
Samedi, le 67eme Tour d'Espagne sera lancé de Pampelune, pour 3300km. Alberto Contador, de retour de suspension pour dopage, sera la principale attraction de cette Vuelta disputée entièrement dans le Nord du pays, et qui donne la part belle aux grimpeurs. Tour d'horizon des favoris.
Alberto Contador, le retour du banni
Le 6 février dernier, Alberto Contador était suspendu deux ans rétroactivement pour son contrôle positif au clembutérol sur le Tour de France 2010. Autorisé à recourir à partir du 5 août, il a pris part au Tour du Bénélux, dont il a pris la quatrième place. Une belle performance pour « El Pistolero », qui sera l’attraction principale de cette Vuelta. Le coureur Saxo-Bank ne vise rien d’autre que la victoire, mais espère que son manque de compétition ne lui posera pas problème, même s’il s’est entraîné comme jamais durant cette période de repos forcé. Au vu du profil très montagneux de ce Tour d’Espagne (6 arrivées au sommet !), on devrait rapidement savoir si Contador a les moyens de ses ambitions.
Christopher Froome, le triomphe de l’équipier modèle ?
C’est le coureur dont Contador se méfie le plus. Deuxième de la Vuelta l’an passé, et surtout deuxième du Tour de France derrière son leader Bradley Wiggins, Christopher Froome devrait logiquement briller sur les routes espagnoles. Excellent grimpeur, très bon rouleur, le natif du Kenya pourra compter sur la redoutable équipe Sky, avec notamment Juan Antonio Flecha, Richie Porte ou Rigoberto Uran à ses côtés. Reste à savoir s’il pourra enchaîner les performances, après son excellent Tour de France et sa médaille de bronze olympique décrochée sur le contre-la-montre.
La confirmation pour Cobo ?
Vainqueur surprise l’an dernier, Juan José Cobo remet son titre en jeu, afin de devenir le premier coureur depuis Roberto Heras en 2003-2004 à s’imposer deux fois de suite sur la Vuelta. Mais les pronostiqueurs sont peu nombreux à miser sur lui. L’Espagnol de 31 ans a rejoint Movistar au début de la saison, mais on ne l’a quasiment pas vu. Il a terminé trentième du Tour de France mais sans coups d’éclat, et son meilleur résultat cette année est la dixième place du championnat d’Espagne du contre-la-montre. Pas dit que Cobo puisse surprendre son monde deux ans d’affilée…
Anton, Rodriguez, Valverde, les Espagnols aux dents longues
Sur les quinze dernières éditions de la Vuelta, la victoire est revenue à un Espagnol à neuf reprises. Igor Anton (Euskaltel) voudra briller dans ses montagnes basques et faire mieux que sa huitième place en 2007. Deuxième du Giro et vainqueur de la Flèche Wallonne, Joaquim Rodriguez (Katusha) a prouvé qu’il pouvait briller sur tous les terrains et sera, à 33 ans, un sérieux candidat au podium. Enfin, il ne faudra pas oublier Alejandro Valverde, qui a lui aussi purgé sa suspension et a effectué un retour gagnant, en s’imposant sur le Tour d’Andalousie, puis en finissant deuxième du Tour Down Under et troisième de Paris-Nice. Mais à 32 ans, les courses de trois semaines semblent un peu trop longues pour lui, à l’image de sa 113eme place sur Tour de France, malgré une victoire d’étape.
Van den Broeck – Gesink, la menace venue du Nord
Si la Vuelta ne sourit pas à un Espagnol ou un Britannique, c’est peut-être un Belge ou un Néerlandais qui inscrira son nom au palmarès. Quatrième du Tour de France, Jurgen van den Broeck sera le leader de l’équipe Lotto-Belisol. Huitième en 2011 et très bon grimpeur, le coureur de 29 ans peut prétendre au podium, voire plus. A 26 ans, Robert Gesink est plus jeune que tous les autres favoris, mais il pourrait bien remporter son premier grand Tour en 2012. Après avoir terminé septième en 2008 et sixième en 2009, le coureur néerlandais arrive à maturité pour faire éclater son talent sur cette Vuelta. Largué sur le Tour de France après avoir été perturbé par des chutes, il a d’ailleurs préféré abandonner pour mieux préparer le Tour d’Espagne.