Boulegan a écrit :
La vraie réforme, tous les chefs d'entreprise l'appellent de leurs voeux depuis 20 ans : la baisse des charges patronales.
C'est à cette unique condition que les patrons embaucheront. Sans arrière-pensées, sans craintes. Combien sur ce forum sont chefs d'entreprise ou connaissent des chefs d'entreprise ? Combien aimeraient embaucher du personnel sans pouvoir le faire ? Quel est le véritable frein à l'embauche ? Qu'elle est la solution pour donner du travail aux demandeurs d'emploi et permettre aux patrons d'embaucher ? La baisse des charges.
Ben non. Pour moi, c'est la flexibilité. Quand tu es dans une petite boite, les vagues de la conjoncture, tu te les prends pleine face et tu les ressens à mort.
Un jour tu as besoin d'un gars, au cas où l'entreprise poursuit sa croissance. Fluctuation, il faut que tu t'en sépares. Et pour avoir vécu 2 fois la chose, tu flippes (tige de selle?

) et tu ne sais pas quoi faire. Donc, avant de prendre quelqu'un, tu y réfléchis à 50 fois, et il faut que tu bosses jour et nuit pendant 2 ans et d'avoir mis la boite sur la marche au-dessus avant de te dire, maintenant, faut que j'embauche.
Boulegan a écrit :
Parce que selon vous, il est logique qu’un jeune avec un niveau d’études Bac + 3, 4, 5 ou 6 soit payé l’équivalent d’un smic, corvéable et malléable à souhait, sur un siège éjectable deux années durant, sans perspective réelle d’avenir
Quasiment à chaque fois qu'on entend un contre-CPE, on entend cette phrase formattée et choc (pas que du Français courant on en conviendra), c'est lassant au bout d'un moment cette sorte d'endoctrinement. Parlez avec vos mots et votre style, ça sera plus crédible.
Pour Boulegan, j'ai une petite question: Tu connais bien René, et c'est marrant, parce que pour le connaitre aussi un peu et m'être aussi un peu battu pour lui, René est tout sauf dans le contexte dont tu parles. Semaines de 50 heures, pas de week-end ni vacances, vie de moine, abnégation, conscience professionnelle absolue, et tout ça pour des .......clopinettes.
Si un employeur demandait à n'importe quel employé de travailler dans les conditions de René, on hurlerait à la surexploitation, au scandale du bafouement absolu du droit du travail.
Mais simplement, derrière, il y a ce que l'on appelle la Passion, l'envie, le désir d'atteindre son but. Et là, on ne compte plus.
Et là, René est exemplaire. Un mec, un vrai, qui va jusqu'au bout.
Ce qui embête les gens, c'est principalement de le faire pour quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui va
peut-être profiter d'eux. Peut-être, mais peut-être pas.
Par contre si c'est pour soi, alors, déplacer des montagnes, faire des heures, avoir une rentabilité énorme, ça ne pose pas de problème, on est prêt à tout accepter.
Alors je me dis: et pourquoi ça ne serait pas applicable dans sa vie de tous les jours? Pourquoi tout le monde (employé et employeurs) ne se sentiraient pas tous aussi investis dans leur boite (d'accord, dans les grandes, c'est moins facile), pour faire avancer un projet commun, atteindre des buts. Pourquoi ne pourraient-ils pas chercher à s'éclater. Heureusement, il y a des personnes comme ça, et j'ai cette chance d'en avoir trouvé au moins un de jeune, et on travaille main dans la main. Et ça marche.
On oublie que le CPE s'adresse aux jeunes de -26 ans et j'ai l'impression en écoutant ce qui est dit, à ce jour qu'il concerne tous les employés. Il est supposé là pour leur donner une chance qu'aujourdhui ils n'ont pas - puisque le chome dû règne en maître dans cette catégorie -.
Mais on ne veut pas ne serait-ce qu'essayer. A un moment où normalement, ils sont prêts à prouver leur dynamisme, et montrer qu'on doit leur donner leur chance.
En tant que chef d'entreprise, je n'attends que ça d'avoir en face de moi des jeunes dans ce style. Est-ce que je serai, en tant qu'employeur, un jour concerné par le CPE. No sé. Certainement. Mais par expérience passée, je me dis que ça peut être une réponse à nos attentes, à nos soucis à nous, chefs d'entreprise (parce que oui, nous avons des soucis, et parfois même beaucoup, limite 24h/24, 7j/7).
Bien sûr il y en aura des dérives. il y en a dans toute notre société. Mais si ça pouvait le faire quand même un peu. Et si ça fait baisser un tant soit peu le chome du des jeunes, et ben, ce sera toujours ça de gagné. Certains auront une expérience, bonne ou mauvaise, et pourront la vendre et auront appris, peut-être à savoir où ils mettent les pieds, à juger quel est leur interlocuteur. La vie, c'est l'ajout d'expériences, le jour suivant, on en sait un peu plus que la veille, et c'est comme ça toute la vie, et c'est ça qui est chouette.
Peut-être que le CPE doit être réservé aux petites entreprises, qui ont ce besoin extrême de flexibilité. Peut-être qu'il faut limiter le nombre de CPE à un instant T ou dans le temps, je sais pas.
Mais simplement, la rigidité, le faut-pas-essayer-parce-que-on-revient-sur-les-acquis, il faudrait un peu le mettre dans la poche, et ne pas attendre que la solution parfaite soit proposée. Aucun projet n'est parfait et ne le sera jamais, mais il faut qu'il démarre un jour, pour être ensuite ajusté au fur et à mesure de l'avancement, pour s'adapter, parce que tout est en perpétuel mouvement autour de nous.
Sinon, c'est clair, si on donne jamais le Go, il n'y aura jamais aucun changement.
Et tout le monde s'accorde à se dire qu'il faut qu'il y en aie, du changement.
Le problème aujourd'hui, c'est que les autres avancent, et nous on stagne, et cette stagnation pousse de plus en plus la jeunesse à vouloir stagner, à être morose. Il faut aussi sourrire dans la vie, y croire, et c'est le rôle de la jeunesse avant tout, pour qu'elle apporte le dynamisme dont un pays, une société a besoin.
Comme je disais une fois, Asterix et Obelix, c'est vraiment d'actualité. Le village Gaulois qui résiste, voilà la France.
C'est clair que c'est énorme de résister, de ne pas se laisser bouffer: il le faut, il faut défendre ses différences. Mais on ne peut le faire que si on est proactifs, et non pas toujours défensifs, en analysant objectivement s'il n'y a pas des différences qui ne sont plus d'actualité. Les mines, elles sont fermées depuis longtemps maintenant. Il y a eu du changement.
On ne peut nier ce qui se passe autour de nous, la mondialisation. Elle est là, et quelque part, elle est là PAR nous tous, nous les consommateurs. Et dans la vie, ce qui sauve, c'est pas de se mettre dans un trou, c'est de s'adapter à son environnement, en protégeant sa différence. Je n'ai pas l'impression qu'en s'arc -boutant sur nos acquis, sur des approches rigides, nous soyons dans la meilleure position (je voulais dire direction, mais ça suppose être en mouvement, et je ne suis pas certain qu'aujourd'hui, on puisse parler de mouvement, du moins pas vers l'avant....)
Néo a écrit :
Enfin, ce que je ne comprends pas, c'est cette "culture" du travail chez certains. Perso, je n'aspire qu'à une chose: profiter de ma vie (je n'en ai qu'une

), de mes proches, ma famille, mes loisirs...
Et par conséquent, bosser le moins possible!
Ben, je te plains. Après dormir, le taff est certainement l'activité qui prend le plus de temps de ta vie. S'emmerder toute sa vie pour attendre le week-end toute sa vie, Dieu que c'est triste.
Ce que je ne comprends pas, c'est cette interprétation quasi systématique du travail: la corvée. Moins je travaille, mieux je me sens.
Pourquoi?
Olivier