Et bien moi je dis : félicitations Silver !
Franchement !
Ton bouquin est super bien.
Tout d’abord le livre traite de sujets qui m’intéressent : sport, technologies et politique. C’est bien écrit et enfin il fait réfléchir. Donc à partir de là, même si je ne suis pas d’accord sur tout, le fait qu’un livre me fasse réfléchir cela me suffit pour le mettre dans la catégorie des « très bons livres ».
Ce que j’ai aimé :
• Ecriture claire et fluide
• Il est très rare de tomber sur des écrivains qui savent écrire sur le sport (peut-être la raison essentielle est cette séparation stupide entre intello et sportif….). Je tiens à souligner cependant Grozdanovitch qui écrit merveilleusement bien sur le tennis (sport que j’ai pas mal pratiqué dans ma jeunesse). Pour les sports d’endurance, c’est un peu le désert. Malgré une très bonne critique à l’époque de « Autoportrait de l'auteur en coureur de fond", d'Haruki Murakami, j’avais été extrêmement déçu. Silver parle très bien dans son livre du plaisir que peut procurer un sport d’endurance pratiqué de nombreuses années : un mélange de bien-être (lié à la sécrétion d’endorphine ?), de liberté mais aussi de ce qui pourrait être considéré comme un plaisir lié à un état méditatif. J’avais lu une interview de Gebrselassie qui comparait une sortie de CAP avec une séance de méditation et j’avais trouvé cette remarque très juste. Un genou récalcitrant m’empêche de courir plus de quelques km depuis 5 ans et cet état que je ressentais clairement quand je partais faire mes footings (ainsi qu’une multitude de détails comme le plaisir de sentir l’air frais sur son visage, le sentiment de faire partie de la nature, etc.) me manque terriblement. Mon niveau d’enclume en natation est rédhibitoire pour me procurer des sensations similaires
(une certaine maîtrise technique est nécessaire pour avoir le privilège de ressentir les joies de la pratique de ce sport si bien décrites par Silver). Certes, je peux ressentir un peu des sensations similaires en vélo mais il me semble que l’attention de tous les instants nécessaire à ce sport (à cause de la vitesse et de la circulation) empêche de se laisser vraiment aller.
• La fin est très bien ficelée et parle d’un danger lié à technologie qui peut paraître surréaliste pour certains mais qui est réel pour beaucoup de personnes qui sont loin d’être des abrutis donc cela mérite réflexion.
• Le passage sur la délocalisation de la matière grise a été pour moi une « baffe » dans la mesure où Silver a mis des mots sur un fait complètement évident, que je subissais dans ma vie professionnelle depuis des années mais qui, pour une raison obscure, restait assez confus dans mon esprit. Merci de m'avoir éclairé
• Une multitude de références intéressantes aussi variées que Ricardo, Schumpeter, la mécanique quantique ou encore le second principe de thermo appliqué à la politique internationale (ouverture ou non des frontières).
Ce que j’ai moins aimé (mais pour être tout à fait honnête je pense que Silver a forcé volontairement le trait pour les besoins romanesques et certainement aussi pour le plaisir de la réflexion) :
• Un des sujets principaux du livre est : les bienfaits de la mondialisation, de l’ouverture des frontières et du libre-échange et par conséquent ce que pourrait donner une politique de démondialisation suite à une fermeture totale des frontières etc.
• Bon…je pense que 1. le scénario catastrophe imaginé suite à un repli sur soi de l’ensemble des nations est largement exagéré (on pourrait aussi très bien imaginer le contraire à savoir un scénario catastrophe suite à une libéralisation totale des marchés et un libre-échangisme sans aucune régulation). Et 2. il me semble également que les velléités actuelles de certaines nations à se replier sur soi caractérisées par Trump, le Brexit ou le Pen sont surestimées (la tonne de contrats signés dernièrement par Trump avec l’Arabie Saoudite montre ce que je défends depuis le début à savoir que Trump est avant-tout un businessman et qu’il n’a pas du tout l’intention d’isoler son pays, le Brexit est selon moi plus lié à la politique multiculturaliste qui ne peut que se fracasser contre un mur à un moment donné qu’à une volonté claire des anglais de ne plus faire de commerce avec l’extérieur – certes le résultat peut être à la fin identique j’en conviens ; quand à le Pen le score du 1er tour des législatives du FN en prenant en compte les abstentionnistes à savoir 6,3% dégonfle quand même largement la baudruche….
Mais tout cela rend le livre palpitant.
Donc encore encore une fois Bravo Silver et Merci!
, j'y ai bien bossé (du temps où la boîte existait), mais par contre je n'était pas dans la structure française, mon patron était à Londres ou Boston selon les époques, et les gars avec qui je bossais un peu partout dans le monde, rarement en France. C'était au bon vieux temps de la mondialisation...
