Dans leur couple, les grandes décisions, c’était toujours elle qui les prenait. Eva avait commencé par la garde-robe de Tony : elle a donné les pantalons baggy du basketteur à ses frères, et l’a relooké en Ferragamo et Armani. « J’en ai fait un homme “slim” », notait-elle avec satisfaction. Ensuite, leur cérémonie de mariage, qu’elle avait organisée dans les moindres détails, débarquant même à Saint-Tropez pour superviser son enterrement de vie de garçon. Eva s’était occupée de la décoration de leur maison de San Antonio : « Cosy, très classique, confortable, fonctionnelle et chic », récitait Tony.
Quand Eva Longoria a découvert, fin octobre, que son mari, Tony Parker, avait échangé plus d’une centaine de « sextos » avec une autre femme, elle a d’abord beaucoup pleuré. Puis elle a repris les choses en main. Tony aurait proposé de demander le divorce lui-même, pour minimiser le scandale. Dans un premier temps, Eva aurait accepté. Avant de changer d’avis et de déposer les papiers du divorce, mercredi 17 novembre. Le timing est parfait : le jour même, le magazine « US Weekly » annonce en exclusivité leur séparation. En entendant la nouvelle, le Tout-Hollywood est tombé de sa chaise. La plus venimeuse des commères n’aurait pas osé prédire une telle issue : les dernières rumeurs leur prêtaient plutôt des projets d’adoption
La demande de divorce d’Eva Jacqueline Longoria Parker, déposée le 17 novembre à Los Angeles. Si l’on en croit le formulaire, la date de la séparation reste « à déterminer »
Tony Parker et Eva Longoria se sont rencontrés en novembre 2004, dans le vestiaire des San Antonio Spurs, où Enrique Longoria, fan de basket, avait entraîné sa fille. William Anthony Parker II est alors à la porte de la gloire : repéré au Paris Basket Racing, le Frenchie, qui a pour idole Michael Jordan, commence à se faire une place en NBA, « le rêve de chaque seconde de ma vie », nous confiait-il en 2005. Quand il rencontre la plus délurée des « Desperate Housewives », Loriane, sa petite amie française, est vite oubliée.
Du haut de son 1,57 mètre, Eva Jacqueline Longoria offre un concentré du rêve américain. A Hollywood, cette ancienne Miss Corpus Christi a gravi consciencieusement tous les échelons : beaucoup de navets, un rôle dans « Les feux de l’amour », puis la consécration avec « Desperate Housewives ». Parmi le casting de la série culte, elle n’est pas la plus encensée par les critiques ni la plus bombardée de récompenses, mais c’est elle qui décroche le plus de contrats publicitaires.
Côté cœur, elle a de la marge de progression : son premier mari, Tyler Christopher, dont elle a divorcé en 2004, était un acteur spécialisé dans les soap operas. Eva est une rigolote, prête à se déguiser en jambon – comme à l’occasion des derniers MTV Music Awards – pour amuser la galerie, mais cette « bomba latina » a des principes, hérités de sa grand-mère qui laisse des messages furibards sur son répondeur à chaque fois qu’à l’écran Gabrielle Solis culbute son jardinier. Eva est d’accord : « On ne badine pas avec le mariage, c’est quelque chose de sacré », répète-t-elle. Tony était donc prévenu.
Leurs noces, en juillet 2007, correspondent à l’idée que Hollywood se fait d’un grand mariage à la française : une semaine de vacances dans des lieux de carte postale (Saint-Tropez, Disneyland Paris et Le Mont-Saint-Michel), une cérémonie en face du Louvre, à Saint-Germain-l’Auxerrois décoré de milliers de roses rouges, 200 invités sortis du petit écran ou des terrains de basket. La réception se déroule au château de Vaux-le-Vicomte. « On dirait Versailles », s’extasient les copines de la mariée.
Les manuels de développement personnel, dont raffolent les Américaines, vous le diront : un mariage, c’est du travail. Alors, Eva ne ménage pas ses efforts. Leurs carrières les séparent pendant la semaine mais, dès qu’elle le peut, elle quitte Los Angeles, où ont lieu les tournages, pour rejoindre son mari, à San Antonio ou ailleurs.
Pas question d’être une « WAG » (wife and girlfriend) version Victoria Beckham. Eva mouille le maillot dans les tribunes, s’époumone, virevolte. Les coéquipiers de « Tipi » l’adoptent, les sponsors en raffolent. A la maison, les (rares) fois où ils s’y trouvent ensemble, elle cuisine français, des filets mignons accompagnés de purée (« Il n’aime pas les légumes autant que moi », se désole-t-elle) et du poulet au citron. C’est que Tony n’apprécie pas trop sa spécialité, la cuisine mexicaine.
Il n’aime pas trop « Desperate Housewives », non plus : il a regardé les six saisons en accéléré, ne s’arrêtant qu’aux scènes de sa femme. L’actrice, elle, jure tout adorer du pays d’origine de son mari. Leur cave renferme désormais 1 500 bouteilles de vin. Elle appelle son homme « mon amour », en VO dans le texte, et parle foie gras comme une vraie Périgourdine. Elle qui soutient d’ordinaire le Parti démocrate se passionne soudain pour Ségolène Royal.
Elle n’oublie pas non plus de pimenter leur quotidien. Eva confie préférer se promener chez eux dans le plus simple appareil : « Ça rend fou Tony, il ne peut pas s’empêcher de me toucher », glisse-t-elle. Elle s’est fait tatouer les initiales de son mari « à un endroit que lui seul peut voir », et « nine » (9, le numéro de Tony chez les Spurs) à la base de la nuque. Lui est interdit d’alliance sur le terrain, mais s’est fait inscrire, sur l’annulaire gauche, la date de leur mariage « 7-07-07 ».
Tony est un grand gamin très famille (il est proche de sa mère, Pamela, dont Eva a aussitôt décidé de devenir la meilleure copine), qui adore les jeux vidéo, le rap et la télé. Eva, avec sept ans de plus que lui, a compris qu’il faut le prendre par le jeu, et par le rire. Elle le taquine jusqu’à ce qu’il se décolle de sa PlayStation, et transforme une séance photo pour Paris Match en bataille de polochons.
De nature plutôt flegmatique loin des parquets de basket, Tony est fasciné par ce tourbillon perpétuel. Du haut de son 1,88 mètre, il essaie de jouer au protecteur. Quand le couple participe à « Fort Boyard », en juin 2009, il prévient : « Moi, tu me fais faire tout ce que tu veux. Mais attention à ma femme, elle est fragile. » En fait, l’équipe voit débarquer une candidate ultra-préparée, qui a regardé entre-temps l’intégrale des émissions et ne montre d’angoisse que quand son mari est en difficulté.
Aujourd’hui, les amis de l’actrice et notamment son ex, Mario Lopez, présentateur télé devenu son porte-parole officieux, affirment que, tout en clamant son bonheur à longueur d’interviews, elle avait déjà eu des doutes sur la fidélité de Tony. Eva se méfiait des groupies, cauchemar de toutes les épouses de sportifs. En fait, c’est avec la femme d’un de ses ex-coéquipiers que Tony aurait fauté. Brent Barry a joué chez les Spurs de 2004 à 2008. Lui et sa femme, Erin, étaient devenus des amis du couple Parker. Ils avaient été invités à leur mariage, et Eva avait même demandé à Erin de participer à la parodie vidéo de « Grease » qu’elle a tournée avec Tony.
On a souvent vu les deux femmes côte à côte, dans les tribunes, pour soutenir leurs maris. Brent et Erin Barry sont également en instance de divorce, depuis le 29 octobre. Tony Parker se défend : entre Erin et lui, il n’y aurait eu « que » du flirt par SMS interposés, rien de plus. Du badinage à la française, dans un pays qui s’entête à appeler ça du « sexting ». Mais Eva refuse de voir en son mari un héritier musclé de Ronsard. Efficace dans le mariage, elle veut aussi l’être dans le divorce.
Tony a de la chance que le Texas ne soit plus le Far West : sa femme, qui a appris à tirer à l’âge de 4 ans, s’est contentée cette fois-ci de cocher, sur sa demande de divorce, la case « différences irréconciliables ». Le couple évoque une rupture « à l’amiable » mais, deux jours plus tard, Tony fait lui aussi une demande de divorce, pour contrer Eva qui réclame une pension alimentaire. Chacun sort sa calculette. L’actrice gagne 250 000 dollars par épisode de « Desperate Housewives ».
Il faut y ajouter les contrats publicitaires, qui lui auraient rapporté 12 millions de dollars entre juin 2009 et juin 2010. Lui gagne 13,5 millions cette année avec les Spurs, plus 16 millions de sponsoring l’an dernier. Il vient de signer une extension de contrat de quatre ans avec son équipe, soit 50 millions, garantis même en cas de blessure. Les experts estiment qu’il pourrait gagner 100 millions de dollars au total, avant l’heure de sa retraite sportive. Avec de telles sommes en jeu, le divorce ne sera peut-être pas si « amiable » que ça.
En attendant, l’ex-couple idéal fait (presque) comme si de rien n’était. Eva est sur le tournage de « Desperate Housewives », où toute l’équipe la soutient. Elle veut « mettre tout ça derrière elle », et « aller de l’avant », assure son entourage. Tony n’a jamais aussi bien joué : depuis l’annonce de son divorce, son équipe a terrassé les Chicago Bulls et les Utah Jazz de Salt Lake City. « J’ai le soutien de mes coéquipiers et du staff, dit-il. Je me concentre à 100 % sur les Spurs. » Le plus douloureux sera peut-être de faire disparaître les tatouages que chacun s’était fait graver par amour pour l’autre

I don't ride a bike to add days to my life. I ride a bike to add life to my days !!!