La détentrice du record de France du 1 500 m, Hind Dehiba, arrêtée par les douanes avec son époux et entraîneur, Fodil Dehiba, lundi 22 janvier, à l'aéroport de Roissy (Val-d'Oise), en possession de fioles d'hormones de croissance, a été remise en liberté, dans la nuit de mardi à mercredi. Son mari, qui a déclaré que les hormones étaient pour sa consommation personnelle était toujours en garde à vue dans la matinée du mercredi 24 janvier. Interrogé par les douaniers et les enquêteurs de l'Office central de lutte contre les atteintes à l'environnement et à la santé publique (OCLAESP), il devait être présenté devant un juge d'instruction dans la journée. L'enquête a été confiée au pôle santé publique du parquet de Paris. Outre des ampoules d'hormones de croissance, du matériel de perfusion a également été découvert dans les bagages du couple.
Accompagné d'un autre athlète dont l'identité n'a pas été révélée, le couple revenait d'un stage à Albuquerque (Etats-Unis) entamé le 8 novembre 2006. Naturalisée Française le 21 juillet 2004, à la veille des Jeux olympiques d'Athènes où elle avait été éliminée en série du 1 500 m, l'athlète d'origine marocaine, âgée de 27 ans, ne se sépare quasiment jamais de son mari, pompier de la ville de Paris. Si le couple Dehiba a toujours respecté la procédure obligatoire consistant à informer la FFA des lieux et durées des stages de l'athlète, il s'est toujours distingué par un fonctionnement marginal mêlant longs séjours à l'étranger et absences systématiques aux stages nationaux.
Médaillée de bronze sur 1 500 m aux championnats d'Europe en salle de 2005, Hind Dehiba s'est surtout illustrée en déclinant sa sélection à la Coupe d'Europe sur 800 m en juin 2006. Invoquant une tendinite, elle avait brandi le certificat d'un médecin de l'équipe nationale marocaine de football. La commission disciplinaire de la FFA avait dû la relaxer, car elle avait seulement reçu sa convocation le jour de ladite visite.
"Ceux qui entendent les messages rentrent dans le rang et ceux qui refusent se font prendre", a déclaré Franck Chevallier, le directeur technique national de la FFA à propos de l'arrestation du couple. En août 2006, à la veille du départ de la délégation tricolore pour les championnats d'Europe de Göteborg (Suède), le président de la FFA, Bernard Amsalem, avait déploré "la progression de certaines performances ou le mode de fonctionnement et de préparation individualisé de certains athlètes", promettant un suivi longitudinal renforcé (de 3 à 6 étapes annuelles) pour les demi-fondeurs. Cette mesure pose cependant un problème de moyens et de discrimination.
Le demi-fond français avait été ébranlé peu après par plusieurs affaires de dopage, dont le contrôle positif au stanozolol (stéroïde anabolisant) de Latifa Essarokh, première française sous la barre des 4 minutes sur 1 500 m le 25 juillet 2006, qui lui a valu deux ans de suspension, et celui à la nandrolone (anabolisant) et à la finastéride (masquant) du coureur de 3 000 m steeple Nordine Gezzar les 19 juin et 22 juillet 2006.
Hind Dehiba qui n'a encore jamais subi un contrôle antidopage positif est pour l'heure soupçonnée de trafic de produits illicites. Mardi 23 janvier, à l'issue de sa garde à vue, l'athlète a subi un contrôle antidopage diligenté par l'Agence française de lutte contre le dopage (AFLD).
Athlétisme : 1 de plus !
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Thierry *OnlineTri*
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