Je te rappelle nos points d'accord et de désaccord, afin de t'éviter de réitérer la remarque puérile et dénuée de pertinence que tu viens de nous infliger :
Pascal L a écrit :
Pour conclure je vais insister sur les points d'accord tout en ne cachant pas les divergences importantes que nous avons :
1) Ok avec toi pour penser que les gains de puissance causés par le dopage n'ont cessé de baisser depuis environ 1998 ;
2) Ok avec toi pour considérer qu'il y a eu un effet important et mesurable de l'introduction du passeport biologique, et qu'il n'est donc pas absolument impossible d'être compétitif sans dopage de grande ampleur depuis 2008 ;
3) Gros désaccord sur l'évaluation du gain de puissance possible dans les années 2000/2008 ;
4) Gros désaccord sur la thèse selon laquelle "le tour est clean" depuis 2008 (mais là notre désaccord est déjà tranché en ma faveur par les faits non ?).
L'adjectif "clownesque", proféré sur ce forum par NTQ, et dont je maintiens qu'il est adéquat à ton sujet, ne portait aucunement sur la thèse d'une baisse continue de performances entre 1997 (disons) et aujourd'hui, mais sur les points 3) et 4) listés ci-dessus.
Plus précisément, tu considères de façon clownesque que le gain de performance apporté par le dopage sanguin a tellement baissé qu'il aurait atteint, à partir de 2000, le chiffre de seulement +2%.
Pour que chacun puisse mesurer à quel point le qualificatif de "clown" te convient, je vais commencer par t'informer d'un point.
Je pense que s'il y a une personne dans tout l'univers que l'on ne peut pas suspecter de sévérité à l'égard de LA, ni de surestimer l'influence physiologique du dopage, c'est le docteur Ferrari.
Si une personne sur ce forum est en désaccord sur ce point, qu'elle se manifeste qu'on rigole un bon coup !
Et bien le docteur Ferrari estime que l'influence du dopage pendant la carrière de LA est 2,25 fois plus importante que l'estimation grotesque que tu as publiée sur ce forum (moyenne de 4,5% pour Ferrari, contre 2% pour toi).
Oui, vous avez tous bien lu,
Ferrari est 2,25 fois moins clownesque que Silver0l dans le domaine du dopage.
En effet Ferrari estime pour sa part l'effet du seul dopage sanguin à un gain de de performance "
de 3 à 6%" ! Source :
http://velonews.competitor.com/2013/01/ ... epo_272569 ; Ferrari ne précise pas s'il s'agit d'un gain en puissance, ou d'une autre sorte de gain — je supposerai que c'est un gain en puissance puisque dans ce contexte c'est l'hypothèse la plus naturelle.
Il ajoute que le même effet peut-être obtenu par un entraînement d'altitude (ce qui montre que lui aussi a des pulsions clownesques).
Bien entendu les chiffres de Ferrari sont complètement faux. Néanmoins constatons jusqu'à quel niveau d'indignité intellectuelle (ou d'idiotie et d'incompétence, au choix) tu n'as pas eu peur de descendre :
tu considères que le docteur Ferrari surestimes l'influence du dopage sanguin pendant l'ère Armstrong d'un facteur de 2,25 !
Il y a deux façons de montrer que les chiffres de Ferrari sont grotesques (et donc les tiens hyper-grotesques) :
(i) raisonner à partir des données de puissance mesurées dans les ascensions, et montrer que si baisse des puissances il y a bien eu entre 1997 et 2005, cette baisse fut relativement modeste — certainement pas d'un gain de 15% à 5% par exemple.
(ii) raisonner à partir de nos connaissances de la physiologie humaine, à la façon de Vaughters.
Pour le moment je vais utiliser la méthode (i) ; ne t'inquiète pas, j'ai aussi quelques notions concernant la méthode (ii) mais je garde ça sous le coude pour plus tard.
Voici un article tout à fait exhaustif sur les vitesses ascensionnelles de LA et des cyclistes de son époque :
http://www.phys.washington.edu/users/sa ... html#XADHz
Que peux-t-on déduire de ce genre de données ? Le mieux est de jeter un coup d'oeil à la courbe synthétique indiquant la variation des puissances estimées au cours du temps, par exemple dans la montée de l'Alpe d'Huez :
Si l'on synthétise tout cela dans un diagramme afin de comparer les trois périodes qui nous intéressent, on obtient cela :
Source :
http://veloclinic.tumblr.com/post/38857 ... ing-yields
En données chiffrées :
(i) pour la période 1995/1996, 6,1 watts/kg en moyenne
(ii) en 2003/2004/2006, 6 watts/kg en moyenne
(iii) pour la période postérieure au passeport, 5,6 watts/kg en moyenne
En moyenne, la baisse des puissances estimées sur des années pertinentes (entre l'ère "chargés comme des mules" et l'ère "intelligente et subtile", pour reprendre ta formulation dont on mesure maintenant le degré d'inadéquation) est donc de 1,64%.
Note qu'il s'agit de moyennes, et que donc que tout ce raisonnement est favorable à Armstrong, dont on sait grâce au rapport de l'USADA qu'il disposait d'un système de dopage supérieur à celui des autres coureurs et qu'il était particulièrement réceptif au dopage sanguin.
On aurait aussi pu raisonner directement à partir de la physiologie humaine et atteindre des conclusions semblables par une autre voie, j'ai quelques papiers sous le coude au cas où quelqu'un voudrait se risquer sur ce terrain.
Pour résumer, nous avons discuté l'hypothèse clownesque de Ferrari (gain de 4,5% sous l'ère LA), et l'hypothèse hyper-clownesque de Silver0l (gain de 2%). Aucune des ces hypothèses n'est compatible avec les données concernant les vitesse ascensionnelles. Ces données suggèrent plutôt que le gain de puissance apporté par le dopage sanguin n'a baissé que d'environ 1,64% entre la grande période de l'EPO et l'ère LA. Ce qui rejoint les conclusions d'un insider comme Vaughters.
Pour conclure, une petite vidéo qui illustre ce dopage "subtil et intelligent" dont parle Silver0l. Rappelons que LA détient 2 des 5 meilleurs chronos de la montée de l'Alpe, les trois meilleurs étant détenus par Pantani (qui avait une toute autre classe). La vidéo concerne le Tour 2003, donc ce n'est même pas une victoire de LA, mais les attitudes des protagonistes dans la montée sont assez drôles, on est vraiment dans la continuité des années 90 :