
Au cœur de l’été dernier, Héléna Krasniak, vingt-deux ans dans quelques jours, a eu la peur de sa vie alors qu’elle roulait en compagnie d’un ami triathlète. À Saint-Rémy, sur le chemin de Semécourt où elle habite, la championne de Lorraine de contre-la-montre a été percutée par une voiture. « On roulait bien à droite parce qu’à cet endroit la route est très étroite. Et une voiture est arrivée en face. Je l’ai vue au dernier moment et je n’ai pas eu le temps de l’éviter », raconte la Mosellane, qui avait disputé le championnat de France quelques semaines plus tôt. Le conducteur, qui arrivait à vive allure n’a pas freiné, soi-disant parce qu’il n’avait pas vu la cycliste toute de rose vêtue, y compris son vélo, au cours d’une journée ensoleillée. « Je me dis que ce n’est pas possible. »
Son vélo a fini sous les roues de la voiture et elle dans le pare-brise. L’étudiante en comptabilité et gestion a dû passer par la table d’opération pour soigner une épaule droite meurtrie avant d’être immobilisée pendant quatre semaines et de commencer la rééducation.
Depuis, elle s’est contentée de deux sorties. « La première fois , confie-t-elle, c’était deux mois et demi après l’accident avec mon père. J’étais un peu crispée dès qu’on croisait une voiture. La deuxième, c’était en groupe avec mon club. » Cette mésaventure n’a pas dissuadé la sœur de Julie, vice-championne de France sur route, de continuer à assouvir sa passion. « J’en ai envie parce que j’ai envie de faire du triathlon. Le jour où je reprendrai, je ferai comme l’an dernier, mais il faut que je me lance… Le vélo, ce n’est pas que des accidents ! » La prudence reste mère de sûreté. « Un moment d’inattention peut être fatal. La route, c’est la jungle ! Il faut respecter le code de la route , rappelle-t-elle. Quand on est cycliste encore plus car on est le plus faible. Mais un automobiliste aussi : ça peut lui ruiner sa vie. »