joglu00 a écrit :mon approche etait thermodynamique, donc je parlais de l'entropie (veuillez excuser mes lacunes en orthographe)
Sur ces aspects thermodynamiques, je crois qu'il y a matière à revisiter notre compréhension de l'entreprise d'Eric. Comme je l'ai dit plus haut, le sujet m'intéresse, mais que ceux qui n'y trouvent aucun intérêt sautent ce post - pas la peine de balancer les récriminations habituelles.
L'entropie se conserve lors des transformations réversibles, lorsque l'on monte un col par exemple et que l'énergie que l'on fournit se convertit en énergie potentielle qui peut être récupérée à la descente, mais par contre, elle augmente lors des transformations irréversibles, celles du monde réel, qui sont majoritairement dues aux frottements et aux dissipations (vent, coefficient de roulement, frottements mécaniques...).
Si on y réfléchit, la méthode d'Eric revient à essayer de minimiser l'inéluctable augmentation de l'entropie de l'univers, en concentrant ses efforts sur les transformations réversibles aux dépens des processus irréversibles: forcer dans les montées, tranquille dans les descentes, métabolisme énergétique basé sur la consommation des lipides...
Nous avions de façon un peu simplette réduit la quête d'Eric à un problème d'optimisation sous contrainte relativement trivial (optimiser l'allocation de puissance afin de maximiser la vitesse pour un impact physiologique, mesuré en Normalized Power, donné), mais il nous faut peut-être voir plus large, et être plus ambitieux: par ses recherches, son casque aéro, les surchaussures, sa préparation minimaliste, "low cost", sa stratégie de course et d'alimentation, le but profond d'Eric n'est-il pas au fond de minimiser l'augmentation de l'entropie de l'univers, malgré un objectif de vitesse élevée? Tâche ardue s'il en est puisque la vitesse est précisément un facteur majeur d'augmentation de l'entropie...
Le problème du parcours idéal de Nice peut alors être reformulé fondamentalement ainsi: quelle est l'allocation optimale de puissance, la stratégie d'alimentation, et l'équipement qui minimisent l'augmentation d'entropie de l'univers, pour un objectif de vitesse donné. Ce qui fait pleinement sens, puisque les processus les moins créateurs d'entropie sont les plus économiques, les plus durables, les plus proches des processus parfaits.
L'enjeu de tout ceci n'est pas mince, car comme chacun le sait depuis la découverte du Second Principe, l'entropie est la mesure fondamentale du désordre d'un système, et ralentir l'augmentation de l'entropie de l'univers est donc le seul moyen de ralentir sa marche inéluctable vers le désordre et le chaos final. Remercions donc Eric, héros prométhéen, athlète néguentropique, qui par sa conscience environnementale aigüe et sa stratégie de course et d'alimentation nous éloigne du chaos final!
Souhaitons aussi qu'il connaisse un destin moins funeste que celui de Boltzmann, un des pères fondateurs de cette découverte fondamentale, qui ridiculisé comme Eric par les réseaux sociaux de son époque pour ses idées géniales, trop avancées pour son temps, finit par se suicider. Heureusement, Eric est d'une autre trempe, rien ne l'arrête, et il pourra, lui, démontrer le bienfondé de son approche dès le 23 juin!
