Faut aussi accepter que le sport que tu aimes, que le sport que j'aime, soit gangréné par le dopage, les mauvais gestes. Le déni, c'est ce qu'il y a de pire, et c'est ce qui a conduit le cyclisme professionnel où il en est aujourd'hui.Nono le motard a écrit :C'est impressionnant comment sur ce forum les discussions tournent rapidement autour des sujets sur la triche, le dopage, les mauvais gestes etc ... A croire que notre société est gangrenée par ce journalisme de base qui nous inonde chaque jour d'affaires, de mauvaises nouvelles, des faits divers etc ..... et qu'à chaque fois qu'on aborde un sujet on s'éloigne fatalement du coeur du sujet, ici le sport, de l'esprit qui anime la majorité des pratiquants, de la notion de loisir et/ou de plaisir, avec ou sans compétition. Consternant aussi de voir certains qui je pense ne sont pas experts dans des domaines où ils apportent leur analyse pas si souvent constructive .. un point de vue, une idée est bienvenue, une analyse construite sans connaissance ni fondement n'apporte rien à part souvent véhiculer des tendances erronées et à faire d'un fait précis une généralité.
Personnellement, j'ai été baigné toute mon enfance dans le milieu des courses cyclistes. Mon père à toujours fait de la compétition, jusqu'à plus de 50 ans, d'abord en FFC puis en Ufolep sur la fin, par plaisir, par passion, par besoin. Pour rebondir sur ce qu'a dit Kayou (et qui n'est pas faux), mon père était de ceux qui ne voulait pas gagner à tout prix. Pourquoi ? tout simplement parce que, pendant une bonne dizaine d'années, les courses cyclistes étaient, pour lui, pour nous, une ressource alimentaire. Alors oui, il lui est arrivé de "bâcher" une course à 2 tours de la fin après avoir fait pas mal de primes et/ou le classement par points. Oui il lui est arrivé de ne pas disputer la victoire bien qu'étant dans les favoris de l'échappée et étant un très bon sprinter. Pourquoi ? Pour ne pas marquer de points. Pour rester dans sa catégorie, en 2 ou en 3 à l'époque (bien qu'il ait fait quelques saisons plus tôt en 1ère caté).
Car qui dit monter en 1ère caté dit obligation de s'entraîner plus si on veut avoir une chance d'être "présent" dans le peloton. Et, quand on est simple ouvrier smicard, lui comme ma mère, qu'on bosse 50h par semaine, bah on n'a pas le temps de faire 3 entraînements dans la semaine. Et quand on peut presque se faire "une deuxième paye" dans le mois grâce à son sport favori, et bien on oublie vite la gloire et les articles dans Ouest France et on se contente de passer sur le podium récupérer son enveloppe de billets des primes gagnées. Et oui, c'était ça aussi le cyclisme d'il y a 20 ou 30 ans. Certes il y avait quelques "cadors" effectivement réputés pour s'acheter leur palmarès, mais ils étaient bien rares. Je ne sais pas comment ça se passe de nos jours, ça fait longtemps que j'ai quitté les abords des circuits......
J'ai pratiqué le cyclisme pendant 8 saisons, de R1 à Elite 2, en FFC uniquement, quelques cyclos pour passer le temps aussi.
Auparavant, j'ai pratiqué l'escrime, le badminton, la course à pied. Autant de disciplines où je n'ai jamais entendu parler de dopage, ni vu de mauvais gestes, jamais !! Tout me paraissait sain et ma "culture" dopage était au niveau 0.
Je me souviens : j'ai pris une licence dans un club FFC le lundi ; le samedi, nous sommes allés faire une course, eh bien durant le trajet aller et retour, ça n'a parlé QUE de produits, de charge, de magouilles, coureurs et directeurs sportifs compris. J'avais bien marché sur cette course, mon baptême du feu en 2F et bien sûr, tous mes "camarades" de club m'ont demandé à quoi je tournais... Si tu avais vu leur tête quand je leur ai dit que je mettais du fructose dans mes bidons !!

J'ai connu les pires années en Elite 2, les années EPO ou quasi la moitié du peloton s'injectait des merdes, j'ai vu des types sniffer de la coke au départ des courses, d'autres se flécher sur la banquette arrière ou à 10 km de l'arrivée, c'était la routine, et j'ai couru partout en France, qu'on ne vienne pas me dire que c'était localisé au lyonnais ou en Bretagne. Quand je revenais dans ma région et que je voyais des petits cons chez les juniors qui s'envoyaient des amphets, c'était pas une une exception, juste une gangrène, juste des types qui se faisaient de l'oseille à revendre des produits interdits et à empoisonner des coureurs qui, comme tu le dis, gagnaient trois primes pour arrondir les fins de mois.
J'ai toujours eu beaucoup de doutes sur les types qui courraient la prime ou qui vendaient les courses en fin de saison de peur de marquer des points et de monter de caté. Je trouve ça détestable, irrespectueux, ni pour soi ni pour son sport. pour tout te dire, je n'ai jamais vu un type clair être intéressé par l'argent dans le cyclisme. Y a comme un truc incompatible dans ton récit, un truc qui sonne faux, c'est l'association passion et besoin.
Quand on pratique un sport par passion comme tu dis, on ne s'en sert pas pour se "faire une deuxième paye", surtout pas dans le cyclisme. Parce que tout le monde sait comment ça fonctionne, tu le sais, je le sais.

