

Un mandat d'arrêt a été lancé contre un détenu du centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville (Meurthe-et-Moselle), qui bénéficiait d'une permission de sortie le temps de participer à une course pédestre qu'il n'a jamais terminée, a-t-on appris mardi de source judiciaire.
Le fugitif, âgé de 48 ans, avait obtenu une permission de sortie pour participer, dimanche dernier, aux "Foulées de Longemer" (Vosges), une course à pied de 10 km au départ de laquelle il s'est présenté.
"Mais il n'a jamais franchi la ligne d'arrivée", a indiqué à l'AFP le vice-procureur de Nancy, Philippe Nativel, qui a rappelé que le détenu avait déjà bénéficié de quatre permissions de sortie dans le passé, sans incident.
"En général, les détenus en bénéficient pour des motifs sportifs, lorsqu'ils ont fait des efforts particuliers en détention. Il y a certes toujours une part de risque, mais il y a très peu d'évasions", a-t-il poursuivi.
Le fugitif, originaire de Besançon, purgeait une peine de 6 ans d'emprisonnement pour escroquerie depuis novembre 2007.
Longemer (88): le détenu marathonien s'évade par amour

Au bout de 3 km (sur les 10 de la compétition ), au lieu de prendre à gauche, il a pris à droite », explique, devant le TGI de Nancy, M e Aurélie Vaxelaire pour la défense de ce détenu du centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville engagé le 1 er août dernier aux Foulées de Longemer.
« Au bout de 3 km, au lieu de prendre à gauche, il a pris à droite », explique, hier, devant le TGI de Nancy, Me Aurélie Vaxelaire pour la défense de ce détenu du centre pénitentiaire de Nancy-Maxéville engagé le 1er août dernier aux Foulées de Longemer. Il n’est pas simplement jugé en comparution immédiate pour une erreur ou un défaut de latéralisation, mais bien pour évasion
Dans le groupe de tête, ce sportif de 49 ans qui adore courir collait deux Kenyans au train quand il a décidé de ne plus suivre le tracé de l’épreuve et de lui donner une orientation plein sud.
« Il n’a pas préparé son évasion. Deux jours avant il n’y avait même pas pensé », explique le conseil du quadra qui, ce jour-là, n’a plus qu’un seul objectif : atteindre Marseille.
« Pour aller voir celle qu’il aime »
C’est là qu’habite sa compagne de 50 ans dont il a été averti, dans les jours précédents l’épreuve, qu’elle avait été victime d’un accident cardiaque. « Il a pris le risque de quelques mois de prison pour aller voir celle qu’il aime », raconte M e Vaxelaire dont le choix des mots la dit sensible au romantisme de la situation.
La détermination de son client va payer et lui permettre d’échapper aux recherches déclenchées rapidement après le constat de sa disparition. Il traverse le dispositif et parvient à atteindre Colmar d’où il emprunte un train de nuit sans un sou. La chance l’accompagne encore et veut qu’il atteigne les Bouches-du-Rhône sans être contrôlé pour retrouver sa belle et vivre quelques jours de liberté depuis sa condamnation à 6 ans de prison ferme pour escroquerie et son incarcération en novembre 2007.
Repris à Besançon
À l’air du dehors, le prévenu y avait déjà goûté depuis le début de sa détention, puisque cette épreuve est la quatrième qu’il disputait, sans jamais avoir saisi l’occasion de s’échapper, souligne encore son conseil.
Mais cette fois, rassuré sur l’état de santé de sa concubine, il décide de prolonger son séjour loin des barreaux et, du sud, migre vers le nord pour faire une étape familiale en Franche-Comté. C’est là, à Besançon, où résident des proches, que s’arrête sa cavale. Il est repris le 15 septembre et ramené à Nancy où le ministère public a requis 6 mois ferme contre le coureur quadra.
« Ça m’a mis dans l’ennui de trahir la confiance de tous ces gens », déclare lui-même le prévenu sportif auquel le tribunal inflige les 6 mois ferme, éteignant dans le même élan tout rêve de participation à une prochaine course.