Même embrunman autre récit

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Kidu
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Même embrunman autre récit

Message non lu par Kidu »

Ayant lu d'autres récits avant de me lancer moi-même sur Embrun, je me suis dit que je pourrais en faire autant et faire partager mes impressions sur cette journée pas tout à fait comme les autres.


Après une nuit qui n’en était pas une (je faisais la course dans ma tête avant même de la commencer), lever très, très matinal, à 3h00. Petit déjeuner aux céréales immédiat, toilette rapide et tour d’horizon complet pour vérifier que je n’ai rien oublié.

Déjà 3h30 !

En voiture direction Embrun. 25 mn plus tard, je suis au camping des grillons pour récupérer mon camarade de club, qui comme moi, se lance sur son premier Ironman. A quelques hectomètres de là, la fête bat son plein dans une boîte de nuit. Les phares de ma voiture éclairent bientôt deux drôles d’animaux plantés au beau milieu de la route … l’un tire l’autre sous les aisselles, afin de l’écarter de la trajectoire de la voiture. Complètement bourrés les mecs ! Certains ne sont pas loin d’aller se coucher alors que les autres s’apprêtent à vivre une très longue journée.

Arrivée au parc aux alentours de 4h15.
Il fait frais : 6° !
Il y a déjà du monde … mais pas trop. Ce qui surprend de prime abord, c’est cet espèce de silence … comme lorsqu’on est debout avant les autres et qu’on ne veut réveiller personne. On chuchote presque.
Vu l’heure avancée, le marquage à l’entrée du parc à vélo est très rapide et on a aussi très vite fait de remplir le sac ravito pour l’Izoard. Maintenant, il ne reste plus qu’à se préparer tranquillement dans le parc à vélo.

Tout doucement, les athlètes arrivent.

Je commence par m’agiter autour de mon vélo et attaque ensuite mon demi gatosport. Mon but ; le terminer à 5h00. Je ne m’en doutais pas encore, mais ce fût la première épreuve de la journée.
Les premières bouchées sont passées sans problème mais bientôt, j’eus très vite l’impression que le conduit était bouché. Comme je tenais absolument à faire le plein avant la course – histoire de ne pas tomber en rade – j’ai insisté … mais bonjour le sac de ciment au fond de l’estomac.

Maintenant, il est temps de préparer le reste ; les affaires de natation, un sac pour le vélo et un sac pour la cap. Ceci fait, j’entame un petit footing, mais tout petit car le ventre me pèse un peu. Malgré les queues qui semblent interminables devant les toilettes, je décide de risquer mes narines vers les latrines. Sitôt la mission accomplie (il est 5h40), je m’empresse d’aller enfiler ma combi qui sans aucun doute me réchauffera.

Comme souvent sur les triathlons, j’avais envisagé d’aller faire trempette, histoire de prendre la température et de remuer un peu les muscles … mais lorsque j’ai vu qu’il fallait y aller direct et non pas en y mettant un orteil après l’autre, j’ai renoncé. Qui plus est, il fait encore froid, et je n’avais pas envie de me geler dans l’attente du départ.

Le départ justement. Je m’y rends tranquillement et me joins à la masse de triathlètes déjà présents. L’atmosphère est bonne et les gars semblent plutôt décontractés. 5h50 : les filles entament la course sous les applaudissements timides des spectateurs à peine réveillés et sûrement pas très réchauffés. Quelques petites minutes après les applaudissements des quelques 900 gars présents sur la ligne, le départ est donné.

Bonne surprise, l’eau est hyper bonne. Comme d’habitude lorsqu’il y a beaucoup d’athlètes au départ, c’est un peu la confusion. On cherche à se faufiler dans un coin afin de ne pas être trop gêné.
Il me faudra à peu près 500 m pour pouvoir commencer à nager sans me faire chatouiller les pieds.
Contrairement à ce que j’imaginais, nager dans la pénombre n’est pas angoissant, d’autant moins que l’on sait que l’aube est bourgeonnante.
Ainsi donc, à compter des 500 m, ma nage se fait plus fluide et plus tranquille. Mon seul souci, ne pas trop m’écarter de la trajectoire des bouées afin de ne pas faire 4200 m au lieu des 3800m. Dans certains endroits, on aperçoit les algues au fond du lac … on se croirait presque dans un aquarium.

La partie natation – pour le non-nageur que je suis – s’avère être finalement une véritable partie de plaisir. Malgré tout ; un bémol, je me sens encore un petit peu lourd du fameux gatosport. Sortie de l’eau en un petit peu plus de 1h13mn. Pour moi, c’est très bien.

Je me débarrasse du bonnet et gagne tranquillement l’aire de transition où surprise, un verre de thé chaud nous attend. Génial le tea, dommage que le breakfast ait du mal à passer. Je trouve mon emplacement et entreprends tranquillement de me changer en veillant à ne rien oublier et surtout, à m’habiller correctement compte tenu de la fraîcheur matinale.


C’est parti pour le vélo ! J’étais venu au début de la semaine précédente afin de repérer une bonne partie du circuit vélo, je n’ai donc pas été surpris de débuter le menu cycliste par une bonne petite grimpette. Je sais que la route va être longue, alors je ne m’affole pas et grimpe tranquillement. Je tente de manger quelque chose, mais j’ai encore mal au ventre et rien ne passe.
Quelques fusées me dépassent mais je pense qu’ils savent ce qu’ils font.
Beaucoup entament la course comme moi et c’est l’occasion de quelques échanges sympathiques – « tu viens d’où ? » - « c’est ton premier ? » - « C’est plat par chez toi » etc.

Quand surviennent les premières descentes, on se dit qu’un premier pas est franchi mais la prudence reste de mise. Un drame est sur le point de se produire, mais heureusement j’ai de bons freins ; une famille de perdrix très imprudente avait entrepris de traverser un virage en épingle dans l’insouciance de cette timide matinée d’été. Mais que font les organisateurs ? Tout le monde n’a t-il pas été prévenu ! Quoiqu’il en soit, maman perdrix suivie de ses petits à fait demi-tour fissa.

Maintenant, il s’agit de gagner l’Izoard dans les délais.
Avant de rejoindre Embrun, je force les choses et même si ça a du mal à passer, je mange une barre par à coups et bien sûr je bois.

C’est après une succession de petites côtes, de faux plats et de légères descentes que je rejoins Guillestre. Je sais qu’à partir de là, des pentes plus ou moins raides vont se succéder jusqu’au sommet du col. Bientôt, ça devient galère avec les voitures. Une succession de rétrécissements et de tunnels amènent les autos à nous serrer et à nous bloquer la route. L’une d’elles me serre à plusieurs reprises, ce qui me met un peu en rogne. Un camarade triathlète, mûr et sage, m’enjoint de ne pas m’énerver car il faut bien que les voitures passent … et il a raison malgré tout. De toute manière, les choses se tassent rapidement et les voitures ne nous enquiquinent plus.

Début du col de l’Izoard. 14 kms à parcourir. Equipé d’un triple, j’engage l’ascension.
Jusqu’au 90ème km, la partie vélo aura été – comme la partie natation – une véritable partie de plaisir, mais voilà que les crampes s’immiscent insidieusement dans la course. A compter de Brunissard, je ne peux plus m’asseoir sur la selle sans que des crampes ne me rappellent à l’ordre. Qu’à cela ne tienne, je grimpe en danseuse, mais bon, tout de même, il reste encore plus de 90 km à parcourir et ça commence à m’inquiéter sérieusement. Pourtant, le mal de ventre passé, j’ai bu et mangé très régulièrement.

Ainsi donc, je gagne le sommet de l’Izoard à midi. Très vite, un bénévole annonce mon numéro et en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, je retrouve mon sac. J’entame avec grand bonheur un cake salé aux pruneaux et aux lardons quand une autre bénévole m’interpelle et entame avec moi une conversation sur les vertus de ce type de cake qu’elle semble découvrir.
Bénévole : « C’est la première fois que je vois çà »
Moi : « Moi aussi »
Air interrogateur de la bénévole
Moi : « C’est l’amie de mon camarade de club qui l’a préparée »
Bénévole : « comment ! Vous ne l’avez jamais testé avant ? »
Air inquiet de ma part
Moi : « Ben non »
Silence
Bénévole : « M’enfin ! » comme dirai Lagaffe
Avant même que j’ai eu le temps de cogiter cette conversation, an other bénévole arrive et m’aide à vider mon sac. J’avais mis un journal dedans – le télégramme du 10 août – celui du jour de la Saint-Laurent. Il se trouve que je m’appelle Laurent ; il s’agissait d’une petite note symbolique. Pas le temps de lui expliquer, il me prend mon gros journal qu’il met de côté et me glisse 3 feuilles d’un autre journal inconnu sous mon maillot. Il me demande ce que je veux laisser dans le sac et lorsque je lui dis que je veux abandonner mon coupe vent, il m’observe d’un air désapprobateur et m’incite à le conserver. J’avais également un gros sandwich aux rillettes dans mon sac et le glisse dans mes poches arrières.

Avant d’entamer la fameuse descente, je tiens à remercier chaleureusement tous ces bénévoles qui ont tous été super super sympas.

Ah ! la descente du col …dddddddddddd. Mmmoui, vraiment fraîche ! Les poils se hérissent et les jambes se raidissent. Tourner les manivelles m’a t-on dit en haut du col … ce que je fais tant que je peux, mais bon sang, ce que je peux cailler. Ca y est, vlà que j’ai des crampes dans les bras maintenant … dur, dur de tenir le guidon. Penser à s’alimenter et boire. Un coup d’iso et un coup de rillettes, mais le pain passe mal. Arrivé à Briançon, je laisse mon journal avec les autres et entame mon retour vers Embrun.

Le vent, le maudit vent ! Que ne nous pousse t-il pas ? Il est là, vicieux et pervers. Petit coup au moral, il va falloir se taper tout le retour avec le vent dans la « tronche ». C’est là que je me suis dit – « tu savais qu’il y aurait des moments difficiles » - et avec ça à l’esprit, j’ai continué ma longue route vers Embrun. « Les Vigneaux », « Pallon », « Chalvet », autant de passages difficiles … mais incontournables pour aller au bout. Vers la fin de la partie vélo, je me suis refait une petite santé et c’est donc « relativement » serein que j’ai atteint pour la seconde fois de la journée l’aire de transition.

Maintenant, il s’agit de se préparer pour le marathon. C’est très tranquillement et après un bon massage (un kiné à chaque jambe, top niveau) que je suis reparti (16 mn de transition).

Que dire de ce premier tour magique que je réalise (1h45mn), sans soucis aucun et donc dans la plus parfaite sérénité. NICKEL !!!!!!!!!!!!

Mais alors, pour le second tour, ce fût une autre histoire. Le premier quart, moins rapide qu’au premier tour, se passe cependant plutôt pas trop mal. C’est arrivé dans la longue ligne droite – en aller retour – que les crampes sont réapparues. Et pourtant j’ai bu et ingurgité un nombre incroyable de tomates salées. Jamais autant avalé de tomates de ma vie. Il faut dire que le sucré ; raz le bol !
Bien entendu, lorsque ces foutues crampes se sont rappelées à mon bon souvenir, j’ai pensé au gel magique … mais c’était trop tard. Cerise sur le gâteau, la pluie est arrivée en même temps que les crampes (je ne pense pas qu’il y est eu de relation de cause à effet, mais ça n’a rien arrangé). Dès cet instant, ce fût la galère avec un grand « G ».
Les spectateurs, bien que courageux, sont comme tous les êtres humains normalement constitués ; ils n’aiment pas la pluie. Désertion quasi-totale ! Heureusement, notre fan club, dorénavant encapuchonné, est toujours présent. Mais bon sang, ce que le moindre faux plat peut-être difficile et générateur de crampes.
Contrairement au premier tour, je suis tenu de marcher à certains endroits … Je ne double plus, je me fais doubler puis je redouble et ainsi de suite. Je maudis les chiffres sur la route qui ne défilent pas assez vite à mon goût. Encore 12 km, puis 11, puis 10, 9, 8, 7, 6, 5, 4 et arrive le tour du lac. Je retrouve une petite foulée sympathique et je me motive en essayant de passer sous la barre des 14 h : ce sera dur … tout comme mes jambes ! « Allez Laurent, allez Argentan ! » Merci, merci à tous. « Allez, t’es au bout » - Je te le fais pas dire.

Puis la ligne, la ligne droite, la ligne d’arrivée, la ligne tout court avec son fameux portique au bout. J’ai fait tout ça pour ça, franchir cette ligne et obtenir le fameux tee-shirt finisher, symbole du franchissement de cette maudite ligne. Maudite, qui a dit Maudite ! Maintenant, c’est la ligne du bonheur, celle de l’extase et du soulagement. A quoi je pense dans ces derniers mètres ? A la photo, tout simplement. C’est bête, mais c’est comme ça ; j’attends le flash qui autant que le portique me fera savoir que ma course est terminée. Je sens quelque chose sur mes épaules. Je ne sais pas d’où c’est venu, mais je suis maintenant recouvert d’un tee-shirt orange estampillé Finisher. J’ai froid, j’ai mal aux jambes … Mais j’ai fini ! 13h59 et des boulettes, mais ce n’est vraiment pas le plus important. Une petite pensée à tous ceux qui galèrent encore sur la route et il est temps de songer à remballer ses affaires humides. Dommage cette pluie ! Il n’y aura pas de feu d’artifice et moins de spectateurs pour les derniers, mais beaucoup iront encore au bout. Chapeau bas à tous, les premiers comme les derniers ainsi qu’à ceux qui n’ont pu terminer.
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mitch83
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Message non lu par mitch83 »

salut embrunman :lol: :lol:
d'une part, toutes mes félicitations pour ta course et d'autre part pour le résumé sympathique (bien tourné, sans faute, comme j'aime bien les lire )de ta journée, même si j'ai eu un choc en croyant que t'avais raccourci la famille perdrix! :wink:
Tri_man
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Message non lu par Tri_man »

Hé bien, bravo pour ta course et pour ton récit que j'ai de bout en bout, en me disant que tient : pourquoi pas moi!!!

récit passionnant pour une course qui l'est tout autant.

bravo
mprudh
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Message non lu par mprudh »

Bravo pour cette belle course menée avec sagesse et pour ton récit qui donne envie de se lancer dans cette aventure de fous !
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benj' de kouk
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f

Message non lu par benj' de kouk »

:evil: mais qu'est ce que vous venez pourir le forum avec vos récits de merde ,vous pouvez pas vous faire des déblogs les mecs :?: :twisted: :twisted:
kouk ! famille de noblesse de singe
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beuh
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Message non lu par beuh »

Je veeeeeeeeeeuuuuuuuux le faire !!!!
A chaque CR d'embrun ca me donne autant envie de me lancer.

Mais quand je me dis qu'hier je finissais mon premier tri, que ce n'était qu'un découverte et que la CP a été très dure, ca me refroidit...
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ironpat
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Message non lu par ironpat »

beuh a écrit :Je veeeeeeeeeeuuuuuuuux le faire !!!!
A chaque CR d'embrun ca me donne autant envie de me lancer.

Mais quand je me dis qu'hier je finissais mon premier tri, que ce n'était qu'un découverte et que la CP a été très dure, ca me refroidit...
chaque chose en son temps petit scarabée........ :sm6:
mais ta quéte est possible :wink:
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stevens
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Re: f

Message non lu par stevens »

benjaminlandier a écrit ::evil: mais qu'est ce que vous venez pourir le forum avec vos récits de merde ,vous pouvez pas vous faire des déblogs les mecs :?: :twisted: :twisted:


Ya des gens qui aiment les récits de merde !!!!
le mieux est l'ennemi du bien. Sauf si le mieux est vraiment mieux.

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benj' de kouk
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Re: f

Message non lu par benj' de kouk »

stevens a écrit :
benjaminlandier a écrit ::evil: mais qu'est ce que vous venez pourir le forum avec vos récits de merde ,vous pouvez pas vous faire des déblogs les mecs :?: :twisted: :twisted:


Ya des gens qui aiment les récits de merde !!!!
:wink: moi le premier ,et de voir des types qui dérouillent 2 fois plus que moi ,respect :sm6:
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Nico U.
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Re: Même embrunman autre récit

Message non lu par Nico U. »

BRAVO !!!!

Et respect pour le sandwich aux rillettes en haut de l'Izoard... :sm21:
Faut pas pousser mes mails dans les ordis..
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