Que se passe-t-il dans la tête d'un champion cycliste à bout de forces, qu'est-ce qui le pousse à avancer encore et encore quitte à finir complètement largué juste devant la voiture balai dans une étape de montagne?
C'est la mésaventure arrivée au champion de France Luc Leblanc en 1992 sur l'étape de l'Alpe d'Huez qu'il finit seul et hors délai après avoir pris un éclat de 30 mn lors de l'étape précédente de Sestrières.
En plus il semble que le maillot de champion de France sur le Tour ne porte pas toujours chance (on se souvient de victoires d'étapes de Jacky Durand ou Voeckler aussi je crois, mais de pas mal de galères aussi).
Le seul fait de vouloir absolument finir même dans un état de détresse est quelquechose de très très estimable. Il montre énormément de courage d'autant que j'imagine qu'il était venu sur le Tour cette année-là avec d'autres ambitions (il avait terminé 5ème en 1991). Certains coureurs de renom (on pense surtout aux sprinteurs c'est vrai, les autres sont heureusement beaucoup plus courageux) mettent rapidement le clignotant pour un oui ou pour un non dans les grandes courses à étapes de nos jours.
1er éclat: 1/2 heure à Sestrières réaction à l'arrivée qui commence à 2'48
2ème éclat 3/4 d'heure, pas d'image de l'arrivée à l'Alpe dans le résumé, mais passage seul au Galibier lâché loin de l'arrivée à 6mn :
Bizarrement quand on évoque la carrière de Luc Leblanc il ne faut pas oublier les hauts (Hautacam

et les championnats du monde en Sicile en 1994 notamment). Il semble que sa détresse ou à tout le moins la sensibilité qu'il a montrée ce jour-là l'ait poursuivi quelques temps. Dans une encyclopédie en ligne il a injustement été qualifié de "Un peu fragile sur les plans physique et psychologique"... N'importe quoi!
http://www.universalis.fr/encyclopedie/luc-leblanc/