cross du républicain lorrain dimanche
on dirait que ca te gene de marcher dans la boue !!!
Pascal Thiébaut (dossard n°2) au cross du Républicain Lorrain, en 1989. Le Nancéien s’est imposé trois fois à Metz, tout en poursuivant des objectifs élevés pour l’été. Une époque révolue.
Le cross du Républicain Lorrain donne, dimanche à Metz, le coup d’envoi de la saison dans une spécialité de moins en moins prisée des athlètes. Courir dans les labours ne serait donc plus à la mode ?
Metz ouvre, dimanche, la saison de cross en Lorraine. L’épreuve orchestrée par Le Républicain Lorrain ne constitue pas seulement une première au calendrier : elle tient lieu d’exception. Grâce à l’organisation de plusieurs courses populaires, dont un challenge des entreprises qui pourrait, par sa vocation et son succès, passionner quelque sociologue du travail, la matinée au plan d’eau déformera sensiblement la réalité du cross en tant que discipline de l’athlétisme.
GRAND ANGLE
Le cross du Républicain Lorrain reste un rendez-vous (très) couru. La suite de la saison, beaucoup moins. « Nous observons, depuis deux ou trois ans, une certaine stabilisation du nombre de courses et du nombre de participants, après une baisse très nette au début des années 2000, explique David Duchêne, responsable des compétitions à la Ligue de Lorraine d’athlétisme. Cette saison, nous recensons treize cross, championnats régionaux compris, dont un seul dans la Meuse. La Lorraine en abritait une vingtaine au début des années 2000, entre vingt-cinq et trente dans les années 80. »
Spécialiste du demi-fond au sein de l’équipe technique régionale, Laurent Gobert s’est penché sur l’évolution de la participation, lors des championnats de Lorraine de cross, depuis 1998. Sur un peu plus de dix ans, le constat s’avère édifiant : si, chez les femmes, les chiffres se révèlent à peu près constants malgré quelques nuances (nombre divisé par deux chez les cadettes et chez les espoirs), chez les hommes, en revanche, « la baisse globale est continue : 465 arrivants en 1998, 315 en 2010, des effectifs divisés par deux chez les juniors, en diminution de 30 % chez les cadets, des seniors passés de 159 à 63… ». Florange avait accueilli les Régionaux en 1993, avec un peloton de 252 seniors ; ils n’étaient plus que 78, au même endroit, dix-sept ans plus tard…
« Convaincu de ses bienfaits »
David Duchêne y voit le résultat d’une « évolution des mentalités », en plus d’une offre plus fournie : la concurrence, croit-il remarquer, a entraîné une diminution de la pratique historique du cross en milieu scolaire. « Mais c’est surtout une question de culture, dit-il : le cross implique de savoir souffrir et se faire mal, ce qui n’est visiblement plus dans l’air du temps. » La multiplication des épreuves sur route, plus lucratives et moins salissantes, a également causé du tort, mécaniquement, aux courses dans les labours :
dimanche, les 10 kilomètres de Vittel attireront quatre à cinq cents participants dans les rues de la cité thermale… (500 euros au 1er

)
En organisant un challenge sur la saison, dotations à la clé, la Ligue de Lorraine a tenté d’organiser la résistance. Et les entraîneurs de demi-fond continuent à entretenir une pratique aux charmes surannés, même si les réticences qu’elle suscite ne leur échappent pas, et pour cause : « Je fais courir des cross à tous mes athlètes, même ceux dont les objectifs hivernaux concernent uniquement les compétitions en salle, explique Frédéric Fabiani, cadre technique à l’ASPTT Nancy. Une bonne saison de cross prépare une bonne saison estivale, ce ne sont pas que des mots, je le vérifiais. »
Originaire de Serémange, dans la vallée de la Fensch, ancien très bon coureur de 800 m (1’50"75), Frédéric Fabiani a été l’exemple du crossman contrarié : « Je n’aimais pas ça, affirme-t-il aujourd’hui avec le recul de ses trente-sept ans, je n’y prenais pas de plaisir, un cross revenait pour moi à un marathon, mais j’étais convaincu de ses bienfaits, physiquement bien sûr, mais aussi mentalement car l’exercice apprenait à puiser au plus profond de ses ressources. » Sur les berges du plan d’eau, les coureurs du dimanche ne se poseront pas les mêmes questions. Quelques athlètes, quant à eux, se demanderont ce qu’ils viennent faire dans cette galère, à la rubrique des faits d’hiver.
I don't ride a bike to add days to my life. I ride a bike to add life to my days !!!