gitoune a écrit :Bonjour à tous! je suis un bon provincial, habitué des tri pas-cher-en nature-avec que des "vrais" licenciés" etc...et j'ai tenté l'aventure parisienne ce we, car c'était avant tout pour moi l'occasion de rendre visite à ma petite famille...
Le bilan est plutôt positif dans l'ensemble, l'endroit est évidemment unique, et contrairement à ce que j'attendais, je n'ai pas eu l'impression ni de boire du caca dans la Seine, ni de respirer de l'essence sur le parcours, il faut dire qu'à Paris dimanche matin 8heures du mat au mois de juillet, et qu'il n'y avait pas un chat dans les rues...
Le vélo: facile? plat en tout cas donc rapide...dangereux? Alors là j'hallucine carrément!!! je serais curieux de connaître le taux de chutes à Paris où ça roulait en paquets, et de le comparer avec celui de Nice par exemple, juste histoire de rigoler....

car si les "tapettes" du drafting ne savent pas rouler en paquet, je crois qu'il y a aussi un bon nombre de vrais mercenaires, des costauds de la distance Reine et du "No draft" qui se plantent tout seuls comme des grands....
Quand au drafting proprement dit, inutile de relancer un débat sans fin, mais bon ça me démange

oui, bien sur, ça rend le vélo "facile"

quand ça roule vite et que tu fais ta part de travail, tu as largement de quoi te faire

! Allez mettre des "cadors" des tris de province sans draft ne serais-ce que sur une 3° caté FFC, je pense que la moitié ne tiens même pas les roues plus de 20 km...(alors que pourtant, c'est facile de sucer une roue?

) et SI tu repères un suceur, rien ne t'empêche de choper 4-5 gars, de parler (donc de faire marcher un peu ton cerveau

) et de placer une bonne mine suivie de relais réguliers pour lâcher les suceurs que ne bossent pas...
Apporter son vélo la veille? chiant effectivement...En fait le groupe 1 partait à la mise à l'eau à 7h15, donc si on imagine qu'avant ça, il faut "caser" l'installation de 3000 vélos ça nous fait arriver sur place à quelle heure

la encore, je me doute que certains ne se seraient pas privés pour chier sur l'organisation, j'irai presque jusqu'à dire que ce serait les mêmes...je serais curieux d'avoir les propositions de certains "yaka" et "faucon" pour l'organisation pragmatique d'un triathlon avec les contraintes suivantes: 3000 participants + contraintes de circulation fluviale et urbaine...et je ne parle même pas du budget.
Oui, moi aussi je préfère les triathlons en nature, la mer, la montagne, "l'intimité" de 2 ou 300 concurrents, oui je préfère faire un effort dans un petit col ou au milieu des vignes où d'un petit valons champêtre...(alors sur ce coup, l'orga ils ont carrément abusé, à ce prix, ils auraient pu faire installer une montagne!
Le triathlon se médiatise et se popularise en France et dans le monde, avec deux conséquences que nous n'aimons pas: qui dit popularité dit média dit pub dit fric dit entreprises qui veulent faire du profit -sur notre dos-....non mais sérieusement, comment en vouloir à ces chercheurs de profits quand la moitié d'entre nous représente une manne financière prête à lâcher plusieurs milliers d'euro dans leur vélo (pour le plaisir, pas pour aller plus vite, ça va de soi

) et qui pleurnichent parce qu'on les "saigne" à 60 euro...je pense que ça ferait rire un peu jaune tout ceux qui n'ont pas de gros moyens et qui visitent le forum...
La deuxième conséquence de cette popularisation du tri est à mon avis celle qui nous gêne le plus, mais ce n'est pas politiquement correct d'en parler ici

Notre égo, oui, ce fameux égo qui nous permet de briller en société, au boulot, en famille, cet égo qui nous fait frissonner quand on entend encore et encore: "whaouuuu, toi tu fais du triathlon!!!!! le sport le plus dur du monde! Comme tu dois être costaud, comme tu dois avoir de la volontéééééé! moi je pourrais jamais, hé les gars, venez tous voir, ya un mec qui fait du TRI-A-THLOOOOOON!....Et oui, il fait se rendre à l'évidence, ce sport perd sont côté élitiste, et on se sent tous un peu moins "exceptionnels" de faire du tri quand on se retrouve dans un parc à vélo à côté d'un gros bedonnant qui se lance le défi de sa vie ou d'un groupe de sportifs du dimanche fumeurs et pleins de bière qui veut passer un moment sympa lors d'un tri-relais...La vérité est que les 3/4 des licenciés que nous sommes, "pur et durs vrais de vrais" ne passeront jamais sous les 40min aux 10Km ou n'auront jamais les jambes pour finir une 3° caté en vélo, ce qui n'a pourtant rien d’exceptionnel...
Ce que je dis ici est avant tout une autocritique

qui peut être peut s'appliquer à d'autres confrères triathlètes, pas à tous évidemment, alors pas la peine de me sauter dessus les dents en avant

(sauf les hypersucceptibles qui ne pourront pas s'en empêcher, mais je crois qu'il n'y en a pas sur ce forum

)
Bon nombre de pères de familles que nous sommes sur ce forum, expliquons à nos gamins qu'il ne faut pas dire "les épinards, c'est dégueulasse, la cuisinière elle est trop nase" mais plutôt "non merci maman je n'aime pas les épinards mais ça n'engage que moi" , faisons en autant vis à vis de tel ou tel triathlon qui nous déplais, en évitant de dégainer à la première occasion nos "c'est de la merde etc..."
Oui il faut critiquer pour améliorer, mais gardons un peu d'humilité, beaucoup d'autodérision

et de temps en temps un peu de respect pour ceux qui organisent, avec ou sans fric, avec ou sans contraintes, et sans qui il n'y aurait ni triathlons pourris Parisiens, ni triathlon de ouf mythiques, sans qui nous n'aurions rien.