
Le ministère de l'intérieur vient de revoir à la hausse les tarifs d'indemnisation des gendarmes qui encadrent les courses. Le Tour-Poitou Charentes pourrait bien ne pas s'en relever.
"Le sport cycliste est en péril." Alain Clouet, l'organisateur du Tour Poitou-Charentes (TPC), est «plus qu'inquiet» concernant l'avenir de son épreuve ainsi que toutes les courses dont la sécurité est garantie par les gendarmes.
Il y a une semaine, il a pris connaissance des nouvelles tarifications fixées par le ministère de l'intérieur concernant l'indemnisation des gendarmes mobilisées lors des courses cyclistes.
Jusqu'alors, ce tarif était fixé à 2,40€ de l'heure. Mais le ministre de l'intérieur Brice Hortefeux vient d'indiquer qu'il passait à 12,33€, comme l'écrivait le quotidien L'Equipe dans son édition d'hier. Pourquoi une telle hausse? Pour aligner les tarifs sur ceux de la Police, explique le ministère.
22.000 € de surcoût
«Cela va grimper encore: l'indemnité sera portée à 13,95€ au 1er juillet pour atteindre 20€ en 2014», ajoute Alain Clouet qui a vite fait ses comptes. Le Tour Poitou-Charentes, qui s'est déroulé du 24 au 27 août dernier, a mobilisé «une escorte d'une vingtaine de gendarmes plus 160 placés au fil de l'itinéraire, explique son organisateur à la tête d'un budget d'environ 550.000€. Au total cela représente 1181 heures de présence. Pour la prochaine édition, avec les nouveaux tarifs en vigueur, cela nous coûtera 13.640€ plus cher.» Le surcoût se chiffrerait à 22.000€ à l'horizon 2014.
«Pour la prochaine édition on va se débrouiller, mais à terme c'est la mort du TPC.»
Si Alain Clouet estime que les anciens tarifs n'étaient «effectivement pas chers», il s'étrangle devant cette hausse radicale qui «porte un coup très dur au cyclisme» et estime cette mesure injuste: «Si nous indemnisons les gendarmes pour assurer la sécurité publique lors de nos courses, pourquoi ne demande-t-on pas la même chose au PSG lors des déploiements de CRS aux abords du Parc des Princes?» (Les clubs de foot payent déjà pour la sécurité en dehors des stades. Le PSG règle dans ce cadre 2 millions d'euros chaque saison, ndlr).
Alain Clouet ne compte pas en rester là. Il a déjà pris la plume pour alerter des députés ainsi que les présidents de conseils généraux et Ségolène Royal.
Et il mise sur le lobbying de la Fédération Française de Cyclisme. «Laissons faire nos instances. Marc Madiot (patron des équipes pros françaises) et David Lapppartient (le président de la FFC) ont écrit à Brice Hortefeux. On espère que ça ne va pas en rester là.»