Frank a écrit :Bonjour!
Je viens de regarder le 1500, course remportée par un chinois dominant complètement son sujet: basse fréquence mais super ampli et gros appuis, en permanence sous la minute, jambes très à l'économie (comme Manaudou) mais qui lors de leur mise en action lui permettent de battre le record du monde, avec un dernier 100 m en 55''... À montrer à tout ceux qui parmi nous souffrent de ''pull-addiction'' et prétendent que les jambes ne servent pas!!
Au final d'excellents résultats des français, mais comme d'hab les médias risquent d'insister plus sur le nombre de médailles que sur le nombre de finalistes et leur âge, alors que c'est essentiel. Mais ne boudons pas notre plaisir!
Merci pour ces magnifiques photos mises sur le forum dans la foulée du TDF, Kenzo!
À+!
Mouais, l'histoire des jambes, ça prouve moyennement qu'elles servent à quelque chose.
OK elles permettent à Sun Yang de mettre la patate dans les 100 derniers mètres pour arracher le record du monde, mais c'est rarement une situation dans laquelle se retrouve le triathlète moyen...
Ce qui m'interroge le plus, c'est le style de Sun Yang - en FQS très prononcé (FQS = Front Quadrant Swimming - voir Solarberg pour les détails
http://leplaisirdenager.blogspot.com/20 ... l-fqs.html).
Avant, je me disait que ça marchait surtout quand on avait un gros battement style Thorpe, mais là, force est de constater que ça marche aussi avec un battement pas trop fort.
La vraie question est: pourquoi le FQS est-il si efficace sur un nageur d'élite, mais aussi peu pratiqué par les triathlètes d'élite?
Une piste est sans doute à aller rechercher du côté de l'hydrodynamique. Les nageurs d'élite (moins d'1min au 100) sont sans doute assez proche des limites hydrodynamiques de la vitesse de nage - la limite à partir de laquelle le déplacement dans l'eau impose à un bateau de passer en mode planning - ce que les nageurs ne savent pas encore faire! (voir Froude etc).
A ces vitesses, on crée en nageant une vague dont la puissance augment avec le carré de la vitesse, un vrai mur hydrodynamique infranchissable.
Pour combattre ça, il faut être grand comme Sun Yang (ce qui diminue le nombre de Froude V / sqr(g*L) ), mais aussi, on peut utiliser le FQS pour créer une sorte de bulbe d'étrave comme suggéré par Solarberg, mais aussi sans doute pour augmenter une sorte de simili-ligne de flottaison, puisque dans ce style de nage on a un bras tendu devant soi pendant 80% du temps.
L'inconvénient de ce style, qui diminue fortement la cadence de bras, c'est qu'il faut pousser l'eau plus fort (forte accélération de la poussée), puisqu'on a toujours MV=mv: pour pousser un nageur M à la vitesse V vers l'avant, il faut pousser vers l'arrière une masse d'eau m avec la vitesse moyenne v et on doit avoir MV = mv. C'est un peu comme en vélo avec puissance = force* cadence.
Ceci (et non le battement de jambe) pourrait expliquer pourquoi le style FQS est efficace pour les nageurs d'élite, qui doivent ruser pour repousser les limites du mur hydrodynamique, mais pas pour les triathlètes, qui nagent à distance respectable de ce mur, et qui n'ont pas la force nécessaire pour pousser l'eau aussi vigoureusement que des nageurs d'élite qui se tapent 15 à 20 bornes par jour.