Au départ je suis VTTiste (histoire un peu compliquée, on va faire court, VTT de 1990 à 1998, Rugby quelques années, pas de sport pendant quelques autres années, et reprise du VTT fin 2011.)
Donc il y a quelques mois, avec quelques copains du club nous décidons de nous inscrire pour le X-TERRA (découverte) à Xonrupt. En guise de "préparation" nous décidons de courir aussi le sprint de Pont-à-Mousson (à moins de 15min de chez nous, ça ne se refuse pas).
Début janvier je me rachète un maillot de bain, une paire de lunettes et.... ouf, c'est dur de finir un 100m! Je suis donc une "clé à molette"... Les 750m me font déjà peur!
Un peu de muscu en salle pour la tonicité globale, reprise de la CAP au mois de mars et y avait plus qu'à se faire prêter un vélo de route. (un beau Trek Madone, je ne veux plus le rendre!
)Voici mon CR, bonne lecture:
Samedi 4 mai 2013 avait lieu le Triathlon international des Sapeurs Pompiers de Pont à Mousson.
L'épreuve "sprint" a été courue par 6 coureurs du Vélo Club Verny:
Marc Petry, Maxime Muller, Arnaud Seeman, Jérôme Boulanger, Laurent Poignand et Jean-Charles Supiot (moi-même donc)
8H, Max, Marc et moi-même nous garons sur le parking de la base du Grand Bleu à PAM. Directement le défilé des vélos nous a plongé dans l'ambiance. Matos de folie, carbone à gogo, bikes profilés dans tous les sens, on sent que les mecs ne sont pas venus pour coller des gommettes !
Nous pensions être arrivés de bonne heure , mais la longue file d'attente au retrait des dossards et les arbitres pointilleux retardent notre entrée dans le parc à vélo. Du coup l'installation et la préparation se font un peu (trop?) rapidement. A peine le temps d'enfiler la combinaison néoprène et de se rendre à la zone de départ. La pression monte et nous n'avons pas le temps de prendre la température de l'eau, je le regretterai quelques minutes plus tard. Tant pis pour l'échauffement, on sautillera sur place pendant le briefing. Un dernier choix crucial : le placement au départ. Marc se rapproche des premiers alors qu'avec Max nous optons pour un positionnement plus raisonnable au 2/3 du peloton et à l'extérieur. Laurent nous rejoint au dernier moment, un peu plus et il ratait le départ.
Les Poms-Poms Girls ont fini leur show, un dernier sourire pour la photo et c'est le coup de sifflet. Il faut se jeter à l'eau. Ou tout du moins attendre que les concurrents devant nous soient dans l'eau. C'est froid ! C'est bruyant, ça tape, ça surprend beaucoup. J'ai vraiment du mal dans les premiers mètres, et arrivé à la première bouée c'est la panique. Je n'arrive plus à reprendre mon souffle. C'est l'effet « machine à laver » des centaines de concurrents qui essaient tous de prendre le virage à la corde. Je prends des coups, je ne sais plus où je suis. Je suis à deux doigts de lever la main et d'appeler l'assistance. Ou alors je me laisse couler au fond où les choses doivent être plus calmes...
Je décide de sortir du flot, je me déporte un peu sur le côté et je nage sur place une minute pour me calmer. J'ouvre même un peu ma combinaison pour respirer plus facilement. La panique passe, je décide de recommencer à nager, un temps, deux temps, respire, un temps, deux temps, respire, et recommence...
Sur la première grande traversée un léger vent de face se fait sentir, mais l'effet combinaison est magique pour nager, ça flotte, ça glisse et je remonte de plus en plus de nageurs. Deuxième virage, je le négocie tranquillement en brasse en prenant soin de rester à l'extérieur, et ça passe tout seul. Troisième virage, le peloton s'est étiré et je peux passer au ras de la bouée sans problèmes. C'est parti pour la grande traversée de retour avec le ponton en ligne de mire. Je suis de mieux en mieux dans ma nage, d'ailleurs j'aurais bien continué quelques hectomètres de plus. Le fracas des battements de bras et de jambes dans l'eau laisse place à la voix du speaker et j'ai enfin pied. Quelques mètres à quatre pattes et j'émerge de l'eau alors que la sono annonce que les 100 premiers sont sortis de l'eau. (au final je rentre dans le parc à vélo 104e)
Les pieds sont à peine sur le tapis que le haut de la combinaison est déjà descendu. C'est toujours ça de gagné. Un coup d'œil au chrono : 14 minutes, mais je ne vois pas les secondes. Soit j'ai nagé très vite, soit il y avait moins de 750m. Un deuxième coup d'oeil et je vois au bord du tapis ma femme et mes deux garçons. Ca me fait drôlement chaud au cœur. Je continue en petite foulée et je vois Jérôme juste à côté de moi. On est sortis de l'eau en même temps. Je me dis qu'il a dû bien nager. (j'apprendrai par la suite qu'il a un passé de nageur, du coup je suis encore plus fier de ma natation).
Il faut se concentrer pour retrouver le vélo dans le parc, le cerveau n'est pas encore totalement irrigué ! Heureusement le Madone vert « Greenman » se repère facilement. Maintenant l'étape crucial, la transition. D'abord la néoprène, je lève un pied, tire sur une jambe et... tombe sur les fesses. OK ! Assis c'est bien aussi ! Un coup de serviette et j'enfile les lunettes, le casque, tout était déjà prêt. Les chaussettes et les chaussures... OK, assis sur les fesses c'est tout aussi honorable ! Plus qu'à enfiler un maillot et clipser la ceinture porte dossard. Go go go, il faut ressortir du parc en courant à côté du vélo. Finalement je ne regrette pas d'avoir enfilé les chaussures de VTT avant de monter sur le vélo, la sortie du parc est loin et il faut courir un bon moment. Juste avant de sortir je vois Jérôme qui finit de se préparer et Marc qui rentre dans le zone de transition. Les encouragements des copains c'est génial !
La ligne franchie je cours dans l'herbe pour éviter le paquet de « routards » qui sont obligés de s’arrêter, voir de se tenir à la barrière pour monter sur le vélo. Je saute sur la selle sans arrêter de courir, merci les années de VTT, et c'est parti pour 20km de vélo. Une gorgée de boisson sur le plat du départ, ensuite les mains en bas, position aéro et on enquille. Je fais l'effort de mouliner pendant 5 minutes, même si l'envie d'envoyer plus gros est là. Finalement je suis plus lucide que ce que je craignais. Je me fais doubler par 2 ou 3 concurrents en vélo/casque profilé de contre-la-montre, mais rapidement la cotelette de Vittonville, première difficulté du parcours, me permet de recoller. Je les redouble dans la descente qui suit (hé hé!) et on attaque maintenant les 4 ou 5 km de faux-plat jusqu'à la côté d'Arry. Encore une fois les spécialistes du TT repassent devant, certains que je ne reverrai plus, d'autres qui feront moins les malins dans le D+ ! Toujours les mains en bas, les cuisses sont bien échauffées maintenant on peut envoyer du gros. Et hop le 53 !
Virage à droite, attention aux graviers, le premier mur de la côte d'Arry se dresse devant moi. J'ai encore le souvenir des mes entraînements dans cette bosse où les potes me mettent systématiquement la fessée et je suis tenté de gérer pour ne pas exploser. Mais les sensations sont bonnes, et tranquillement, au train je remonte un certain nombre de vélos. En haut du mur je vois un maillot VCV devant moi, c'est Arnaud, qui, en bon nageur, était sorti deux minutes devant moi de l'eau. Je l'encourage de la voix et continue sur ma lancée, je tombe même quelques dents pour attaquer l'entrée dans Arry. Les arbitres sont omniprésents et je reste vigilant pour ne pas passer trop près des concurrents que je continue à doubler. Avec quatre ou cinq autres concurrents nous accélérons encore en sortant du village. J'attaque les derniers mètre de l'ascension, relance dans le dernier virage à gauche quand j'entends la voix de Jérôme qui m'appelle. Il est environ 20 secondes derrière moi, je suis super content de le voir, mais en même temps surpris qu'il ne m'ait pas rattrapé avant. (il crèvera quelques mètres plus loin, ceci explique sûrement cela) Et je me dis que Marc ne m'a pas encore repris, je suis super content de mon ascension.
Je bascule en haut de la bosse et un bénévole sur le côté m'annonce mon classement. J'entends 117, ne sachant pas me situer faute de repère je ne tique pas. J'étais en fait 77e mais je n'ai pas bien entendu. Je venais de remonter quasiment 30 places depuis ma sortie de l'eau.
Un petit coup à boire et j'attaque la descente tambour battant. Inter, exter, genou sorti, freinage tardif, tout y passe et je montre à mes poursuivants que ce n'est pas là qu'ils me dépasseront.
Le reste du parcours vélo se passe bien et je reste dans le train des autres participants.
Dernière descente, dernier virage à gauche et la technique qui tue : sortir les pieds des chaussures en roulant. Je l'avais bossé à l'entrainement !
Je saute du vélo avant la ligne et continue sur ma lancée. Je connais mieux les lieux et retrouve tout de suite mon emplacement. Reposer le vélo en premier, casque détaché, je retire le maillot qui me tenait trop chaud, les pieds glissés dans les baskets (merci les lacets élastiques) et c'est reparti !
Au moment où je ressors du parc je croise Marc et Jérôme qui entrent, ils doivent être à plus ou moins une minute derrière moi, il ne va pas falloir mollir en CAP !
Passage devant la tribune, un petit signe de la main à ma famille qui m'encourage et on allonge la foulée. Les premiers hectomètres sont quand même durs, un point de côté apparaît quasi immédiatement. Aïe ! Et j'ai dû trop boire sur le vélo, l'estomac plein d'eau me gène.
Trois ou quatre concurrents me dépassent mais je n'arrive pas à accélérer pour les suivre.
Je croise Romaric DELEPINE qui termine sa boucle de course à pied, il est alors 2e mais terminera 1er.
Le panneau m'annonce 1km, seulement !? On se concentre sur le souffle, expiration, inspiration. Les jambes vont bien, mais le point de côté ne passe pas. Tant pis, ce n'est pas le moment de lâcher. Je sais que les copains derrière ne se priveront pas de me reprendre si je flanche.
J'arrive à la balise qui marque la moitié du parcours, demi-tour et le plus facile est à venir.
Je croise Marc et Jérôme, effectivement ils n’étaient pas loin derrière. Une tape dans la main et on accélère vers l'arrivée. Max et Laurent suivent une ou deux minutes derrière eux, et Arnaud encore un peu plus loin après. Les encouragements à chaque fois, j'adore cet état d'esprit !
Les sensations sont bien meilleures depuis un km ou deux, et je me dis que je pourrai encore continuer quelques km. Les sensations bizarres du début ne veulent rien dire, je bouclerai les 5km en 22'30'', 4'30'' au km c'est pas si mal.
Mais la ligne d'arrivée est en vue, alors ce qu'il reste d'envie et d'énergie on va le mettre pour finir au sprint. Je lève les bras en passant la ligne, le sourire jusqu'aux oreilles. J'ai pris un pied d'enfer, et pour un peu je serai presque déçu que ce soit déjà fini. Mais le plaisir et le plus fort ! J'entends le speaker annoncer mon nom et le VCV au micro, c'est cool ! Je n'entends pas le classement distinctement mais je comprends que je suis dans les 90 premiers. Quelle fierté !
Un passage au ravitaillement à l'arrivée et je retrouve ma famille et mes compagnons d'aventure d'un jour. Quelle journée !!!!!
Au final je termine 81e (sur 251 finishers) en 1h20'57'' (à 16' du vainqueur)
Jérôme « Boul » Boulanger 110e en 1h24'47''
Marc Petry 112e en 1h25'01''
Maxime Muller 132e en 1h27'26''
Laurent « Dropp » Poignand 141e en 1h28'42''
Arnaud Seeman 169e en 1h31'40''
Réjane Gocel 209e (12e feminine) en 1h39'59''
Résultats détaillés:
http://www.chronopro.net/COURSES/2013/P ... sultat.htm
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