lessivé, il marche, je me dis là, c’est sûr, il finira derrière toi !
Je croise une dernière fois Braziou qui me lance un « tu vas marcher au dernier tour ?! » dont je n’ai toujours pas compris si c’était une affirmation, une question, ou une injonction, mais je lui réponds « t’es pas fou, si je continue comme ça, je fais sub’13h30 !! » il me répond par un geste qui signifie laisse béton. Je continue avec à chaque tour un petit coucou à Elchouchou qui nous chouchoute aussi près de l’aéroport. Un dernier passage « chez » KuRioS, puis je m’arrête au ravito perso, je laisse la banane dans le sac, je récupère le T-shirt de l’association.
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Un peu plus loin, j’aperçois Joe la Bugue qui m’encourage, puis Fred qui ne court pas cette année, mais s’active au ravito Négresco, puis enfin, toutes ces mains tendues, parmi lesquelles beaucoup d’enfants, je tope ces mains, c’est un grand plaisir, j’atteins la finishline, ma p’tite femme m’y attend, je danse, je profite de ce tapis bleu, puis finis par un petit saut de joie sous l’arche du chrono qui affiche 13h26, j’apprendrai ensuite que c’était l’heure des pros, je fais 13h21, c’est bien au-delà de mes espérances. Grâce au vélobleu, j’ai été littéralement porté par tellement d’encouragements que tout s’est passé incroyablement bien. Je l'ai cette médaille finisher 2013, spécial vélobleu !
Massage, goinfrage de pâtes avec du sel, un peu de jus de fruits, quelques textos à mes proches, puis vers 21h30, je rejoins les gradins de la finishline où je resterai dans l’ambiance du tonerre entretenue par Stephman et son micro surpuissant jusqu’au dernier concurrent qui passe l’arche en 15h59’58 sous les hourras, immédiatement suivi par le feu d’artifice sur la mer.
Fin de la fête. Une journée incroyablement intense touche à sa fin :sm1: .

Je regagne le parc à vélos, j’y rencontre EricD, avec sa roue avant crevée, il me raconte pourquoi j’ai réussi à lui mettre un bon 15 minutes, qu’il a finalement fait sub 15 (pour une poignée de secondes), je l’invite à venir à la soirée des récompenses, il me dit qu’il doit repartir pour Vitré sans trop attendre et qu’il ne viendra probablement pas, j’insiste un peu, puis ciao EricD, bon voyage retour vers le cosmos.
J’appelle KuRioS qui me dit être toujours sur son ravito de Fabron, seul, il a gardé quelques bananes et gobelets pour les quelques athlètes qui ne finiront pas, mais qui zonent encore sur le parcours, tels des zombies. Je le rejoins, on attend un peu le dernier des éliminés, (un japonais) qui ne viendra pas, il a dû prendre un bus ou logeait vers l’aéroport ?..
On doit maintenant retourner à la voiture, vers la moitié du chemin, KuRioS qui a les pieds trempés et morts prendra le vélo pour se reposer, tandis que je me ferai le dernier kilo de la journée en petite foulée de décrassage-récupération. Nous reprenons la direction du bercail, une courte nuit avant d’ se lever vers 5h 10 pour un départ au boulot, via la gare, ce mec est allé au bout de son action en tant que bénévole, au-delà des engagements de l’orga qui abandonne littéralement les malheureux athlètes après 22h30, il fallait saluer ça.
Le lendemain, le vélobleu affiche un, franc succès, les photos se suivent, les serrages de mains s'enchainent, avec beaucoup de participants et de bénévoles de l'ironman, je reçois des félicitations, on raconte des anecdotes.
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Je n'oublie pas que c'est aussi parce que j'ai reçu le soutien d'un très grand nombre de forumers que j'ai mené ce projet un peu fou au bout, pour notre plus grand bonheur !
Que faire l'an prochain ? Et cette année, quel vélo choisir pour le 70.3 d'Aix en Provence auquel je suis déjà inscrit ? Et Embrun ? Non, il faut rester sérieux... ou pas :D ...
Un grand merci pour tous ces moments inoubliables, et bientôt, la publication d'une vidéo "Ironman inside vélo bleu"
Dernière modification par Pakinator le 28 juin 2013 00:27, modifié 1 fois.
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Re: Ironman de Nice 2013

Message non lu par sguigui »

Bravo encore
Super CR :sm2: :sm2:
En ce moment, beaucoup de gens ont renoncé à vivre. Ils ne s'ennuient pas, ils ne pleurent pas, ils se contentent d'attendre que le temps passe. Ils n'ont pas accepté les défis de la vie et elle ne les défie plus.
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Pakinator
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Re: Ironman de Nice 2013

Message non lu par Pakinator »

c'est quelle heure à Houston ?
Le vélobleu pour faire du triathlon ? Le site de l'association soutenue par cette action : http://www.htapfrance.com/new.asp
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sguigui
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Re: Ironman de Nice 2013

Message non lu par sguigui »

Pakinator a écrit :c'est quelle heure à Houston ?
18h44
il faut aller dormir pour toi :sm11:
En ce moment, beaucoup de gens ont renoncé à vivre. Ils ne s'ennuient pas, ils ne pleurent pas, ils se contentent d'attendre que le temps passe. Ils n'ont pas accepté les défis de la vie et elle ne les défie plus.
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Pakinator
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Re: Ironman de Nice 2013

Message non lu par Pakinator »

Ouais, c'est sûr ! :wink:
Le vélobleu pour faire du triathlon ? Le site de l'association soutenue par cette action : http://www.htapfrance.com/new.asp
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Kokovich
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Re: Ironman de Nice 2013

Message non lu par Kokovich »

Félicitation à toi pour cette aventure et pour ton temps plutôt canon avec ton vélo bleu.

Ça me donne des idées pour une aventure future avec ma soeur :cry: A quand Embrun en vélo bleu ??? :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen: :mrgreen:
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Henri Stark
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Re: Ironman de Nice 2013

Message non lu par Henri Stark »

De très grandes félicitations Paki !! Je le disais, te rencontrer a été le plus grand coup de motivation de ma journée. Te voir en train de courir sur le marathon après ce que tu avais du endurer sur ton vélo bleu... Et lui de me répondre (je jure !) : "Non, tu peux pas dire ça, le vélo bleu, c'est que du bonheur !!". Bref, quand tu vois la volonté du paki et la bonne humeur qu'il garde, tu peux que te relancer comme un forcené. Tu forces l'admiration.
Dommage qu'on ne se soit pas croisé hors de la course, je t'ai cherché un bout de temps mais avec tout ce monde !!

Encore mille bravos !! Super Cr, j'ai rêvé !
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Re: Ironman de Nice 2013

Message non lu par braziou »

:sm2: :sm2: :sm2: :sm2:
Pakinator ou l'EXPLOIT de l'année sur Ironman !
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Re: Ironman de Nice 2013

Message non lu par aurelie.218 »

Un régal... Une volonté et un engagement sans faille... Sans parler de la caisse monstrueuse ! J'adore !!!!
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pierrot12
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Re: Ironman de Nice 2013

Message non lu par pierrot12 »

Bonjour,

Très beau compte rendu, style agréable à lire, belles photos :sm2: . A quand le vélo bleu sur l'Altriman : :D
Enorme quand même, la classe quoi.
Boblastar
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Re: Ironman de Nice 2013

Message non lu par Boblastar »

Merci pour ce CR Paki, j'adore la tête des gens sur tes photos de vélo :sm2:
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weilp
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Re: Ironman de Nice 2013

Message non lu par weilp »

Pakinator, je suis scié...pour avoir couru quelques ironman et connaitre la difficulté du parcours à Nice,je suis vraiment scié et avec le chrono en plus...non vraiment respect!!!mais quelle folie également......
a+
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