Boulegan a écrit :[....]
En clair, quel monde pour demain ?
J'ai été un peu long, 'xcuse

après j'arrête :
Pour revenir au fond du débat, c'est-à-dire le
financement des retraites.
Il y a de multiples jobs, et chacun présente des avantages et des inconvénients selon les individus. Mis à part que chacun envie l’assiette de l’autre, mais ça c’est bien connu, on veut tous ce que le voisin a…
En revanche, il n’est pas évident d’intégrer le fait qu’une minorité de gens vont définir de façon assez obscure la durée du temps de travail. Je dis d’une façon assez obscure, car pour le commun des mortels naviguant bien loin des hautes sphères économico-scociologiques (soit exactement « environ » 99,9% de la population…), le calcul qui permet de savoir qu’il faut mieux cotiser 40 ans que 37 ou 42 ans que 40 (en fonction du taux de cotisation, de l’évolution démographique, de la croissance économique planifiée sur x années, du PIB et de l’âge du capitaine…) n’a jamais été ni présenté, ni expliqué, ni mentionné, ni rien du tout d’ailleurs ( !). On peut donc ce poser la question de la légitimité de telles décisions, même si l’on fait une confiance aveugle à nos hommes politiques, largement compétents, le passé l’a souvent très bien prouvé… Il est donc tout à fait respectable de se demander par quel droit une institution peut décider qu’il faille travailler tant d’année pour un métier… et tant d’années pour un autre ? On en vient donc rapidement à la pénibilité du travail, qui devrait assurément être évaluée pour chaque métier. Car il semblerait logique et humain de se dire que les personnes qui en ont le plus bavé dans leur travail sont « usés » plus vite que les autres et peuvent « se reposer » avant les autres.
Et là on voit bien la difficulté d’évaluer cette pénibilité ! Dans la petit communauté que nous sommes, qui n’est d’ailleurs pas représentative de la population Française, je crois que c’est assez clairement établie autour des différents débats d’idées (le triathlon étant un sport pratiqué en général par des catégories sociales plutôt aisées comparé à d’autres sport), on en voit déjà qui savent un peu tout et qui sont capable par je ne sais quels pouvoir mystérieux de dire que le métier A est plus dur que le métier B, et qui ont même des arguments - souvent tablés sur une forte expérience personnelle - pour dire ça). Qu’est ce qui est pénible dans le travail ? Et comment peut-on le mesurer ?
Au premiers abords, l’aspect scientifique du dosage de la pénibilité peut s’imposer (désolé, mais on ne se refait pas…) : il est relativement impartial, peut prendre en compte plusieurs variable, peut-être prouvé par d’autres études, peut évolué... Bref, il semblerait que c’est un bon outil pour estimer la pénibilité. Ainsi, les professions présentant des taux de morbidité élevés seraient préférentiellement choisies pour être des professions « favorisées » sur le plan des départs à la retraite. Et inversement, les professions dans lesquelles les individus sont statistiquement moins malades, seraient des professions qui pourraient faire travailler ses « pratiquants » un peu plus longtemps. Bien sur en tenant en compte l’espérance de vie des Français. On pourrait même aller plus loin, mais discriminer dans ces études les populations régionales par toujours égales sur ce point.
Bref, ça semble logique. Mais ça ne l’est pas. Car il est difficile de prendre en compte tous les paramètres. Notamment deux importants : la classe sociale et le salaire, en fonction des professions. Des fortes inégalités sont visibles et assurément, il vaut mieux être riche beau et bien portant que pauvre moche et malade… quoi qu’on dise. Et ce même pour l’accès au différent métier. Ainsi, les métiers les mieux payés verront aussi les employés les mieux soignés (d’autant qu’avec la reforme de la sécu et de l’hôpital publique qu’on nous prépare encore, ça risque d’être vraiment exactement ça…). Les métiers les moins bien payés verront leurs employés moins bien soignés. D’où une morbidité croissante et plus élevée, d’où une mortalité précoce, donc une inégalité au niveau de la durée de la retraite.
Il serait donc nécessaire de pouvoir indexé le salaire en fonction de la pénibilité du travail. Mais ça ne serait plus logique non plus, exemple :
D’un côté Robert un ouvrier bossant dans les fumées toxiques du traitement thermique ou de la chimie, qui se lève tous les matin à 4h30 (pour 39 heures hebdo… oui, adieu les 35 heures…) pour 1 heure de transport assez stressant (métro par exemple), qui ne mange pas toujours des repas équilibrés car il n’a qu’un accès limité à la connaissance de la nutrition.
De l’autre côté Jean-Charles le patron de l’entreprise de Robert, qui bossent dans un bureau climatisé, sans horaires fixes (même s’il fait « plus d’heures » que Robert), qui roule en Q7 ou Cayenne pour venir au travail (parfois même avec chauffeur), qui voyage en première classe et mange équilibré et suffisamment. Qui va gagner plus d’argent ? D’après le système c’est Jean-Charles, mais d’après la pénibilité du travail, c’est Robert… Et là c’est plus le même son de cloche. D’ailleurs j’en entend déjà d’ici (pas que des cloches…) qui disent : « oui, mais le patron, il a plus de responsabilités que l’ouvrier, il a une vie plus stressante… si la boîte coule, c’est 1000 ouvriers qui sont à la porte… ! » Effectivement, il y a la part de responsabilité qui doit être prise en compte. Alors comment évaluer si la responsabilité d’un patron de garder à flots sa boîte et ses ouvriers est plus importante que celle de l’ouvrier qui n’a que ce job pour faire manger sa famille et lui-même, et qui compte peut-être même là-dessus pour donner une autre vie à ses enfants… Peut-être le cliché de l’ouvrier qui vient juste bosser pour ramasser sa tune à la fin du mois dans la boîte sans s’investir et le patron qui fait tout pour faire tourner sa boîte sans licencier, en gardant un aspect humain, et en ayant beaucoup de compassion, est en train de devenir obsolète.
Aujourd’hui les « petits métiers » aspirent aussi à une vie meilleure. « La faute » ( ?) à la société de consommation qui sur fond de croissance, toujours plus de croissance, et relayer par les sirènes de la pub, poussent les petites gens vers des niveau de vie qu’ils n’auraient pu atteindre il y a une génération ? C’est donc une certaine sorte de responsabilité, qui n’est en rien critiquable, qui se développe aussi dans ces corps de métier.
Quant aux patrons, certes la majorité veut que la boîte tourne et que les ouvriers soient contents, que le boulot soit en quantité. Mais on peut aussi parler des fameux « parachutes dorés » en ce qui concerne les grandes sociétés, des actionnaires qui poussent à la délocalisation… Où en est la part de responsabilité quand on brasse des milliards et que les employés sont des pions ? Attention, je ne parle pas ici des pme qui tentent de s’en sortir… c’est pas le même monde.
Le point commun dans ces deux portrait volontairement peint de façon extrême, montre que la loi du « toujours plus » n’est pas forcément une bonne chose. Mais c’est malheureusement la nature humaine qui veut ça.
D’ailleurs ce point fait se rejoindre les deux idées : retraite et salaire. Le « toujours plus », c’est celui qui ne part pas à la retraite : travailler plus pour gagner plus, c’est ça aussi ! Vous verrez que la société fera qu’il faudra maintenant bosser jusqu’au seuil du caveaux. Et bien oui, quand on voit le prix des logements, puis des maisons de retraite, puis des soins, puis des transports (parce qu’on minorité de gens vont tirer sur le jus du pétrole pour s’en mettre plein les fouilles, au détriments du développement des autres énergies…si c’est pas de l’égoïsme ça…), je me dis qu’il ne fait pas bon devenir vieux et inactif en plus…Comment payer tout ça ? Et bien en travaillant plus pardi… Mince je n’y avais pas songé !
Mais ne pas partir en retraite est d’une part impossible pour les métiers les plus modestes, ceux qui auraient besoin d’une retraite plus importante pour vivre décemment d’ailleurs, et d’autre part parfaitement idéal. Et finalement, quand on parle d’illégalité, qui peut profiter de passer outre cette illégalité ? Les gens qui ont le plus de pouvoir, et nos amis les politiciens députés, sénateurs en tête, restant bien accrochés comme une crotte séchée à un poil de cul à leur privilèges… Sûrement plus que quelques cheminots un peu endoctrinés par les syndicats qui sont malheureusement plus là comme un belle écran de fumée pour cacher tout ce beau monde.
Tout ça est bigrement compliqué. Des maths et des calculs dont personne ne connaît les équations pour l’instant. Il y a certes des choses très logiques mais qui n’ont aucun poids dans la balance commerciale d’un pays, qui aujourd’hui gouverne tout. Mondialisation quand tu nous tient…
La répartition du travail (partage du temps de travail ?) et des richesses, n’est pas encore pour cette fois ci. Normal, l’homme cherche toujours plus et ne partagera pas avec son prochain ces potentielles richesses. C’est la loi la plus universelle. Avec celle de l’évolution pour les plus Darwiniens : celui qui n’évolue pas est amené à disparaître.
La compilation des deux, c’est "avance ou j’te marche dessus et tu crèves".
Tout ça pour dire qu’il est quasi impossible d’estimer ce que vaut le travail d’un autre : pénibilité, durée, salaire…
Celui qui pense y arriver est soit un menteur et un imposteur, soit président de la république. Et oui, quand on « estime » qu’on mérite d’un coup une augmentation de salaire de 170%, c’est qu’on doit être 'achement balèze dans l’analyse économico-sociologique, donc je n’ai aucune crainte sur la gestion de la France dans les années à venir et sur la résolution de tous ces petits problèmes de retraite, avec un bon gars comme ça au pouvoir.... ...
Les réformes vont bien finir par passer. Le problème, c’est que ça risque de faire un petit peu mal au derrière pendant quelques temps, mais ça va passer. Comme quand Sarko a été élu…
J’ai été au moins deux fois plus long que Boulegan et c’était très bien ce qu’il a dit d’ailleurs (+1)
