Des naturistes du Cap d'Agde s'élèvent contre sa dérive "libertine"
L'image du Cap d'Agde et de son village naturiste s'est-elle dégradée? C'est ce qu'affirment des adeptes du nudisme, des "traditionnels", en dénonçant une dérive "libertine" de la station balnéaire héraultaise, qui fête cette année ses quarante ans.
Lundi, lors d'un conseil municipal, la conseillère d'opposition (non inscrite) Florence Denestebe a interpellé le député-maire UMP Gilles d'Ettore sur ce sujet et déploré, dans une question orale, que "dès les premiers rayons du soleil, un quartier du Cap d'Agde devienne la capitale européenne du libertinage".
Au retour des beaux jours, "une clientèle alliant voyeurisme et exhibitionnisme se mélange (...) à la clientèle habituelle et familiale des naturistes traditionnels", a-t-elle déclaré, pointant des dérives, en public, dans les pratiques sexuelles.
Elle a profité du Conseil pour demander au maire "d'intervenir", craignant que "l'image trop sexuelle" du Cap d'Agde ne se traduise à terme "par une explosion de la clientèle libertine au-delà du seul quartier naturiste".
Un quartier qui a fait du Cap d'Agde, depuis 40 ans, une des destinations privilégiées en Méditerranée pour tous les adeptes du naturisme.
"Mais nous, quand on a acheté, c'était pour vivre nu, vivre avec le soleil, on voulait une vie naturelle", dit, anonymement, un habitant, propriétaire au Cap d'Agde depuis 34 ans. "Aujourd'hui, c'est une faune qui vient", affirme-t-il.
Un avis partagé par un groupe de protestataires venu assister au Conseil municipal et qui en est sorti en vociférant en raison de l'absence de débat. Pour eux, la nouvelle clientèle imprime au quartier, un site fermé et sécurisé, une atmosphère "sexy" voire "pornographique" qui n'a plus rien à voir avec l'ambiance "harmonie avec la nature" que recherchaient les nudistes du début.
"On a assisté depuis 20 ans à l'émergence d'un phénomène de société", a reconnu le maire lors du Conseil. Mais ce phénomène "ne constitue pas une exclusivité agathoise", a-t-il précisé.
Contacté par l'AFP, il assure que le groupe - une petite trentaine de personnes - qui a manifesté son mécontentement lors du Conseil n'est pas représentatif "de tous les naturistes". Et, surtout, il pointe l'absence de plaintes au commissariat. "Donc on parle dans le vide", dit M. d'Ettore, qui s'interdit de "porter un jugement de valeur sur les pratiques sexuelles des gens".
Confessant qu'il ne se voit pas "mettre un policier derrière les 40.000 naturistes", il préfère rappeler les mesures qu'il a prises, notamment en faveur de la protection des enfants, avec l'interdiction pour les établissements spécialisés d'accueillir des mineurs, avec "tolérance zéro".
Lors du Conseil, il avait surtout rappelé sa volonté d'inscrire le Cap d'Agde dans "un territoire exceptionnel" - littoral, arrière-pays, canal du midi - pour booster un tourisme de qualité.
Ce qui n'a pas calmé les naturistes mécontents, qui exigent "que les pouvoirs publics se mobilisent pour
éviter les excès".
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