PEB a écrit : 27 janv. 2021, 08:47
Choupix a écrit : 26 janv. 2021, 20:55
C'est pas les autres pros qui sont secrets, c'est lui qui markète sa vie de pro. Il est aujourd'hui autant "youtubeur" que triathlète pro. On ne va quand même pas reprocher aux autres de se concentrer sur leurs entraînements (= leur travail) et moins sur la mise en scène de ces derniers. Je sais que c'est important aujourd'hui de communiquer pour exister, mais bon. Et pour finir, il n'y a guère de "secrets" quant à la préparation athlétique des élites aujourd'hui. Ils n'ont rien à cacher, juste pas envie de se vendre en permanence.
Je crois que tu as une vision idéalisée du "métier" de triathlète professionnel. La plupart n'ont pas d'agent pour organiser le buzz autour d'eux et négocier avec des sponsors. Pour avoir échangé avec certains, ils sont contraint de passer un temps considérable à alimenter les réseaux sociaux, répondre aux sollicitations des sponsors, etc. Ils préféreraient s'en passer, mais pas le choix, pour pouvoir (sur)vivre de leur sport.Yonnel Sanders fait juste très efficacement son boulot. Peut-être trouve t'il un certain plaisir à faire des vidéos sur YouTube, mais rien n'est moins sûr... C'est comme ça qu'il intéresse des sponsors (tu as vu le nombre de gros plans sur le sigle "Canyon" ?). Certes, avoir un gros niveau est une condition nécessaire, mais non suffisante pour être "triathlète professionnel" (ou alors, avoir un contrat type "douanier" qui reconnaît indirectement un statut "professionnel', mais cela n'existe que dans peu de pays, et même en France, peu d'athlètes en bénéficient...).
Mais c'est exactement ce que je dis, pourquoi me parles-tu de vision idéalisée ? Je suis tout à fait conscient qu'aujourd'hui, à moins de gagner régulièrement les plus grosses courses (et donc de n'avoir besoin que de son talent athlétique pour obtenir sponsoring et primes de courses flatteuses), un triathlète "pro" doit faire du storytelling pour (sur)vivre, et la plupart ne gagnent pas assez pour déléguer cela (surtout sur le long et surtout depuis que la WTC a sabré dans les primes de courses). On peut parler de Sanders, j'en sais rien si ça le saoule d'avoir Cox en permanence sur son dos, mais au moins il perd le moins de temps possible avec ça. Pour moi l'exemple archétypal c'est Ryf/Charles-Barclay chez les femmes. La première met 9 fois sur 10 à l'amende la seconde, mais devine qui est la plus suivie ? Celle qui poste en permanence sur les RS, qui a une chaîne youtube à sa gloire (et à celle de ses sponsors). La première, par son talent, peut se contenter du service minimum en termes d'image. La seconde ne manque évidemment pas de talent sportif, mais elle le fait fructifier aussi en faisant un max de mousse (perso je me suis même désabonné de sa chaîne car j'étais saoulé par les mises en avant commerciales). Pour la première, je n'appelle pas ça se cacher. Même si son business dépend du regard du public, elle n'a pas besoin d'en faire des caisses et, comme certains d'entre nous encore, se porte très bien de ne pas voir son compteur de vues ou de likes monter indéfiniment. Elle fait son truc, quoi.
Aujourd'hui, les cartes sont complètement rebattues sur le marché du sportif individuel. La frontière pro/amateur ne voulait déjà pas dire grand-chose avant, mais maintenant c'est un concept carrément dépassé. Les résultats en course ne veulent plus rien dire. Un mec ou une nana moyen(ne) mais qui communique bien (et c'est encore mieux s'il/elle a une belle gueule) chope plus de contrats qu'un(e) top athlète qui “vit caché(e)”. Il faut influencer, occuper le terrain. C'est un concept que je comprends, mais que je déplore.