Expérience hot……sur la prom’
Dimanche 4h00, je coupe le téléphone portable position réveil. Bizarrement il vibre… !!
Déjà un SMS, ..ma petite femme, elle n’a pas du dormir beaucoup. Le texte est motivant…Elle est juste à 1200 km d’ici, elle et mon ti’ bout de 6 ans n’ont pu m’accompagner. Taf oblige… !!Doit-on se plaindre ?, je ne le pense pas.
C’est donc seul, que je suis descendu. Arrivé le Mercredi à l’hôtel, mon triathlon a juste commencé plus tôt.
Le petit déjeuner est avalé doucement, sans stress, je suis serein.
5h00, arrivé sur le site , il y a déjà pas mal de concurrent(e)s, et je suis vite sensibilisé à l’ambiance qui règne dans le parc, calme et très spéciale, loin des frénésies du court, je perçois une nette différence, ….j’apprécie.
Je place mes deux bidons, mes gels, et ma copine zéphal fait durcir mes pneux, c’est la première fois que je passe un temps si court dans le parc.
Je croise Fab059, une enfilade de combi plus tard, nous sommes dans l’eau, quel plaisir pour nous les hommes du NORD, un régaaaaaallll…. !!!!
6h20, nous nous plaçons sur la ligne, concentré, ma pensée est pour elle et lui , j’entends leur voix résonner, ils seront avec moi tout le reste de la journée.
Je repense à toute la préparation, a ces huit mois dédiés, les incertitudes, les impatiences, les moments de doute….et encore et toujours, pourquoi je suis là, pour qui, pour lui. Sans tomber dans le cliché de base, je suis là pour lui avant d’y être pour moi. Je veux lui laisser une trace, un support, pour qu’il trouve la force de marcher un jour. L’œil brille, le signal est donné ….allez AU BOULOT.
J’avais prévu de nager ample, sans trop laisser de jus. Je suis très détendu, je prends plaisir a nager, je ne trouve pas les bouées si mal sur cette mer d’huile. Peut-être que là haut chez nous il en serait différent en mer du NORD.
Quelle idée tip-top cette sortie à l’australienne, musique techno a propos, un ti signe à jack et vaness’(du club et venus en spectateurs) et c’est reparti.
Je sors en moins d’ 1h08, très satisfait. Je trouve mon sac rapidement (l’avait repéré la veille comme les vrais le khris..

) au changement j’opte pour le confort, cuissart/maillot, un coup de pshitttt anti UV dans le cou par une gentille « voluntair », j’enfourche le cannondale, à deux partis pour un ti bout de brousse.
La chaleur déjà présente laisse présager quelque chose de difficile, surtout pour moi, pour le reste de la journée. Je m’alimente et m’hydrate dès le début, très prudent et je roule sagement vers la première montée. Elle ne me parait pas trop difficile, mais la chaleur commence a me peser, très vite je focalise sur l’hydratation/ refroidissement presque au détriment du reste. Au deuxième ravito, le poste est submergé, je pique droit sur la fontaine, un mal pour un bien car l’eau y est fraiche.
Je reprends la route, le temps de rouler sur un serpent (il s’en est sorti) et déjà je subis la chaleur. Je coince une premiere fois vers les 106° et une autre vers les 140°….le solide ne passera pas, seuls les gels trouveront la route de l’estomac.
Les villages sont jolis, mais peu de monde, ça manque sacrément de fanfares sono, public, bref la Kermesse à la Chti quoi……..c’est mort…..dommage.
Je rentrerais tranquille vers la promenade, plus « essoré » par la chaleur et les bidons tièdes, que par le parcours par lui-même, c’est d’autant plus frustrant.
J’ai perdu pas ma de temps aux ravitos, et sur le final, j’ai toujours aussi chaud. Je pose en 7h30. Un peu déçu. Malgré tout, à cet instant je sais que j’irais au bout. Je ne sais pas encore dans quel état, mais j’irais. Je les imagine sur le bord, le petit me tendant une éponge comme en 2004 ici même, comment ne pas se faire mal après ça ?..
Je me change complètement pour adopter une tenue plus légère, je prends le temps, je ne me bat plus contre le chrono, ni contre le soleil (je savais en connaissance de cause qu’il y en aurait),mais contre cette chaleur qui me parait excessive. Elle est limitative, elle me bride et m’use depuis le vélo ;
Je voulais faire un bon premier semi (à mon niveau s’entend) et advienne que pourra pour le deuxième…finalement c’est l’inverse qui se produira…Je subis le premier semi.
.« Allez Christophe , accroche toi » , merci Vaness’, je fonctionne avec des mots clés, tu as mis le doigt dessus. L’arrivée miraculeuse des nuages qui masquent le soleil me sera salutaire. Mais j’ai déjà perdu beaucoup de temps dans les deux premières boucles (alternance de marche/course). Effet psychologique ou pas, j’ai l’impression que la T° est descendue de 2 a 3°C, quelques gouttes vont même tomber, je me surprends a croiser les doigts pour que l’orage qui gronde déjà sur les reliefs, puisse venir jusqu'à nous…un comble..La troisième boucle sera la plus rapide, ces allez –retour ne me gênent pas, et je décide de ne plus regarder les visages des concurrent(e)s que je croise. A l’entame du dernier tour, les quadri commencent a serrer, il va falloir passer un cran au mental, qu’importe, je ne suis pas seul, lui aussi aimerait connaître un jour cette sensation, quand les jambes sont dures, les muscles douloureux…
Il reste Moins de 7 km, j’attends le demi tour, je fixe la tour bordée IM du regard je ne la lâcherais plus, je relance une dernière fois la machine, dans cette dernière ligne droite je ne sent plus rien, le speaker joue le chaud à l’americaine (premiere fois que j’entends mon nom avec l’accent), ça le fait bien, les pom’ pom’ girl s’agitent a mon passage, deux projo’ s’allument pleins phare et m’eblouissent, des flashs fusent et je passe la ligne, sans explosion de joie, et avec une première réaction de frustration pour cette chaleur qui a pesé, freiné….
14h20
Plus loin, plus tard, seul sur ma chaise, je suis bien, je regarde les concurrents se restaurer (un ravitaillement très garni et complet), se faire masser, allongés cool sous perf’, une ambiance soft, spéciale, humble….je profite de ce moment, j’ai attendu d’avoir récupéré un peu de voix pour les appeler,leur dire, les rassurer…..(une com' inracontable..

)
Premier IM
Khrisss