Bon alors... pas où je commence et puis... qu'est ce que je viens foutre ici moi...
Pour mettre les choses au clair, je n'ai aucune crédibilité en terme d'analyse et connaissances biomécaniques, référence en diplôme du sport, expérience du haut niveau, etc... le seul truc que j'ai c'est que j'aime expérimenter, comprendre et ne pas m'enfermer dans les "ça ça marche pas". Tant que je n'ai pas essayé et compris pourquoi ça ne marchait pas (ou qu'on ne m'a pas prouvé par A+B), ben je gobe pas...
Du coup j'ai tenté pas mal de truc, tant niveau matos que position, pour voir, mesurer, tester et essayer de comprendre et apprendre.
J'ai saoulé pas mal de gars aussi (NTQ, Joel, Hugo,...) par mp, tél, soirée pizza bière ou caviar champagne, etc...) bref. Pardon avec retard à tous ceux là et pardon à tous les lecteurs de forum de tri (pas que de tri).
Au final, aujourd'hui, je ne suis pas foutu de bien positionner quelqu'un, juste d'avoir la sensation quand il est bien positionné de me dire en le voyant pédaler en faux plat montant (putain, il est bien positionné là!)...
Mon avis sur le positionnement?
C'est un beau bordel...
Je mets de côté l'aéro car mis à part le fait de dire que debout = moins aéro que penché en avant = moins aéro qu'avec un prolongateur, seul le passage en soufflerie en conditions de course ou un parcours bien étalonné permet de voir ce qui marche vraiment. Et encore, après cela il faut adapter en fonction du type d'épreuve (longueur, parcours sinueux ou non, confort, nombre de bidons sur le vélo, fréquence de pédalage,...).
Pour le reste. Un bon positionnement est un positionnement qui permettrait de suivre un gars toute la saison, avec un protocole fiable reproductible liant les notions de confort (subjectif sur un effort court), puissance (objectif) dans les différents situations rencontrées (plat, côte, descente) (objectif mais plus dur), maniabilité (objectif), le tout en laissant à chaque fois le corps s'adapter (bien que je sois convaincu que les "habituations" soient très rapides.
Bref, c'est irréalisable pour les amateurs.
Un positionnement comme celui de joel permet de bien "dégrossir" si on part de loin, ou "d'affiner" si on a fait le boulot (perso, on a passé 3h sur la hauteur de selle, le reste était pas mal déjà, mais je sais que le reste est à adapter en fonction du parcours, et je sais dans quelles mesures, j'y reviendrai après). En fait c'est bien mieux qu'un positionnement c...c (no comment), basé sur un protocole de base qui vaut ce qu'il vaut et permet de mettre en évidence quelques "loups" (désaxement genou, hyperlaxité ou non de la cheville) et sur un regard expérimenté qui fait 50% du boulot (avec 30% en plus dans l'exploitation des données dans leur ensemble qui est basée sur l'expérience).
Au final, pour moi, comme pour l'entraînement il n'y a pas de recette miracle ni de méthode unique qui donne LA solution.
C'est tellement complexe, il y a tant d'interactions, que la seule vrai méthode est d'apprendre aux gens à s'entraîner ou dans notre cas leur apprendre à se positionner (apprendre à apprendre quoi).
En résumé, et au risque de paraître consensuel, il faut :
- tester une multitude de configurations différentes, en testant même les extrêmes pour bien comprendre qui agit sur quoi et comment, dans quelles conditions,
- se méfier des légendes urbaines ou comprendre leurs origines (pourquoi les pros ont une grande fréquence de pédalage, pourquoi on a l'impression d'avoir un vélo plus léger avec des jantes légères,pourquoi un vélo de tri "ça plante dans les bosses",...)
- lire les conseils et avis, la littérature, en notant les grands effets et les notions de base, mais sans les prendre comme une loi universelle, puis les tester sur soi,
- faire quelques positionnement avec des gars différents, une méthode différente et des approches différentes en gardant toujours un peu de recul sur ses convictions et celles des autres,
Tout mélanger, noter, tester, re tester et trouver SES grandes lignes et ce qui marche pour soi. Le pire c'est que parfois d'une année sur l'autre ça évolue! J'essaie allergique aux positions au delà de 76° et aujourd'hui beaucoup moins par exemple...
Ca demande du temps, de la sueur, du sang, des euros et des larmes... mais c'est ça qui est bon!
Le problème après ça c'est qu'on se prend la tête rapidement... exemple pour un parcours comme le MD de Troyes, c'est simple : position très avancée, aéro de la mort, je ne me pose pas de question... juste si je prends de quoi réparer ou pas et je ne mets que l'aérodrink.
Pour un parcours comme Nice, c'est la mort! Si je me mets à 78° je perds 3% de puissance VS 75° mais je peux me permettre de gagner en aéro et confort sur les portions roulantes mais je perds en maniabilité à certains endroits. Si je mets cintre aéro, je perds quelques secondes dans les changements de vitesse (sauf si j'avais du Di2 avec commandes déportées...) mais j'en regagne un peu en aéro. Si je me pose "un peu plus long", je gagne un peu en côte et en aéro (c'est lié à ma morphologie, sauf si je maigris beaucoup

) mais je perds en confort et se relever fait perdre des poignées de secondes, sauf si ça me permet de remonter un peu le cintre à aéro équivalente. j'ai un meilleur rendement en manivelles de 175mm, j'essaie même des 180mm... mais cela diminue la fréquence de pédalage et pose pb dans les descentes, du coup je mets une cassette avec une impasse sur le pignon de 12 en passant de 11 à 13... nickel si je n'ai pas besoin du 12 (11 en descente et 13 sur les faux plats descendants), mais sinon...
Aborder une config "consensuelle" est perturbante psychologiquement, mais une position trop extrême est risquée dans certaines conditions ou si les conditions sont changeantes mais peut permettre la grande perf si tout va bien...
Quand je vois des gars à nice en vélo de route sans rien d'autre, je me dis que si leur pied est d'être juste finisher pas de soucis, si c'est perfer... y'a problème
Quand j'en vois dans des positions aéro abracabrantesques, je me dis qu'un passage chez joel ou hugo leur ferait du bien, par contre pas chez un positionneur de culture "cycliste". S'ils souhaitent être performant à 95% c'est suffisant.
S'ils souhaitent vraiment pousser le truc, gagner quelques minutes sur IM, c'est en plus la soufflerie et essaie multiple de matos (pas forcément besoin de mettre cher...) pour apprendre à se connaître.
Y'a pas de secret.
L'expérience des autres est toujours bonne à prendre surtout quand... ils ont de l'expérience et le moins d'oeillères possible
Les études scientiques sont un élément important lorsqu'elles sont bien menées... et pas marketées
Sa propre expérience est irremplaçable
On est dans de l'humain, pas de la fabrication de boulon. La recette miracle n'existe pas. Il y a juste le livre de cuisine, le fabricant de la cuisinière, des casseroles, le plombier qui met le tuyau de gaz, différents chefs qui vous montrent leur façon de faire et... votre façon de faire à vous...