Au bout de l'ennui pour certains. Après un scénario écrit à l'avance pour d'autres, l'un étant lié à l'autre sans doute...
Dans tous les cas, de suspense, il n'y en a eu guère après l'étape de la Planche des Belles Filles et le CLM qui a suivi. Même si le vainqueur et son second
En dévoilant son tracé 8 mois à l'avance, le TdF a une fois de plus favorisé la méchanisation voire l'ultra-professionnalisation de son épreuve.
Les équipes, les leaders, peuvent se préparer bien en amont pour cet objectif n°1 de la saison cycliste. Et même, recruter et bâtir leur formation selon le profil, les contraintes et les objectifs avoués. Certains diront qu'il en est de même dans beaucoup d'autres disciplines.
Sauf que le vélo, on le sait, n'est pas une science exacte et qu'une simple crevaison sinon une chute peut remettre en cause toute une préparation et stratégie. Et cela, trois semaines durant.
Le format actuel du TdF pousse-t-il forcément à produire et à assister à une épreuve insipide, aseptisée voire courue à l'avance sitôt le premier CLM individuel passé ?
A l'exception du TdF 1989 qui a vu la victoire de Lemond sur Fignon à l'issue d'un CLM d'anthologie, placer un CLM la veille de l'arrivée à Paris n'a jamais bouleversé le résultat final ni créé un suspens haletant. La popularité du football est due en partie à ce suspense, à ce facteur-chance et aux probabilités qu'une équipe peut marquer un but à la dernière minute et gagner...
Quand on lit les résultats du CLM de Chartres, on se rend compte que Wiggins colle plus de 3'38" à Nibali, 3e du Tour 2012. Et je ne parle de Froome, étant dans la même formation, un pacte de non-agression a scellé les ambitions du dauphin. P. Rolland, que d'aucuns voient comme un futur vainqueur de la Grande Boucle


Question : pourquoi les organisateurs insistent-ils à imposer un CLM individuel la veille de l'arrivée à Paris sachant que cet exercice solitaire n'a jamais créé ni de suspense ni de bouleversement, sinon dans les places intermédiaires du Top 10 dont tout le monde se fout au passage (hein, que P. Rolland termine 8e ou 9e, on s'en fiche un peu) ?
Ce CLM individuel placé la veille de l'arrivée est en fait une assurance tout risque pour celui qui maîtrise parfaitement cet effort. Qui peut ainsi "calculer" les temps à perdre éventuellement dans la montagne sur ses rivaux. On l'a vu encore l'an passé dans le duel Evans-Schleck.
Wiggins n'a pas été inquiété dans la montagne cette année, faute d'adversaires capables de l'attaquer. Mais il aurait très bien pu perdre 2, 3 voire 4 mn sur un pur grimpeur, sachant que son avantage sur l'exercice chronométré lui permettrait de refaire son retard.
Si le TdF est devenu certes une grosse machine sportive et médiatique hyper huilée, il a perdu depuis longtemps de son intérêt sportif (outre l'aspect du dopage) par un format sclérosé qui avantage avant tout les rouleurs (Merckx, Hinault, Fignon, Lemond, Indurain, Armstrong, Contador, Wiggins). Ce qui n'est pas forcément le cas en Italie et en Espagne où les grimpeurs purs peuvent s'illustrer et gagner. Alors que sur la Grande Boucle, les grimpeurs sont voués à un voire deux coups d'éclats, pas plus, façon Chiappucci ou Pantani.
Le salut de l'intérêt sportif de l'épreuve passe par sa notoriété, son leadership, une machine de communication gigantesque et des commentateurs exaltés, à la fois juges et parties, qui tentent d'électriser les téléspectateurs en galvaudant à l'envi des mots tels qu'exploit, panache, courage, efforts, souffrance, sueur, sang, entre autres.
Le 100e TdF en 2013 va-t-il présenter un format inédit ?
Avec, par exemple :
- moins d'étapes intermédiaires promises aux sprinters.
- un seul voire aucun CLM individuel, à l'exception du prologue.
- plus d'étapes de montagne, pas forcément plus longue, mais plus pentue.
- des étapes plus courtes (120-150 km max), donc forcément plus nerveuses, qui font généralement des dégâts et des écarts.
- des étapes de montagne dans les Alpes et les Pyrénées placées dès la première semaine ainsi qu'une courte étape de montagne (140 km) la veille de l'arrivée à Paris.
- une étape-surprise dont le tracé ne serait connu des coureurs-suiveurs que le matin même (je sais, pas très pratique pour faire venir des spectateurs au bord des routes mais à réfléchir).
- mais aussi plus de Thierry Adam, de Gérard Holtz et de J.-R. Godard... sur France 2. Ca, je sais, j'en demande trop

Voilà, à vos suggestions pour rendre le TdF plus passionnant, plus attractif

