Le Libéralisme ce n’est pas qu’un principe économique. J’ai même envie de dire que c’est la moindre de ses parties (chez les Anglo-Saxons ce n’est pas du tout le cas comme tu l’as bien relevé). Mais pour la France, c’est vrai qu’on ne l’appréhende généralement que par cet aspect.PEB a écrit : 07 févr. 2022, 21:46 Juste pour préciser (un peu) les choses:
- libéralisme (au sens économique du terme): confiance dans l'efficience des marchés (perspective néo-classique)
- libéral (au sens américain / politique): vision progressiste des mœurs -la gauche, les démocrates aux US- (par opposition à la vision conservatrice -la droite, les républicains aux US)
Traditionnellement, en France, c'est le centre droit (pour reprendre la représentation de l'échiquier politique traditionnellement utilisée en France) qui a le plus confiance dans l'efficience des marchés. L'extrême droite -toujours selon la représentation traditionnelle- (Le Pen "père") l'avait aussi dans les années 80 en reprenant la vision économique de Reagan et Tatcher (elle-même inspirée des monétaristes -Friedman, Hayeck...). L'extrême droite actuelle est beaucoup plus divisée sur le sujet économique (Le Pen "fille" affiche une volonté de réguler les marchés, selon des modalités qui lui sont propres).
De manière générale, la contradiction droite-libéralisme est (serait) de vouloir simultanément un Etat fort (au sens politique, sur ses missions régaliennes de police / justice / défense nationale) et un Etat libéral (au sens économique) qui reste à l'écart des marchés, car son intervention les déstabiliserait selon la vision néo-classique. Contradiction, car financer la justice, la police, l'armée implique... de nombreux fonctionnaires, donc des impôts. Et même si on "privatise" ces services publics, il faut lever l'impôt pour financer les opérateurs privés.
Les candidats de gauches -toujours selon la représentation traditionnelle- ont une volonté plus ou moins forte de réguler les marchés (en reprenant l'hypothèse d'inefficience des marchés issue du modèle keynésien). En gros, plus on met le curseur à gauche, plus on régule. A l'extrême, extrême gauche, la défiance envers les marchés est telle que l'on prône leur suppression au profit d'un état planificateur (modèle communiste "canonique", qui n'est plus défendu en tant que tel par le PC actuel -qui est dans une logique de régulation très forte).
Dans la campagne actuelle, le principal problème me semble être l'incohérence des propositions économiques d'un grand nombre de candidats (qui reposent sur des postulats ontologiquement contradictoires) dont l'objectif est d'attirer des électeurs sur la base d'un catalogue de propositions un peu... "démagogiques". C'est un vaste débat qui nous emmène très loin du Covid... Et en même temps, les échanges sur ce fil de discussion démontrent clairement que la gestion du Covid est un sujet politique![]()
C’est avant tout un principe philosophique qui se source dans l’individualisme, le Nous pluriel du Je quand nos sociétés étaient plus fondées sur le Je singulier du Nous…
Le Libéralisme c’est le dissolvant de la Communauté, le triomphe du droit individuel sur le Bien Commun, le poison de la Civilisation…