Tu devrais t'en réjouir...rswrc a écrit :dommage que les medias soient si discrets...

Si la majeure partie des médias, en France, faisait leur boulot, le petit Nicolas S. n'aurait jamais été élu président.
Si on laissait faire aux médias leur travail, le France aurait su que le petit
Nicolas a tiré une giffle à Cécilia, dans l'entre-deux tours. Qu'elle a déposé une main courante au commissariat, laquelle main courante s'est volatilisée, comme par enchantement.
Si les médias faisaient correctement leur taf, on aurait appris que Laurent Solly, ex-directeur de cabinet de Sarko à l'Intérieur, ex-co-directeur de la campagne des présidentielles, a été nommé la semaine passée à un poste-clé, à TF1. Chaîne dont l'actionnaire majoritaire est Martin Bouygues, ami intime de la famille.
On aurait su plus en détails qu'à-peine élu, le petit Nicolas s'est fendu de son premier mensonge de président en indiquant que Vincent Bolloré n'avait jamais été en contrat avec l'Etat français.
On saurait su aussi (encore que Le Monde s'est fendu d'un bon papier, mercredi ou jeudi dernier) que le petit Nicolas a placé ses petits copains à des postes essentiels dans la police.
On saurait su (outre le Canard Enchainé) aussi qu'Hervé Morin, ex-Bayroutiste, fraîchement nommé à la Défense, a placé femme, chauffeur et familles dans des circonscriptions, pour les Législatives, pour étoffer son nouveau parti, émanation de l'UDF qui n'est pas l'UDF mais qui n'est pas non plus le MoDem.


On aurait pu savoir que Fillon a reçu Bernard Tapie, à Matignon. Que Juppé, modèle de probité et de moralité politique - tout comme Tapie - occupe un poste de Ministre d'Etat.
J'aurais aussi aimé entendre, au journal de 20 h, l'entreprise de mystification mise en place par Sarko et son clan, pour faire avaler aux Français qu'en travaillait plus, ils allaient gagner plus.

J'aurais aimé qu'un chroniqueur explique comment un type qui veut faire table rase de mai 68, se balade avec femme et enfants issus de plusieurs lits et de familles recomposées... si ça, ce n'est pas un symbole de Mai 68. Question vie privée, il fait ce qu'il veut le petit Nicolas, mais qu'il ne donne pas de leçon et qu'il n'interdisse pas d'interdire d'interdire.
Quant à sa façon qu'il a de s'emparer et de réécrire l'Histoire... Jaurès, Môcquet et d'autres. C'est vrai qu'à droite, les héros du peuple sont rares, à part Pétain, mais ça n'a duré que 20 ans, jusqu'en 40.
Si, Sarko sera ce "héros" de droite qui aura imposé à la France un traité européen qu'elle a réfusé, démocratiquement, il y a tout juste deux ans (29 mai 2005). Mais tout le monde s'en cogne.
Mais il parait que c'est ça, la rupture, le changement. Avec Boutin, Bachelot, Juppé, Borloo, Kouchner, Darcos, MAM, Fillon, X. Bertrand, que du sang neuf, du changement, la rupture.

Quid de la "vie associative". Rien, à peine qqs lignes ici sur le forum sur la suppression de la vie associative au sein du ministère Sports et Santé. La vie associative, c'est 1905, c'est le lien social, c'est le front populaire (dont le petit Nicolas a été si friand de revisiter durant la campagne), c'est Léo Lagrange, c'est le socle de notre République, de notre démocratie. Et c'est parce qu'il est de coutume, à droite, de prendre un raccourci et de penser que la vie associative est de "gauche" que les associations sont dans la ligne de mire de ce gouvernement. Ce qui se passe à l'échelle nationale, nous le vivons, ici, depuis dans années dans les AM (oui, vous savez, le premier département de France sarkozyste...), région sinistrée, réserve pour vieillards, mafieux, rentiers et fachos, où les MJC et les maisons d'éducation populaire ont été fermées, les unes après les autres, faute de moyens parait-il. Et quand le nouveau gouvernement pose ses pieds sur le terrain de la jeunesse, c'est pour nous ressortir un principe d'un autre temps : le vouvoiement à l'école.
Le petit Nicolas détient l'exécutif, bientôt le législatif, le judiciaire et les médias, shake Môcquet et l'idendité nationale dans un même bol et veut nous faire croire qu'il tient aussi l'opposition. C'est habile, mais s'appelle du bonapartisme. Et tout le monde est content.

Cinq ans de monarchie constitutionelle à supporter.
A la fin, on fera le décompte de celles et ceux qui sont restés au bord du chemin.
Et ça rira moins.
